Pauline Bonaparte

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Pauline Bonaparte par François-Joseph Kinson (1808)
Pauline Bonaparte par François-Joseph Kinson (1808)

Pauline Bonaparte, née Paoletta, princesse française, est la deuxième fille de Charles-Marie Bonaparte et de Maria-Létizia Ramolino, et la plus belle des sœurs de Napoléon Bonaparte. Elle est née le 20 octobre 1780 à Ajaccio, dans la maison familiale, et meurt le 9 juin 1825 à Florence. Elle était la sœur préférée de Napoléon.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Jeunesse

Durant sa toute petite enfance, Paoleta a vécu comme tous les autres enfants de son âge, aimant aller à la plage et toutes les activités de cet âge. On a souvent dit que Pauline était une femme débordante de sensualité et de charme et c'est vrai déjà à 8 ans on la sait aguicheuse. Dans la petite maisonée jaune à la rue des "mauvaise herbes" en Corse, Pauline et Letizia (sa mère) ainsi que ses frères et ses sœurs vivent dans la misère de la Corse profonde. À 8 ans, c'est également l'âge auquel Letizia perd son mari et là débute une période de grande misère. Pauline est proche du "zio", qui est l'oncle et le parrain de Paoleta et c'est lui qui fait vivre la petite famille.[réf. nécessaire]

On connaît très peu de choses sur les premières années de sa vie. En 1793, à l'âge de 13 ans, elle suivit sa mère, frères et sœurs, dans la fuite vers le Continent, après le choix familial de la Révolution. Elle sera vite courtisée d'abord, au château Salé à Antibes où habite la famille après le Siège de Toulon, par Andoche Junot (devenu aide de camp de Bonaparte), puis par le Conventionnel Stanislas Fréron, dont Bonaparte ne veut pas entendre parler. Pour couper court à cette idylle, Bonaparte fait venir Paoleta au château de Mombello, près de Milan, où il régne déjà comme un proconsul...

[modifier] Mariage

Napoléon lui francise son prénom en Pauline et lui fait épouser en 1797 Charles Victor Emmanuel Leclerc, un des meilleurs généraux de la République, après avoir refusé sa main à Duphot, celui qui trouva la mort à Rome en 1797 lors d'une émeute. Plus tard, les jeunes sœurs du général Leclerc épouseront, l'une le futur maréchal Davout et l'autre le général de division Friant. Le mariage est célébré le 14 juin 1797. L'année suivante, ils ont un fils prénommé Dermid, prénom issu de la poésie d'Ossian. Elle accompagne son mari dans l'expédition de Saint-Domingue (actuellement Haïti), destinée à mater la rébellion menée par Toussaint Louverture.

En dépit de la position de son frère, et du fait des absences fréquentes de son mari en campagne, Pauline a de nombreuses aventures à Saint-Domingue, souvent avec des soldats de bas-rang et des officiers. Bien qu'elle lui soit infidèle, Pauline s'occupe avec courage de son mari, qui avait contracté la fièvre jaune. Il finit par en mourir le 1er novembre 1802. Le désespoir de Pauline est spectaculaire, elle se coupe les cheveux et les plaçe dans son cercueil. Elle fait mettre le cœur de son époux dans une urne et rapatrie en France la dépouille funèbre.

Le Premier Consul cherche vite un nouveau mari et le trouve en la personne de Camille Borghèse. C'est un prince romain possédant un riche palais, de vastes domaines et une belle rente. Après le mariage en 1803 à Mortefontaine dans la propriété de Joseph, Napoléon achète la collection d'art des Borghèse qu'il destine au musée du Louvre. Pauline se lasse vite de Rome et s'en vient habiter le château de Neuilly, où elle tient une espèce de cour, tandis que Camille Borghèse part pour l'armée dans la Garde consulaire. En 1804, Pauline a la douleur de perdre son jeune fils Dermid qui avait toujours été de constitution faible. Mais quelques mois plus tard, princesse Borghèse, elle assiste au couronnement. Elle habite alors rue du Faubourg-Saint-Honoré dans l'hôtel Charost (devenue ensuite l'ambassade britannique).

En 1805, Camille Borghèse, chef d'escadron part pour le camp de Boulogne puis est affecté à l'armée d'Allemagne, comme colonel de carabiniers et nommé général en 1807.

Pauline est élevée au rang de duchesse de Guastalla en 1806. Elle s'installe au Petit Trianon, ancien hameau de Versailles que fit construire Louis XV en l'honneur de sa douce et chère maîtresse puis grande amie Mme de Pompadour. Cependant, elle est toujours méfiante à l'égard de Marie-Louise. Cette attitude lui vaut un froid avec son frère.

[modifier] Chute de Napoléon et fidélité

La relation de Pauline et de Napoléon est marquée par un lien profond de fidélité et de bienveillance, à la différence des autres frères et sœurs de Napoléon. Étant la plus grande admiratrice de Napoléon, elle lui reste toujours fidèle. Elle est la seule des Bonaparte à lui rendre visite durant son exil sur l'île d'Elbe. Elle utilise ses propres fonds pour améliorer le train de vie de Napoléon à Elbe (elle met à sa disposition ses diamants qui seront pris à Waterloo dans la voiture de l'Empereur). Dans ses dernières années, elle se rapproche du prince Borghèse, et, pressée par le pape Léon XIII, vit avec lui à Florence. Sa santé décline et elle meurt de maladie le 9 juin 1825 à Florence, sans descendance, inquiétée pour avoir essayé de rapatrier son frère de Sainte-Hélène. Son cercueil est transporté à Rome et repose aujourd'hui dans la chapelle Borghesiana à Sainte-Marie Majeure de Rome.

[modifier] Vénus de Canova

Elle était une des plus belles femmes de son temps. Le sculpteur Canova a immortalisé la beauté de Pauline Borghèse en une sublime Vénus de Praxitèle de marbre, couchée sur un divan, simplement vêtue d'un drap recouvrant ses jambes. Photo. L'autre œuvre de Canova, La Galatea pour laquelle elle aurait posé, se trouve au musée de San Martino (original) et des Mulini (copie) à l'île d'Elbe.

[modifier] Source partielle

« Pauline Bonaparte », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)