Paul Sérant

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Paul Sérant, nom de plume de Paul Salleron (19 mars 1922 à Paris - 2 octobre 2002 à Avranches dans la Manche), était un journaliste, essayiste et écrivain français. Sérant était le frère du journaliste et théoricien catholique Louis Salleron.

[modifier] Biographie

Sous l'Occupation, il participa à un réseau de résistance. Après la Deuxième Guerre mondiale, il travaille au service étranger de la BBC. À la même époque, il manifeste un vif intérêt pour l'ésotérisme et les sciences occultes. Il se rapproche des cercles mystiques du mage Gurdjieff et il prend connaissance des travaux traditionalistes de René Guénon. Fidèle à cet héritage, il critiquera les positions de Louis Pauwels durant les années 70.

Dans ses pamphlets, Sérant critiqua notamment le « centralisme » jacobin. Il estimait que la centralisation, telle qu'elle fut développée en France, bride les énergies et sacrifie les identité et la réalité des anciennes provinces au nom de la « République une et indivisible », qui, à ses yeux, n'est qu'une abstraction intellectuelle. De la même manière, Sérant a proposé que soient restituées les libertés confisquées par l'État omnipotent et omniprésent, en soulignant : « Ces libertés et elles seules peuvent permettre le maintien des cultures, ou leur renaissance »[réf. nécessaire].

Difficile à classer sur l'échiquier politique, Sérant n'hésite pas à polémiquer autant avec la gauche que la droite. Ses travaux comptent toutefois plusieurs études sur des figures d'extrême-droite et il défend volontiers des idéaux traditionnalistes rappelant ceux de l'Action française.

Dans ses derniers essais, Sérant défend les langues minoritaires en France, il s'intéresse aux « vaincus » du XXe siècle, au folklore et au régionalisme. Au racisme, il propose le remède de l'« ethnisme » (tout en mettant en garde contre ses excès) qui fait l'apologie de la lutte des membres d'une communauté pour assurer son maintien.

Si Sérant est peu connu aujourd'hui, plusieurs de ses essais constitue des sources non-négligeable d'informations et d'anecdotes, notamment, sur l'ésotérisme, les dissidents de l'Action française, l'épuration et diverses figures d'intellectuels liés à l'Occupation.

[modifier] Bibliographie

  • Le meurtre rituel, 1950.
  • René Guénon, 1953, 1993 (2e éd. revue et augmentée).
  • Au seuil de l ésotérisme, précédé de L'esprit moderne et la tradition par Raymond Abellio, 1955.
  • Gardez vous à gauche, 1956.
  • Où va la droite ?, préface de Marcel Aymé, 1958.
  • Garder la voiture, congédier le valet. Maurice Bardèche, « Le romantisme fasciste », Extraits de Lectures: « Reflexions d'un nationaliste français: Michel Braspart », « Lucien Rebatet », dans Défense de l'Occident, 1960.
  • Salazar et son temps, 1961.
  • Les vaincus de la libération. L'épuration en Europe occidentale à la fin de la Seconde Guerre mondiale. De la répression à l'apaisement, 1964 (trad. allemande, 1966), rééd., 1992.
  • La France des minorités, 1965.
  • L'Expansion américaine. Bibliothèque de culture historique, 1968.
  • La Bretagne et la France, 1971.
  • Lettre à Louis Pauwels. Sur les gens inquiets et qui ont bien le droit de l'être, 1971.
  • Les dissidents de l'Action française, 1978.
  • Les Enfants de Jacques Cartier. Du grand nord au Mississippi. Les américains de langue française 1978
  • L'Aventure spirituelle des Normands, 1981.
  • Les grands déchirements des catholiques français, 1989.
  • Dictionnaire des écrivains français sous l'Occupation, 2002.