Otarie à fourrure subantarctique

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Otarie à fourrure
subantarctique
Arctocephalus tropicalis
Arctocephalus tropicalis
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Ordre Carnivora
Famille Otariidae
Genre Arctocephalus
Nom binominal
Arctocephalus tropicalis
(Gray, 1872)
Répartition géographique

     /    colonie de reproduction
     /    individus isolés
     /    Disribution géographique théorique

Statut de conservation IUCN :


LC  : Préoccupation mineure

Statut CITES : Annexe II ,
Révision du 04/02/77

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L'otarie à fourrure subantarctique, ou otarie d'Amsterdam est un mammifère marin. Ses colonies de reproduction sont situées sur les îles des océans Indien et Atlantique situées au nord de la convergence antarctique.

Sommaire

[modifier] Répartition et Population

On observe pour cette espèce 3 principales colonies de reproduction, toutes situées au nord de la convergence antarctique (1) :

  • 1. Dans l'Atlantique Sud, dans les îles britanniques de Gough et Tristan Da Cunha
  • 2. Dans l'Océan Indien sur les îles du Prince Edouard (Afrique du Sud) et l'archipel Crozet (France)
  • 3. Dans l'Océan Indien sur l'île de la Nouvelle Amsterdam (France) et l'île de Saint Paul (France)

En 1992, la commission scientifique de la Convention sur la conservation de la faune et la flore marines de l'Antarctique (CCAMLR) a évalué la population présentes sur l'île de Gough à plus de 200 000 animaux (dont 53 000 petits non sevrés) (15). Hofmeyr et al. (2006) ont estimés la population d'otarie sur l'archipel du Prince Edouard à environ 150 000 animaux (13). Guinet, Jouventin et Georges (1994) ont estimé la population d'otarie sur l'île de la Nouvelle Amsterdam à 37000 animaux (30500 adultes et 6400 jeunes non sevrés)(14). Les populations présentes sur les îles de Tristan Da Cunha, Crozet et Saint Paul étant inférieure ou égale à 1000 animaux sur chaque île (15), on peut donc estimer la population mondiale à environ 390 000 animaux.

Principales zones de reproduction Nombre d'individus
Ile de Gough 200 000
Iles du Prince Edouard 153 000
Ile d'Amsterdam 37 000
Population mondiale 390 000

Si l'écrasante majorité des animaux est observée sur des zones de reproductions précises, certains animaux ont été observé très loin de l'aire majoritaire de répartition. Ces observations peuvent paraître anecdotiques, cependant elles indiquent une aire de répartition élargie qui nous renseigne sur les capacités de dispersion de cette espèce.

La limite sud de la répartition de cette espèce semble être la latitude 60° Sud, en effet, des individus isolés ont été observés à la limite de l'Océan Austral en de nombreuses occasions. Cette limite correspond grossièrement à la limite nord de l'extension de la banquise antarctique pendant l'hiver austral. Payne (1979) reporte le cas de cinq individus observés en Géorgie du Sud (Royaume-Uni) (2). Hofmeyr, Bester et Kirkman (2006) reportent l'observation de 3 individus sur les îles Bouvet (Norvège)(3).

Des individus isolés ont également été observée à des latitudes intermédiaires, en dehors de l'aire normale de répartition, en Nouvelle Zélande (4) et en Afrique du Sud (5).

Des individus isolés sont parfois observés très au nord (jusqu'à la latitude 10° Sud) de la répartition habituelle de cette espèce. En effet, de rares individus ont pu être observés à des latitudes tropicales dans l'Océan Indien et l'Atlantique Sud, mais également dans le Pacifique Sud. En Amérique du Sud : Castello et Pinedo (1977) reportent l'observation d'un individu sur une plage de Rio Grande do Sul au sud du Brésil (6). Torres et Aguayo (1984) décrivent l'observation de deux individus dans l'archipel de Juan Frenandez (Chili) au large du Chili (7). En Afrique : Carr, Carr et David (1985) reportent l'observation de deux individus à 1 km de l'embouchure du fleuve Couanza en Angola (8). David et Salmon décrivent, en 2003, l'observation d'un juvénile sur l'île de Rodriguez (Maurice) et de deux autres individus sur l'île Maurice (9). Garrigue et Ross (1996), décrivent la capture d'un subadulte à quelque kilomètre au nord de la ville de Manakara sur la côte Est de Madagascar. L'animal qui était affaibli, a été nourri pendant un temps puis relâché (10). Enfin, David, Mercer et Hunter (1993) décrivent la capture d'un juvénile sur l'île d'Anjouan (Comores) dans le canal du Mozambique (11).

[modifier] Aspect physique et proportions

Les mâles sont bruns orangé à bruns foncé sur le dos et couleur brun clair sur le ventre, ils possèdent une crète de poils dressés verticalement au niveau du front. Les mâles mesurent en jusqu'à 1,80m et pèsent entre 70 et 165 kg (1, 24).

Les femelles sont gris marron sur le dos et et brun clair sur la face ventral. Les femelles ont une taille moyenne de 1,45m et pesent entre 25 et 55 kg (24).

Chez les deux sexes, le museau est court et les vibrisses sont très longues (24).

A la naissance, les petits de l'otarie subantarctique mesurent environ 60 cm et pèsent entre 4 et 4,4kg (24). Les petits sont de couleur noir profond de la naissance jusqu'à leur première mue pendant laquelle, ils acquièrent la fourrure des adultes.

On observe chez cette espèce un dimorphisme sexuelle important, les mâles étant beaucoup plus gros que les femelles. Ce dimorphisme est une caractéristique observée chez toutes les espèces d'otaries et de lions de mers.

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[modifier] Histoire naturelle

[modifier] Reproduction et longévité

Bester a réalisé deux études très importantes qui ont permis de bien comprendre le développement de l'activité sexuelle chez cette espèce. Pour cela, il a du se résoudre à prélever 123 mâles (12) et 89 femelles (17) dans les colonies de reproductions de l'île de Gough. Ce prélevement a été réalisé sur période d'un an entre novembre 1977 et octobre 1978, à cette période la population d'otarie subantarctique sur l'île de Gough était estimée à 200 000 individus (15).

Bester a prélevé des animaux de tous les groupes d'âges en se basant sur les caractéristiques morphologiques et sur la taille des animaux au moment de la capture. Ensuite, il a déterminé précisement l'âge des animaux en comptant les lignes d'incrémentations de dentines sur des sections de dents. Enfin, il a comparé le développement des organes reproducteurs avec des dosages hormonaux effectués sur des échantillons de sang (12 et 17).

Dans l'étude publiée en 1990, Bester a étudié l'apparition de la maturité sexuelle chez les mâles (12). Il en a déduit que les mâles atteignent la puberté à l'âge de 4 ans et que leur pleine maturité sexuelle est atteinte à l'âge de 8 ans. Bester signale que les caractères sexuels secondaires sont pleinements développés à l'âge de 9 ans, et en se basant sur la taille des testicules, il déduit que les animaux sont pleinement adultes à 10-11 ans.

Sur cet échantillon de 123 animaux, qui se veut représentatif de la population mâle adulte, l'âge observé est compris entre 5 et 10 ans (12). La longévité maximale observée sur cet échantillon est donc de 10-11 ans. Il est possible que les mâles soient capables d'atteindre des âges plus élevés, à moins qu'ils ne subissent une très forte mortalité après les quelques années de leur vie reproductive qui est très couteûse en énergie.

Dans sa seconde étude publiée en 1995, Bester a étudié le developpement des organes reproducteurs chez les femelles (17). En examinant le nombre de femelle en gestation dans chaque tranche d'âge, il observe que la fécondité augmente très rapidement après la puberté pour se maintenir à un taux très elevé entre l'âge de 6 et 11 ans, puis la fécondité diminue fortement pour les classes d'âge supérieures. La femelle la plus âgée sur cette échantillon avait 23 ans.


Pourcentage de femelle en gestation en fonction de l'âge des animaux
Tranche d'âge (en année) 0 à 3 4 5 6 à 11 12 13 14 à 23
Pourcentage de femelle en gestation 0 42 78 92 à 100 78 67 25


La comparaison des deux études indiquent que, si la puberté est atteinte au même moment dans les deux sexes (4 ans), le maximum de l'activité sexuelle est différent. Pour les femelles, la maturité sexuelle est atteinte entre 6 et 11 ans, alors que pour les mâles, la maturité sexuelle est atteinte à partir de l'âge de 10-11 ans.

