Numérotation des voies

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Le numéro d'une maison en Allemagne.
Le numéro d'une maison en Allemagne.

La numérotation des immeubles est un système permettant d'assigner un nombre unique à chaque bâtiment d'une voie urbaine (rue, avenue…) ou d'un quartier, afin de faciliter sa localisation.

Les systèmes utilisés diffèrent suivant les endroits. Dans certaines régions peu peuplées, il peut même arriver qu'il n'existe aucune numérotation.

Sommaire

[modifier] Principes généraux

On peut dégager plusieurs principes qui se retrouvent assez fréquemment :

  • Numérotation séquentielle, chaque immeuble possédant le numéro qui suit immédiatement le précédent (courante en Europe, lorsque l'urbanisme est dense). Souvent, les numéros pairs sont regroupés d'un côté de la voie et les numéros impairs de l'autre.
  • Numéros représentant une distance, généralement en mètres ou en nombre de pâtés de maisons, depuis le début de la voie (courante en Amérique, lorsque les distances sont importantes).
  • Numéros regroupés par pâtés de maisons ou par quartiers.

L'ordre dans lequel sont numérotées les immeubles nécessite de choisir un point de départ. Il peut s'agir du centre-ville, ou d'une direction privilégiée (celle d'un fleuve, par exemple). Pour les places et les impasses, il peut arriver que les numéros se suivent dans le sens des aiguilles d'une montre.

Si la numérotation l'implique, lorsqu'une parcelle est découpée en plusieurs bâtiments, ceux-ci peuvent garder l'ancien numéro auquel on adjoint une lettre (« a », « b », « c », etc.) ou d'autres mentions (« bis », « ter », etc.) afin d'être différenciés. Si plusieurs parcelles sont fusionnées, le bâtiment résultant peut se voir attribuer l'ensemble des numéros préexistant (par exemple, si trois parcelles « 81 », « 83 » et « 85 » sont regroupées, elles peuvent devenir le numéro « 81-85 »).

Il est rare qu'un même système soit imposé à l'échelle d'un pays. Généralement, la manière de numéroter les bâtiments (si même ils sont numérotés) est laissée à la discrétion des villes.

[modifier] Afrique

[modifier] Amérique

Dans la plupart des pays d'Amérique, les bâtiments sont numérotés suivant leur distance à un point de départ donné. En conséquence, des nombres à 4 ou 5 chiffres sont chose courante. Les nombres pairs sont typiquement tous situés d'un côté de la rue, les nombres impairs de l'autre.

Dans les villes où les rues forment une grille, les adresses sont souvent incrémentées de 100 à chaque jonction, afin de les lier au numéro de voies. Par exemple, à Cleveland dans l'Ohio, un bâtiment situé 900 Euclid Avenue sera situé à la jonction entre Euclid Avenue et 9th Street.

[modifier] États-Unis

  • À San Francisco, les immeubles sont numérotés à partir de l'endroit où les rues commencent. Par conséquent, des rues parallèles peuvent être numérotées dans des directions opposées.

A New York les rues portent également des numéros.

[modifier] Asie

[modifier] Japon

  • À Tōkyō, la ville est divisée en petites sections possédant chacune son propre code numérique. Les bâtiments de chaque section sont à leur tour numérotés dans l'ordre où ils furent construits.

[modifier] Europe

En Europe, le système le plus couramment employé consiste à numéroter chaque côté d'une voie avec des nombres croissants, impairs d'un côté (en débutant par 1), pairs de l'autre (en débutant par 2, voire par 0). Les chiffres impairs sont généralement situés sur le côté gauche de la route dans la direction des nombres croissants.

[modifier] France

Numératation ancienne  (numéro 1096 à gauche)
Numératation ancienne (numéro 1096 à gauche)

En France, la numérotation des bâtiments est laissée à l'initiative du maire d'une commune, dès lors que cette mesure est nécessaire (ce qui est d'ailleurs indirectement le cas pour les communes de plus de 2 000 habitants, le décret n°94-1112 du 19 décembre 1994 leur imposant de communiquer les numéros des bâtiments au centre des impôts). Il n'existe aucun système imposé, certaines communes peu peuplées comportent d'ailleurs des rues où aucun numéro n'est établi, mais le système le plus courant est le système européen décrit ci-dessus.

