Discuter:Pédophilie/brouillon

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Sommaire

[modifier] Fondements sociaux du concept en occident

La pédophilie est historiquement et durablement présente dans l'ensemble des sociétés et des cultures[1], bien que niée dans l'inconscient collectif [réf. nécessaire]. Elle a souvent constitué un grand tabou social. Depuis une dizaine d'années, son existence a été reconnue au grand jour et cette prise de conscience fait débat et déchaîne les passions.

[modifier] Les principes moraux

Deux principes liés au sujet font consensus dans les démocraties occidentales :

  • la réprobation de la contrainte sur autrui (ou « atteintes à la personne humaine ») : que ce soit sur le plan du travail (condamnation de l'esclavage ou de l'exploitation), du mariage (consentement mutuel obligatoire), de la sexualité (condamnation de la contrainte, du viol), ou de la vie (condamnation de l'homicide) ;
  • le respect de la volonté individuelle : il est matérialisé par le droit de vote, le droit à l'avortement, le droit à une libre sexualité, le droit au choix du partenaire ;

Un autre principe est lui assez largement partagé :

  • la protection de l'enfant comme volonté positive affirmée : au-delà de la déclaration des droits de l'enfant, on citera particulièrement l'obligation alimentaire et éducative, la condamnation de l'exploitation au travail, de la contrainte ou des atteintes physiques, morales ou sexuelles.

[modifier] Le point de vue du droit

Dans l'étendue des choses qu'il traite en matière de droit des personnes, et pour éclairer le sujet, le droit peut s'analyser en deux notions complémentaires :

  • ce qui est de l'ordre du sujet : reconnaissance du droit au libre arbitre, responsabilité de ses actes. Ceci s'applique aux adultes (parents en particulier), qui sont par ailleurs rédacteurs des règles et des lois qu'ils s'appliquent, par délégation à travers l'élection des députés qui font la loi.
  • ce qui est de l'ordre de l'objet : déni ou forte restriction du droit au libre arbitre, responsabilité absente ou limitée, existence d'une protection. Ceci s'applique aux choses, aux évènements, aux animaux, et en matière de personnes aux enfants mineurs et aux incapables. Les objets du droit ne participent pas à sa rédaction, ils le subissent.

Cette analyse dichotomique appelle trois remarques :

  • Elle pose la question de la frontière entre sujet et objet. Elle se résout par la définition de la maturité juridique, appelée « majorité légale », variable selon les pays, mais aussi selon les époques. Cette majorité peut être pleine (actuellement 18 ans en France) ou partielle, comme la majorité sexuelle (15 ans en France actuellement[2]). À noter qu'il existe une « minorité renforcée » en dessous de 13 ans, qui aggrave les peines pour atteintes sur mineurs. Les incapables font l'objet de tutelle ou de curatelle car jugés incapables de libre artibre.
  • En matière de relations sexuelles elle fait de l'adulte un sujet, donc initiateur et responsable, et par opposition de l'enfant (mineur) un objet, une victime potentielle, donc protégé. Selon le droit, le majeur seul a droit à une libre sexualité entre adultes(En France, égale pour tous depuis 1982 et l'abolition des lois anti-homosexuelles). Le droit ne reconnaît pas à l'enfant mineur de droit à la sexualité avec un adulte. Cette rigueur implique que dans une affaire de relations sexuelles adulte-enfant, l'enfant ne peut être entendu que comme une victime. Nous n'entrerons pas ici sur la façon dont les juges résolvent les affaires concernant des mineurs entre eux (sujets tous les deux), mais remarquons simplement que la nécessaire rigueur du droit ne correspond pas forcément à l'état des mœurs, et que seul l'ajustement de la majorité peut y répondre.
  • Le droit pénal condamne des actes, qu'ils soient délictueux ou criminels : il ne condamne donc pas la pédophilie en soi, qui est un concept extérieur au droit, mais les atteintes réelles sur mineur, qu'elles soient directes (relations sexuelles) ou indirectes (photos de mineurs montrant des atteintes ou encore images pornographiques exposées à des mineurs).

