Octave Garnier

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Octave Albert Garnier dit « Le Terrassier » (né le 2 décembre 1889 à Fontainebleau - mort le 15 mai 1912 à Nogent-sur-Marne) était un anarchiste français et membre fondateur de ce que la presse nommera la bande à Bonnot.

Sommaire

[modifier] Biographie

Très jeune, il commença à travailler en tant que boucher et boulanger. Dès l'âge de 13 ans, un potentiel de révolte contre l'injustice sociale prit naissance en lui, il commit des larcins qui l'amenèrent quelques mois en prison dès sa 17ème année. Il écrivit plus tard que la prison le rendit encore plus rebelle.

Après sa libération, il se mêla de syndicalisme et de politique, puis désillusionné, il fréquenta les milieux anarchistes individualistes.

Suite à deux emprisonnements successifs (dont un pour agression), Garnier s'enfuît pour la Belgique en 1910 pour se soustraire au service militaire. À l'étranger, il apprît les arts du cambriolage et de la contrefaçon avec des compagnons anarchistes. Il fit la rencontre de Marie Vuillemin.

En avril 1911, Garnier et sa partenaire, alias « La Belge », arrivèrent en France. Fin novembre 1911, au siège du journal l'Anarchie (dirigé et édité par Victor Serge), il fait la connaissance de Jules Bonnot. Plus tard, le couple emménagea à Romainville pour vivre avec les membres de la future bande que sont Raymond Callemin, Jean De Boe et Edouard Carouy ainsi que Victor Serge. Au sein du groupe, les sympathies politiques de Garnier évoluèrent rapidement vers l'illégalisme. Comme d'autres au sein de la communauté de Romainville, il adopta une "diète scientifique" qui proscrivait le sel, l'alcool et la viande en faveur d'une alimentation végétarienne servie avec du riz brun. Il but de l'eau.

Résultat d'une scission idéologique au sein de l'Anarchie, Garnier et Vuillemin déménagèrent pour s'installer à Paris. Il commença à travailler alors en tant que terrassier. Il participa à des grèves à Chars et Cergy. Travaillant comme cambrioleur pour joindre les deux bouts, il était mécontent de son sort et rêvait d'un gros "casse". C'est à cette période que, s'entretenant avec Callemin, Garnier commença à projeter les activités d'une clique anarchiste - un groupe qui sera nommé par la presse, d'abord "les bandits en auto" puis plus tard "la bande à Bonnot".

Accompagné de Bonnot et de Callemin, il vole une automobile qu'ils utiliseront pour braquer la Société générale, le 21 décembre 1911, où un encaisseur est tué. La bande à Bonnot constituée, c'est l'engrenage : le 27 février 1912, Garnier tue un agent (qui par coïncidence s'appelle également Garnier[1]) qui tentait de les interpeller pour conduite dangereuse; un mois plus tard, ce sont deux employés de banque. La presse se déchaîne contre "les bandits tragiques". Après l'arrestation de René Soudy puis Édouard Carouy et Callemin, c'est au tour de Bonnot et Dubois, qui, cernés par la police, résisteront mais seront abattus. Pourtant armés de sept Browning semi-automatiques de 9 mm et de deux Mausers à canon long, Garnier et René Valet sont tués aussi, le 14 mai 1912 à Nogent-sur-Marne, au cours de l'assaut de leur repaire (une location) par 50 détectives, 250 agents de police de Paris, des gardes républicains, et 400 Zouaves du Fort de Nogent. Valet et Garnier brülèrent les billets volés qu'ils avaient près d'eux pour une valeur de 10.000 francs. La presse alertée informe la population qui se bouscule pour apercevoir l'agonie des derniers bandits.

À minuit, n'en ayant pas terminé avec les bandits, les autorités française réussirent à placer 1,5 kilogramme de mélinite dans la maison. L'explosion résultante rendit les habitants des lieux sans connaissance et Garnier fût alors exécuté par un tir de 9 millimètres à la tempe droite. Les deux hommes furent enterrés dans des tombes anonymes.

Un mémoire, trouvé par la police sur le corps de Garnier, expliquait ses activités criminelles. Il y citait les raisons pour lesquelles il s'était rebellé, écrivant que c'était parce qu'il n'avait pas voulu vivre cette vie de la société actuelle, parce qu'il n'avait pas voulu attendre et mourir peut-être avant d'avoir vécu, qu'il s'était défendu contre les oppresseurs avec tous les moyens à sa disposition...

[modifier] Notes

  1. Commissaire Jean Belin, Trente ans de Sûreté Nationale

[modifier] Bibliographie

  • Alphonse Boudard, Les Grands Criminels, le Pré aux Clercs, 1989, (ISBN 2714422993)
  • André Colomer, A nous deux, Patrie ! (chapitre XVIII: "Le Roman des Bandits Tragiques"), 1925
  • Bernard Thomas, La Belle époque de la bande à Bonnot, Fayard, 1989, (ISBN 2213022798)
  • Frédéric Delacourt, L'Affaire bande à Bonnot, De Vecchi, coll. « Grands procès de l'histoire », 2000, (ISBN 2213022798)
  • Renaud Thomazo, Mort aux bourgeois !, Sur les traces de la bande à Bonnot, Larousse, coll. « L'Histoire comme un roman », 2007 (ISBN 2035833469)
  • Wiliam Caruchet, Ils ont tué Bonnot, Calmann-Lévy, 1990, (ISBN 2702118690)

[modifier] Article connexe

[modifier] Lien externe

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