Pour les quais, ou les anciens quais (par ex. dans le cas de voies d'eau remblayées), la numérotation ne se faisant que d'un côté, elle peut être purement séquentielle.

  • À Paris, une première tentative de numérotation a vu le jour sous Louis XVI. Sous la Révolution, la numérotation est faite par district si bien que l'on arrive à des numéros très élevés. On peut encore lire le n°1096 au 2 rue Garancière, dans le 6° arrondissement. (Voir photo).

Le système en vigueur de nos jours est établi le 4 février 1805. Les nombres impairs sont situés sur le côté gauche de la voie, les nombres pairs sur le côté droit, les premiers numéros étant situés sur le côté le plus proche de la Seine, ou le plus près de son amont pour les voies qui lui sont parallèles. L'affichage de ces numéros (position, graphisme, etc.) est par ailleurs soumis à une réglementation stricte.

  • À Paris la rue de Charenton, parallèle à la Seine, fait exception en étant numérotée dans le sens inverse (de la place de la Bastille vers le boulevard Poniatowski).
  • À Bordeaux, les nombres impairs sont au contraire situés sur le côté droit de la voie et les nombres pairs sur le côté gauche.
  • Dans les zones extra-urbaines, une numérotation métrique est le plus souvent utilisée.

[modifier] Italie

  • À Florence, deux systèmes de numérotations coexistent : les bâtiments d'habitation sont indiqués en caractères noirs, tandis que les bâtiments professionnels le sont en caractères rouges. Pour une même rue, deux suites de chiffres sont donc utilisées.
  • À Venise, les bâtiments sont numérotés par quartiers et non par voie. Comme il existe six quartiers, Venise possède donc en tout six séries de nombres.

[modifier] République tchèque

Numéro cadastral en rouge et numéro de rue en bleu.
Numéro cadastral en rouge et numéro de rue en bleu.

À Prague et dans d'autres villes tchèques, deux systèmes sont utilisés. Chaque bâtiment possède un číslo popisné (numéro descriptif) en rouge et un číslo orientační (numéro d'orientation) en bleu. Le numéro rouge qui correspond à un parcelaire du cadastre, est unique pour chaque bâtiment d'un quartier et peut ne pas suivre les numéros des bâtiments proches. Le numéro bleu est un simple numéro séquentiel, similaire à ceux utilisés dans d'autres villes européennes. Chaque numéro peut être utilisé seul dans une adresse, mais il est possible d'indiquer les deux à la fois pour éviter toute méprise, en commençant par le numéro rouge : « Hlavní 20 / 7 ».

Cette redondance s'explique par le caractère non-systématique du nom des rues : dans les villages, elles ne sont généralement pas nommées et le numéro cadastral ou descriptif est alors indispensable au facteur ou visiteur, dans les villes, au contraire, il est de peu d'utilité mais - considération d'une administration souvent kafkaïenne - obligatoire.

[modifier] Royaume-Uni

En Angleterre, les nombres impairs sont généralement — mais pas toujours — sur le côté gauche de la voie lorsqu'on s'éloigne du centre de la ville ou du village. Les maisons qui entourent des places sont souvent numérotées dans le sens des aiguilles d'une montre.

Moins couramment, dans le cas d'impasses, de rues où seul un côté est construit ou dans certains villages gallois, les bâtiments d'un côté de la rue sont tous numérotés à la suite jusqu'à la fin, puis les numéros remontent l'autre côté de la voie jusqu'à son début. À Londres par exemple, le 10 Downing Street, résidence officielle du Premier ministre, est situé juste à côté du 11 Downing Street, résidence du Chancelier de l'Échiquier.

[modifier] Océanie

[modifier] Australie

En Australie, la plupart des adresses suivent le système européen (les nombres pairs d'un côté, les nombres impairs de l'autre). Dans les zones rurales, un système basé sur les dixièmes de kilomètres a été construit : ainsi, une habitation située à 2,3 km du début de la route est numérotée « 23 ».

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes