Nasium

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Nasium, ville de Gaule, chez les Leuques, dans l'Est de la France, est aujourd'hui Naix-aux-Forges dans la Meuse à proximité de Ligny-en-Barrois et de Bar-le-Duc.

La ville gallo-romaine de Nasium s’est développée à la fin du IIIe siècle av. J.-C. en contrebas de l’oppidum de Boviolles, au niveau de la confluence de l’Ornain et de la Barboure. Durant son extension maximale, l’agglomération se dotera d’un apparat monumental important et atteindra une superficie de 120 ha, ce qui en fait, avec Metz, la ville antique majeure de Lorraine. Au IIe siècle , le géographe Ptolémée qualifiait Nasium de « ville des Leuques ».

Sommaire

[modifier] L’état des connaissances

L’agglomération antique de Nasium semble avoir bénéficié d’une prédisposition économique sans doute également politique des plus favorables, donnée par la présence du site de hauteur de Boviolles. L'oppidum Leuque dispose, en effet, avant la Conquête, de fonctions développées, attestées par l’existence d’un atelier monétaire [1].

D’après la diversité du numéraire retrouvé, le réseau commercial paraît déjà bien structuré. L’occupation protohistorique et le développement de l’agglomération pi[réf. nécessaire]. Le glissement de l’occupation du site de hauteur vers la plaine alluviale est traditionnellement daté de l’époque augustéenne. Cette hypothèse est fondée sur la date de construction du premier fanum à Mazeroie entre 20 et 5 av. J.-C. [2] et sur les découvertes isolées de monnaies dans la vallée. La morphologie du plan de l’agglomération semble induire une planification de l’espace, laissant supposer, à première vue, une création ex nihilo. Or l’exhumation périodique de mobilier protohistorique [3] et l’existence d’enclos ou de tumuli repérés par prospection aérienne à l’emplacement du forum [4] semblent montrer que les environs de l’oppidum ont été occupés avant la Conquête. Mais ces aménagements n’ont pas été importants au point d’avoir entravé l’implantation régulière de la trame urbaine, organisée d’après les grandes voies de communication (Reims-Toul-Metz et Naix-Langres).

D’après l’étude du mobilier du temple de Mazeroie, réalisée par J. Baudoux, l’agglomération semble constituer dès l’époque augustéenne, un pôle d’attraction pour le négoce et la romanisation du secteur [5]. Les données récentes issues d’une opération de sauvetage dans le village, rue Basse [6], et d’observations stratigraphiques sur les berges de l’Ornain, confirment l’extension déjà importante de l’agglomération. La présence de sigillée italo-gauloise en est un bon indicateur. En effet, des tessons ont été retrouvés en contexte stratigraphique sur le plateau (mobilier du temple de Mazeroie) mais aussi dans la plaine alluviale (Rue Basse et berges de l’Ornain ; [7]. Mais ces données sont encore trop peu nombreuses pour pleinement évaluer le phénomène urbain.

Il semble que ce ne soit que durant la période tibéro-claudienne que l’on assiste au développement architectural de l’agglomération. Alors qu’à Mazeroie, le fanum en matériaux léger est détruit [8], on assiste, dans la plaine, à une série de constructions en pierre. Dans le secteur oriental, au pied de l’oppidum, un édifice circulaire dont la fonction est mal définie, est édifié (terminus post quem 37 ap. J.-C. ; DENIS, 1845, f. 123.12 ; f. 124), tandis que dans le secteur occidental, à l’emplacement du village, Rue Basse, on retrouve des niveaux domestiques établis après nivellement [9]. Les prospections de surface effectuées sur le site, par le ramassage ponctuel de mobilier de la première moitié du Ier siècle (Drag. 24/25 de La Graufesenque notamment) donnent l’image d’un développement général de l’occupation.

[modifier] Vestiges

La plupart des éléments extraits des fouilles sont exposés au musée de Bar-le-Duc.

[modifier] Sources

  1. MAXE-WERLY, 1877, p. 267-292 ; SCHEERS 1977, p. 446
  2. LEGIN, 1997, p. 241-242
  3. LEGIN, 1997, p. 249
  4. FRIGÉRIO, MOUROT, 1998
  5. BAUDOUX, 1996, p. 36
  6. MOUROT, 1999b
  7. FRIGÉRIO, MOUROT, 2000
  8. LEGIN, 1997, p. 242
  9. MOUROT 1999b

[modifier] Liens externes