Oléastre

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Pour les agriculteurs, le terme oléastre désigne tout olivier dont l'apparence s'éloigne de celle des variétés d'olivier connues et productives (feuilles petites, rameaux raides, aspect buissonnant).
Pour le botaniste, ce terme désigne l'olivier non cultivé, avec de petits fruits ou bien un aspect buissonnant.
Pour le biologiste, ce terme désigne un arbre appartenant à une population sauvage vraie, c'est-à-dire un lignée Olea europaea qui n'a jamais bénéficié d'intervention de l'humain pour se propager.

Il existe trois cas possibles d'oliviers à l'état sauvage:

  • l' olivier sauvage qui n'a aucun parent domestiqué parmi ses ancêtres: c'est l' «oléastre vrai»;
  • l' olivier sauvage descendant d'oliviers cultivés: c'est l'olivier féral;
  • l' olivier cultivé qui a été abandonné: seul son aspect peut évoquer l'oléastre. Il n'existe cependant que grâce à l'appui de l'humain. C'est un olivier appartenant à une variété cultivée ou ayant été cultivée.

Cependant, les oliviers cultivés et les oliviers sauvages sont interféconds. Il y a donc en fait tous les intermédiaires envisageables.

Ainsi, nous pouvons avoir des populations férales qui se sont formées à partir de noyaux issus d’oliviers cultivés, qui ne peuvent être discernées des populations d'oléastres vrais que par la biologie moléculaire.

Le mode de propagation-perpétuation naturel de l’olivier repose sur l’intérêt des oiseaux pour son fruit, l’olive. En avalant les olives, les oiseaux permettent à la graine de germer, éventuellement ailleurs qu’au lieu d’ingestion. La particularité réside dans le fait que l’olivier actuel joue sur deux tableaux, en utilisant simultanément l’appui des espèces non humaines, et notamment des oiseaux, d’une part, et de l’humain d’autre part, pour se propager. La capacité de l’olivier à diffuser son pollen sur de longues distances, par anémogamie, ainsi que la difficulté que l’humain rencontre pour faire germer des noyaux, font que jusqu’à aujourd’hui les humains n’ont encore que très peu réussi à planifier la sélection de l’espèce Olea europaea à leur avantage; au contraire, ils ont dû se contenter de choisir parmi les variétés que le hasard mettait à leur disposition. L’olivier conserve ainsi une part d’indépendance à l’égard de l’espèce humaine, mais profite toutefois de ses sensibilités pour coloniser les espaces cultivés, et, à l’occasion, les espaces incultes attenants, par l'intermédiaire des oiseaux ou d’autres animaux. Il constitue ainsi des populations férales, qui à leur tour peuvent fournir aux humains des variétés nouvelles.

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