Nahash

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Nahash (de l'hébreu: נחש qui se prononce Na'hash et se traduit par "serpent", autant au sens biologique que symbolique du terme) est le mot hébreu utilisé dans la Bible pour désigner la bête connue traditionnellement comme le « Serpent » de la Genèse. C'est le Serpent qui entraine la chute d'Adam et Ève en les faisant goûter au fruit défendu.

Linguistiquement, la particule na'h se retrouve dans le nâga indien et snake anglais.

Sommaire

[modifier] Bible hébraïque - Ancien Testament

[modifier] Genèse

Dans le Tanakh, un Serpent, doué de parole et résidant dans le jardin d'Éden, séduit la première femme, Ève, l'incitant à manger du Fruit défendu de l'Arbre de la connaissance du bien et du mal, ce qui entraînera l'expulsion du jardin d'Eden, et vaudra au Serpent d'être maudit entre tout le bétail et entre tous les animaux des champs, marcher sur le ventre (il n'était donc pas apode), et manger de la poussière tous les jours de sa vie. De plus, sa postérité et celle de la femme se livreront une guerre constante, on lui écrasera sur la tête, il leur blessera le talon (Gen. 3:14-15)
Le Nahash n'est pas nommé ni identifié à Satan dans le Livre de la Genèse, ni à une divinité comme dans les autres systèmes de croyance, quoiqu'il apparaisse comme le seul animal du Pentateuque à pouvoir parler.
On note également qu'à aucun moment, il ne ment. Le mot que la Bible emploie pour "rusé" ("'eirom") est très proche du proche nu ("'aroum"). Le serpent lance certes des suggestions tendancieuses, mais elles sont avant tout totalement vraies, et comme ingénument proférées.

[modifier] Exode

Lors de la révélation liminaire de sa mission, Moïse se voit ordonner de jeter son bâton sur le sol pour constater que celui-ci se change en serpent. D'abord effrayé, Moïse s'entend intimer l'ordre de ramasser ce serpent par la queue, lequel redevient alors bâton.

L'un des premiers miracles réalisés par Moïse devant le Pharaon et la cour d'Egypte sera précisément de réiterer l'expérience, jetant à nouveau son bâton qui se transforme en serpent devant les magiciens attachés au service du souverain d'Egypte.

Outre l'allusion aux idoles ophidiennes égyptiennes, on peut voir en la symbolique du serpent la toute puissance d'un Dieu régnant sur le Bien comme sur le Mal et au profit du juste qui garde son alliance, Juste dont la première qualité, exemplifiée par le caractère de Moïse, est l'humilité en soi comme devant la bonté de cette Toute-Puissance. L'Alliance formellement individuelle d'Abraham préfigurant, à ces titres, l'Alliance collective scellée à l'occasion de la geste de Moïse.

[modifier] Nombres

Le terme de Nahash intervient encore lorsqu'après avoir soupiré contre Moïse et contre l'Eternel, (Nombres, chap. 21)

  • 6 - Alors l'Éternel envoya contre le peuple des serpents brûlants; ils mordirent le peuple, et il mourut beaucoup de gens en Israël.
  • 7 - Le peuple vint à Moïse, et dit: Nous avons péché, car nous avons parlé contre l'Éternel et contre toi. Prie l'Éternel, afin qu'il éloigne de nous ces serpents. Moïse pria pour le peuple.
  • 8 - L'Éternel dit à Moïse: Fais-toi un serpent brûlant, et place-le sur une perche; quiconque aura été mordu, et le regardera, conservera la vie.
  • 9 - Moïse fit un serpent d'airain, et le plaça sur une perche; et quiconque avait été mordu par un serpent, et regardait le serpent d'airain, conservait la vie.

L'idée d'une "idole" ophidienne choqua fortement les éditeur del'"Easton's Bible Dictionary", 1897.

Elle choqua également le Roi Ézéchias, qui, en réformant les cultes afin de débarrasser Juda de ses idoles,

"fit disparaître les hauts lieux, brisa les statues, abattit les idoles, et mit en pièces le serpent d'airain que Moïse avait fait, car les enfants d'Israël avaient jusqu'alors brûlé des parfums devant lui: on l'appelait Nehoushtan."2 Rois 18:4.

Le suffixe -an spécifie qu'il y a en réalité deux serpents sur le bâton d'airain, un symbole alors très proche des serpents entrelacés du caducée d'Hermès.

[modifier] Nouveau Testament

Les pères de l'Église ont vu dans le Christ, "Serpens, Christus, proper sapientiam" le serpent crucifié en rappel du serpent d'Airain élevé par Moïse sur l'Étendard pour la guérison des Hébreux mordus par les Brûlants. Peu étonnant quand on considère le serpent comme un symbole représentant le sage et sa sagesse (voir le serpent sur la couronne d'Égypte). Irénée de Lyon mentionne les Ophites (secte gnostique) : « Certains disent que c’est la Sagesse elle-même qui fut le serpent : c’est pour cette raison que celui-ci s’est dressé contre l’Auteur d’Adam et a donné aux hommes la gnose ; c’est aussi pour cela qu’il est dit que le serpent est le plus rusé de toutes les créatures. Il n’est pas jusqu’à la place de nos intestins, à travers lesquels s’achemine la nourriture, et jusqu’à leur configuration, qui ne ferait voir, cachée en nous, la substance génératrice de vie à forme de serpent. » (Adv. Haer. 1,30,15)

Néanmoins, certains passages du nouveau testament semblent établir une connexion entre le serpent et Satan. dans Matthieu 23:33 Jesus dit : Vous serpents, vous génération de vipères, comment pouvez-vous échapper à la damnation de la Gehenne. Toutefois, en (Matthieu 10:16) Jesus dit aussi lors de la mission apostolique des 12 " Voyez, je vous envoie comme des Moutons parmi les loups. Soyez alors sages comme les serpents et inoffensifs comme la colombe." . aussi dans Jean 3:16, Jesus se compare au serpent dressé par Moise sur la colline dans le désert. "Et, comme moise a dressé le serpent Et comme Moïse a dressé vers ciel le serpent dans le désert, aussi le fils de l'homme doit être dressé vers le ciel : Celui qui croit cela en lui, ne périra pas, mais aura la vie éternelle" . (Jean 3:14-15) (référence également aux paroles du serpent de la genèse)

[modifier] Dans la tradition juive

Dans la tradition juive, c'est Lilith qui aurait pris a forme de Nahash afin d'accomplir sa vengeance : trahir Adam, bafouer Ève (le fruit défendu représentant l'acte sexuel) qui elle-même enfantera l'assassin (Caïn est alors considéré comme le fruit de la relation entre Nahash et Ève), puis inciter Caïn à tuer Abel.

[modifier] Commentaire sur le fruit défendu

Le fruit défendu a pu être présenté, à travers les siècles, comme symbolisant le péché de chair. Cependant, rien dans le texte de la Genèse ne laisse apparaître cela car Adam et Eve ont été marié par Dieu qui leur donna l'autorisation de se reproduire (Genese  1:28).

[modifier] liens externes

http://www.eklectic-librairie.com/ArticlesAuteurs/Vouivre_Mougeot.htm

  • Veyne, Paul, 1987. A History of Private Life : 1. From Pagan Rome to Byzantium