Oscar Bardi de Fourtou

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Marie, François, Oscar Bardi de Fourtou (1836-1897) est un homme d'état français, principal artisan de la tentative d'empêcher les républicains de revenir au pouvoir après la crise constitutionnelle du 16 mai 1877. Il jouit d'une mauvaise réputation lorsqu'il quitte son ministère de l'intérieur en novembre 1877. Il entre dans l'histoire comme un fonctionnaire d'État zélé, autoritaire et définitivement associé à l'échec des conservateurs. Le jugement de ses contemporains et de l'historiographie qui s'y rattache sont sans appel pour ce ministre périgourdin. Bitard dans son Dictionnaire de biographie contemporaine française et étrangère publié en 1886 dit de lui :

«  De sorte que l'homme qui, il y a quelques années, a fait tant de bruit dans un grand pays comme la France, est redevenu dans ce même pays ,un simple petit avocat de province. »

Appartenant à une famille bourgeoise du Ribéracois (Dordogne), il est le fils d'un avocat. Cadet de trois enfants, il reçoit une solide formation au collège de Ribérac puis au lycée de Périgueux avant de passer sa licence en droit. Il entre à son tour dans la carrière juridique en 1857, puis devient juge de paix en 1860-61 et sustitut du procureur impérial en 1864.

Veuf très tôt, il se remarie en 1863 avec Alix Dereix et a six enfants: quatre fils et deux filles. Sa carrière politique commence réellement à la chute de l'Empire, non sans avoir été pendant cinq ans (1865-1870) maire de sa ville natale. Homme de qualités et présentant un certain sens de l'État, élu 4e de la liste conservatrice périgourdine en 1871, il est très vite remarqué par Adolphe Thiers qui le l'appelle le 7 décembre au poste de ministre des Travaux Publics, puis devient le 19 mai 1873 l'éphémère ministre des cultes, puisqu'il suit Thiers dans sa chute.

Le 23 mai 1874, il remplace le duc Albert de Broglie au ministère de l'intérieur. Pierre Magne, alors ministre des finances donne sa démission et par solidarité avec son collègue périgourdin, Fourtou démissionne le 19 juillet suivant. Votant les lois constitutionnelles de 1875, il est réélu député de Dordogne en février 1876.

Le 18 mai 1877, il obtient à nouveau le poste de ministre de l'intérieur avec une mission très délicate: empêcher les républicains de revenir en force à l'Assemblée. Conforté dans son siège de député le 14 octobre suivant, son élection est invalidée le 18 novembre 1878. Provoqué par Gambetta à l'Assemblée, il se bat en duel avec lui quelques jours plus tard. Les portes du sénat s'ouvrent devant lui en 1880, mais se referment en 1885. Il se représente alors aux législatives mais c'est encore un échec. La vague boulangiste lui profite et il retrouve son siège de député en 1889. Malade, il ne sollicite pas un second mandat en 1893. Il n'a pas eu le temps de profiter de sa retraite et meurt à Paris le 6 décembre 1897.


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