Activité reproductrice chez les otaries subantarctiques mâles et femelles (Arctocephalus tropicalis) en fonction de l'âge. L'âge maximal constaté chez les deux sexes est également indiquée.
Activité reproductrice chez les otaries subantarctiques mâles et femelles (Arctocephalus tropicalis) en fonction de l'âge. L'âge maximal constaté chez les deux sexes est également indiquée.

Une hypothèse pour expliquer cette différence pourrait être la concurrence féroce que se livrent les mâles pour acquérir et défendre un territoire où ils pourront établir un harem ; il leurs faut probablement une longue expérience, acquise après des années de joutes plus ou moins fructueuses, pour accéder à la reproduction.


[modifier] Ressources

  • (1) The Status of the Amsterdam Island fur seal, FAO, Rome (Italy). 10p. 1976
  • (2) Fur seals Arctocephalus tropicalis and A. gazella crossing the Antarctic Convergence at South Georgia, Payne, M.R., Mammalia, 43(1), 93-98, (1979)
  • (3) Vagrant Subantarctic fur seals at Bouvetoeya, Hofmeyr, G.J.G., Bester, M.N., Kirkman, S.P., African Zoology, 41 (1), 145-146, (2006)
  • (4) Records of subantartic fur seals in New Zealand, Taylor, R.H., New Zealand Journal of Marine and Freshwater Research, 24 (4), 499-502, (1990)
  • (5) Records of the subantarctic fur seal (Arctocephalus tropicalis) from South Africa with notes on its biology and some observations of captive animals, Shaughnessy, P.D., Ross, G.J.B.,
  • (6) Arctocephalus tropicalis, first record for Rio Grande do Sul coast (Pinnipedia, Otariidae), Castello, H.P., Pinedo, M.C., Atlantica, 2(2), 111-119, (1979)
  • (7) Presence of Arctocephalus tropicalis (Gray 1872) at the Juan Fernandez archipelago, Chile, Torres, D., Aguayo, A., Acta Zoologica Fennica (1984)
  • (8) A record of the subantarctic fur seal Arctocephalus tropicalis in Angola, Carr, T., Carr, N., David, J.H.M., South African Journal of Zoology / South Africa tydskr dierkd, 20 (2) p77, (1985)
  • (9) Records of the Subantarctic fur seal Arctocephalus tropicalis from Rodrigues and Mauritius, Indian Ocean, David, J.H.M., Salmon, L., African Journal of Marine Science, 25, 203-405, 2003.
  • (10) A record of the subantarctic fur seal, Arctocephalus tropicalis, from Madagascar, Indian Ocean, Guarrigue, C., Ross, G., Marine Mammal Science, 12 (4), 624-627, 1996.
  • (11) A vagrant subantarctic fur seal Arctocephalus tropicalis found in the Comores, David, J.H.M., Mercer, J., Hunter, K., South African Journal of Zoology, 28 (1), 61-62, 1993.
  • (12) Reproduction in the male subantarctic fur seal Arctocephalus tropicalis. Bester, M.N., Journal of Zoology, 222 (2), 177-185, 1990.
  • (13) Population changes in subantarctic and antarctic fur seals at Marion Island, Hofmeyr, G.J.G., Bester, M.N., Makhado, A.B., Pistorius, P.A., South African Journal of Wildlife Research, 36(1), 55-68, 2006.
  • (14) Long term population changes of fur seals Arctocephalus gazella and Arctocephalus tropicalis on subantarctic (Crozet) and subtropical (St Paul and Amsterdam) islands and their possible relationship to El Nino Oscillation, Guinet, C., Jouventin, P., Georges, J.-Y., Antarctic science, Oxford, 6(4), 473-478, 1994.
  • (15) ABUNDANCE AND TRENDS OF ANTARCTIC PINNIPED POPULATIONS, Report to the CCAMLR Scientific Committee from the SCAR Group of Specialists on Seals, june 1992.
  • (17) Reproduction in the female subantarctic fur seal, Arctocephalus tropicalis. Bester, M. N., Marine Mammal Science, 11 (3), 362-375, 1995.


[modifier] Liens externes

répartition : Arctocephalus tropicalis (J. E. Gray, 1872) (fr+en)