Panique morale

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La panique morale désigne la réaction disproportionnée de certains groupes face à des pratiques culturelles ou personnelles, souvent minoritaires, qu'ils jugent "déviantes" et dangereuses pour la société. Cette attitude « paniquée » s'appuie sur une vision faussée ou accordant trop d'importance aux conduites incriminées. De façon plus générale, le terme a été présenté comme "un évènement, une condition, une personne ou un groupe de personnes" qui ont été récemment "définis comme une menace pour les valeurs et les intérêts d'une société"[1]. Les paniques morales sont le sous-produit de controverses qui génèrent différends et tensions dans la société, certaines n'étant que difficilement discutées, car faisant l'objet d'un tabou pour beaucoup de personnes.

Ces paniques sont généralement nourries par une couverture médiatique des questions sociales sous-jacentes, bien que des paniques semi-spontanées soient parfois le cas. L'hystérie collective peut être une composante de ces mouvements, mais la panique morale s'en distingue parce que constitutivement comprise en terme de moralité. Elle s'exprime habituellement plus en terme d'offense ou d'outrage qu'en terme de simple peur. Les paniques morales (telles que définies par Stanley Cohen) s'articulent autour d'un élément perçu comme un danger pour une valeur ou une norme défendue par la société ou mise en avant par les médias ou institutions.

L'un des aspects les plus marquants des paniques morales est leur capacité à s'auto-entretenir. La médiatisation d'une panique tendant à légitimer celle ci et à faire apparaître le problème (parfois illusoire), comme bien réel et plus important qu'il n'est. La médiatisation de la panique engendrant alors un accroissement de la panique. Les effets de ce genre de réactions sont par ailleurs nombreux dans le domaine politique et juridique.

Sommaire

[modifier] Origines

Le terme « panique morale » a été forgé par Stanley Cohen en 1972 pour décrire la couverture médiatique des Mods et des Rockers au Royaume-Uni dans les années soixante. Bien que l'expression soit relativement récente, plusieurs chercheurs en sciences sociales voient dans les Middletown studies, conduites en 1925 pour la première fois, la première analyse en profondeur de ce phénomène. Dans ces études, les chercheurs découvrirent que les communautés religieuses américaines et leurs leaders locaux condamnaient alors les nouvelles technologies comme la radio ou l'automobile en arguant qu'elles faisait la promotion de conduites immorales. Par exemple, un pasteur interrogé dans cette étude désignait l'automobile comme une "maison close sur roues", et condamnait cette nouvelle invention qui donnait aux citoyens un moyen de quitter la ville alors qu'ils devraient être à l'église.

[modifier] Exemples

Parmi les sujets souvent considérés comme ayant donné lieu à des paniques morales on peut citer :

  • La violence dans les jeux vidéos
  • La pornographie
  • En France, la débat sur le foulard islamique à l'école.
  • Au Canada, le débat sur les accommodements raisonnables

[modifier] Références

  1. Cohen, Stanley, Folk devils and moral panics, London: Mac Gibbon and Kee, 1972. ISBN 0-415-26712-9 p. 9 (citation traduite par Wikipédia)

[modifier] Sources

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Moral panic ».

[modifier] Voir aussi