[modifier] Le point de vue médical

La médecine contribue au débat en répondant à la question de la maturité biologique par rapport à la sexualité. Elle apporte la notion de puberté, laquelle recouvre l'ensemble des modifications du corps humain qui le rendent apte à la reproduction. Ces modifications sont de l'ordre de l'anatomie (développement des organes et des caractères sexuels), et de la physiologie (existence d'hormones induisant l'appétence pour les activités sexuelles, apparition des règles). L'âge d'apparition et de fin de la puberté est en fait très variable selon les individus, mais il y a consensus pour dire qu'elle commence rarement avant 10 ans, et qu'elle est généralement achevée à 15 ans, avec un âge médian vers 12-13 ans.

[modifier] Le point de vue psychologique

Au-delà de la simple maturité du corps envisagée par la médecine, se pose la question de la maturité psychologique de l'individu. C'est une notion assez vague, où l'on peut distinguer deux aspects :

  • la maturité sociale, c'est-à-dire la capacité de faire des choix, d'affirmer et défendre ses choix et son intégrité, in fine en dehors du cercle familial et des proches connus. Elle peut exister tôt, mais elle est accomplie quand l'adolescent commence à sortir de la dépendance psychologique familiale, à se poser en égal dans les relations d'altérité, souvent même sans s'en rendre compte, avec la surprise de s'entendre répondre pour les premières fois par l'apostrophe « Monsieur, Mademoiselle ». Cet accomplissement se produit rarement avant 15 ans, mais il y a des enfants à la personnalité très affirmée dès 10 ans, voire avant ;
  • la maturité sexuelle, ou en d'autres termes la capacité psychologique à désirer et affronter la ou les premières relations sexuelles. Rappelons tout de suite que l'initiation sexuelle est un rituel initiatique auquel tout être humain a droit, sans que quiconque puisse valablement prétendre à l'y soustraire. Pas plus d'ailleurs qu'à y intervenir, de quelque façon que ce soit, c'est une affaire privée ;
  • Il n'y a aucun âge qu'on puisse valablement fixer sur cette question, certains restent vierges au-delà de 25 ans, d'autres franchissent le pas à peine pubères voire avant.

Ce qu'on peut en tout cas affirmer sur les deux alinéas précédents, c'est qu'ils sont très dépendants de l'éducation et des circonstances de vie de chacun. Il existe des familles unies et sans histoires, au sein desquels les enfants sont protégés et choyés, et qui considèrent l'éducation sexuelle comme un tabou qu'on remet régulièrement à plus tard. Il existe des mineurs à l'abandon, très tôt confrontés à de dures réalités d'adultes, voire à une simple survie dans la solitude, qui deviennent adultes par nécessité avant l'âge ordinaire dans nos sociétés. Entre ces deux tableaux extrêmes, tous les intermédiaires existent, et il n'y a que des cas particuliers.

[modifier] Rapprochements

Les approches explicitées ci-dessus forment l'essentiel des principes qui justifient la manière dont nos sociétés perçoivent la pédophilie et sa pratique.

Certaines fournissent des critères très clairs d'appréciation, et prennent le dessus, d'autres sont plus difficilement utilisables.

Elles reconnaissent les principes du droit à la protection de l'enfant qui ne peut pas avoir de libre arbitre et de capacité de choix devant son manque de maturité sexuelle et qui doit donc être protégé de certaines perversions. Le développement de sa sexualité doit se faire dans un milieu équilibré et sécurisé.

En cas de relations sexuelles adulte-enfant, il est victime, a subi un dol, a droit à réparation. L'adulte doit être puni, et mis hors d'état de nuire.

Ce sentiment très largement partagé fait de la pédophilie une transgression majeure et intolérable de la norme de nos sociétés, donc une déviation et plus généralement une perversion sexuelle.