Nikolaï Iejov

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Nikolaï Iejov.
Nikolaï Iejov.

Nikolaï Ivanovitch Iejov [en cyrillique Николай Иванович Ежов] était un policier et homme politique soviétique né en 1895 à Saint-Pétersbourg en Russie, et mort fusillé sur ordre de Staline et Lavrenti Beria le 3 février 1940 à Moscou.

Chef suprême du NKVD en 1936-1938, il est le principal artisan de la mise en œuvre des Grandes Purges staliniennes.

[modifier] Biographie

Issu d'une famille pauvre, Iejov commence à travailler comme ouvrier à partir de 14 ans, notamment embauché chez Poutilov à Saint-Pétersbourg comme apprenti fourreur. Il adhère au parti bolchévique après 1917.

Jusqu'à la fin des années vingt, il est permanent du Parti dans le Kazakhstan. Son ascension débute en 1929, il grimpe rapidement les échelons : vice-commissaire du peuple à l'agriculture, il est chargé l'année suivante de l'organisation interne du parti. Il gère en effet les sections des cadres et les affectations du Comité Central, fonction qui lui donne pouvoir et surtout influence sur l'appareil.

Type accompli de l’apparatchik inconditionnellement fidèle à Staline, Iejov est membre du Comité central en 1934. Il dirige ensuite la section du comité central chargée de l'industrie avant d'être élu à la commission exécutive du Komintern.

Nommé vice-président de la commission centrale de contrôle, il surveille à ce poste l'activité du NKVD (Commissariat du Peuple aux Affaires intérieures). En 1936, il remplace Guenrikh Iagoda au poste de commissaire du peuple à l'intérieur où il poursuit et accentue les purges entreprises par son prédécesseur, d'où le nom Iejovtchina qu'on donne à cette répression qui gagne en intensité.

En effet, chef suprême de la police politique durant deux ans - du 25 septembre 1936 au 24 novembre 1938 - il est à ce titre le principal exécutant des grandes purges décidées par Joseph Staline. Ainsi, sur ordre du GenSek, il monte en 1937 un dossier d'accusation contre le chef de l'Armée rouge, Toukhatchevski. Instrumentalisé, consciemment ou non, par les services d'Heydrich, chef du RSHA, il se persuade que l'état-major est lié avec l'Allemagne nazie, ce qui conduit le NKVD à liquider les 3/4 des officiers généraux soviétiques en quelques mois. Par ailleurs, il n'hésite pas à fusiller son prédécesseur Iagoda en 1938 après l'avoir arrêté en avril de l'année précédente.

Sans doute trop impliqué dans ces éliminations, Iejov est à son tour démis de ses fonctions en décembre 1938. Il est remplacé par Lavrenti Beria qui le met provisoirement à l'écart du milieu policier. Nommé Commissaire du Peuple aux Transports maritimes et fluviaux, il ne profite pas longtemps de ses nouvelles fonctions. Arrêté en 1939, lors de son procès, Iejov reconnaît avoir « purgé quelque 14 000 tchékistes », ce qui lui vaut d'être rapidement fusillé, en février 1940, dans sa prison.

Surnommé « le nabot sanguinaire » (il mesurait 1,54 m), Iejov a peut-être été liquidé pour endosser la responsabilité des purges aux yeux de l'opinion. Des réhabilitations ayant été prononcées à la suite de son arrestation, le message alors délivré était celui du juste châtiment tombant sur l'exécutant qui aurait, de son propre chef mais à ses risques et périls, dépassé les ordres donnés par Staline.

[modifier] Bibliographie