N'ko

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N'ko

Le mot « n’ko » écrit dans l'alphabet n’ko
Le mot « n’ko » écrit dans l'alphabet n’ko

Caractéristiques
Type Alphabet
Langue(s) Langues mandées
Direction Droite à gauche
Historique
Époque 1949 - actuellement
Créateur Solomana Kante
Encodage
ISO 15924 Nkoo

Le n’ko est le nom d’une écriture conçue par Solomana Kante en 1949 comme système de transcription des langues mandingues en Afrique occidentale. Le mot n’ko signifie « je dis » dans toutes les langues mandées.

Sommaire

[modifier] Histoire

Kante a créé le n’ko pour combler un manque, considérant que la langue mandingue méritait un système de transcription adapté à ses sonorités propres plutôt que d’en importer un comme l’alphabet latin ou l’alphabet arabe.
N’ko a d’abord été utilisé à Kankan, en Guinée et s’est diffusé ensuite dans d’autres régions où l’on parle mandingue en Afrique occidentale.

L’écriture n’ko a quelques similitudes avec l’alphabet arabe, notamment le sens d’écriture (de droite à gauche) et le fait que ses lettres soient reliées. Mais, contrairement à ce dernier, l’alphabet comprend, outre 20 consonnes dont une syllabique, toutes les voyelles, au nombre de 7 ; il comprend également 8 signes diacritiques destinés à marquer les tons.

L’introduction de l’alphabet a entraîné un mouvement favorisant l’instruction dans l’alphabet de n’ko parmi l’élite des locuteurs des langues mandées, aussi bien en Afrique occidentale anglophone que francophone. L’instruction du n’ko a aidé à la formation d’une identité culturelle malinké en Guinée et a également renforcé l’identité linguistique mandée dans d’autres régions de l’Afrique occidentale[1].

[modifier] L’écriture n’ko aujourd’hui

En 2005, l’écriture n’ko est principalement employée en Guinée, au Mali, au Sénégal et en Côte d’Ivoire (respectivement par des populations parlant mandingue et dioula), mais aussi par une petite (mais active) communauté malienne de langue bambara.

Les publications écrites en n’ko incluent une traduction du Coran et une de la Bible, des manuels pédagogiques sur des sujets tels que les sciences physiques et la géographie, les travaux poétiques et philosophiques, les descriptions de la médecine traditionnelle, un dictionnaire et plusieurs journaux locaux. La langue littéraire est un mélange des principales langues mandingues (qui sont mutuellement intelligibles), le maninka (ou malinké) y tenant cependant une place prépondérante.

Au moins au Mali, l’alphabet romain (accompagné d’indications phonétiques) reste le plus utilisé. Ceci pourrait être dû au fait que l'écriture n’ko n'est pas vraiment accessible sur support informatique, notamment dans le jeu de caractères Unicode (avant version 5.0.0), mais pourrait aussi être la conséquence d’un système d’éducation toujours très largement francophone, et à l’omniprésence générale de l’écriture en français.

L’initiative B@bel de l’UNESCO soutient l’ajout du n’ko à Unicode)[2]. En 2004, une proposition a été présentée par la délégation irlandaise et approuvée par le groupe de travail (SC2/GT2En 2006 N'Ko a été approuvé pour être inclus dans Unicode 5.0.

Pango 1.18 et GNOME 2.20 ont le support natif des langues N'ko.

[modifier] L’alphabet

[modifier] Voyelles

o
/ɔ/
ô
/o/
ou
/u/
è
/ɛ/
i
/i/
é
/e/
a
/a/
ߐ‏ ߏ‏ ߎ‏ ߍ‏ ߌ‏ ߋ‏ ߊ‏
Image:NKo Aw.svg Image:NKo O.svg Image:NKo Uh.svg Image:NKo Eh.svg Image:NKo E.svg Image:NKo A.svg Image:NKo Ah.svg

[modifier] Consonnes

ra
/ɾa/
da
/da/
tcha
/t͡ʃa/
dja
/d͡ʒa/
ta
/ta/
pa
/pa/
ba
/ba/
ߙ ߘ ߗ‏ ߖ‏ ߕ‏ ߔ‏ ߓ
Image:NKo R.svg Image:NKo D.svg Image:NKo Ch.svg Image:NKo J.svg Image:NKo T.svg Image:NKo P.svg Image:NKo B.svg
ma
/ma/
la
/la/
ka
/ka/
fa
/fa/
gba
/ɡ͡ba/
sa
/sa/
rra
/ra/
ߡ ߟ‏ ߞ‏ ߝ‏ ߜ‏ ߛ‏ ߚ‏
Image:NKo M.svg Image:NKo L.svg Image:NKo K.svg Image:NKo F.svg Image:NKo Gb.svg Image:NKo S.svg Image:NKo Rr.svg
n'
/n̩/
  ya
/ja/
wa
/wa/
ha
/ha/
na
/na/
nya
/ɲa/
ߒ   ߦ‏ ߥ ߤ‏ ߣ‏ ߢ‏
Image:NKo Ng.svg   Image:NKo Y.svg Image:NKo W.svg Image:NKo H.svg Image:NKo N.svg Image:NKo Ny.svg

[modifier] Représentation informatique

La plage de caractères Unicode prévue pour le n’ko s'étend de U+07C0 à U+07FF.

voir PDF :
fr en
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
A
B
C
D
E
F
07C
߀
߁
߂
߃
߄
߅
߆
߇
߈
߉
ߊ
ߋ
ߌ
ߍ
ߎ
ߏ
07D
ߐ
ߑ
ߒ
ߓ
ߔ
ߕ
ߖ
ߗ
ߘ
ߙ
ߚ
ߛ
ߜ
ߝ
ߞ
ߟ
07E
ߠ
ߡ
ߢ
ߣ
ߤ
ߥ
ߦ
ߧ
ߨ
ߩ
ߪ
ߊ߫
ߊ߬
ߊ߭
ߊ߮
ߊ߯
07F
ߊ߰
ߊ߱
ߊ߲
ߊ߳
ߴ
ߵ
߶
߷
߸
߹
ߺ
 
Voir aussi : Table des caractères Unicode/U07C0

Le code ISO 15924 du n’ko est Nkoo.

[modifier] Notes

  1. Dianne White Oyler, Mande identity through literacy, the N'ko writing system as an agent of cultural nationalism, African Studies Association, Toronto, 1994
  2. Initiative Babel [1]

[modifier] Bibliographie

  • (en) David Dalby, « Further indigenous scripts of West Africa: Mandin, Wolof and Fula alphabets and Yoruba 'Holy' writing' », African Language Studies, 1969, 10, p. 161–181
  • (en) Dianne White Oyler, Mande identity through literacy, the N'ko writing system as an agent of cultural nationalism, African Studies Association, Toronto, 1994
  • (en) Dianne White Oyler, « The N'ko alphabet as a vehicle of indigenist historiography » , History in Africa, 1997, 24, p. 239–256
  • (en) John Victor Singler, « Scripts of West Africa », in Peter T. Daniels et William Bright (dir.), The World's Writing Systems, Oxford University Press, Inc., New York, 1996, p. 593–598
  • (fr) Souleymane Kanté, Méthode pratique d'écriture n'ko (date ?)
  • (fr) Souleymane Kanté, Traité de sciences en n'ko, vers 1960
  • (fr) Valentin F. Vydrine, « Souleymane Kanté, un philosophe-innovateur traditionnaliste maninka vu à travers ses écrits en nko », Mande Studies, n° 3, 2001, p. 99–131

[modifier] Liens externes