Néottie nid d'oiseau

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Wikipédia:Lecture d'une taxobox
Comment lire une taxobox
Néottie nid d'oiseau
Neottia nidus-avis
Neottia nidus-avis
Classification classique
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Liliopsida
Sous-classe Liliidae
Ordre Orchidales
Famille Orchidaceae
Genre Neottia
Nom binominal
Neottia nidus-avis
(L.) Rich., 1817
Références
Tela Botanica 43941
Classification phylogénétique
Ordre Asparagales
Famille Orchidaceae
Parcourez la biologie sur Wikipédia :

La néottie nid d'oiseau (Neottia nidus-avis) est une plante herbacée vivace (géophyte à rhizome) et sans chlorophylle de la famille des Orchidacées.

Sommaire

[modifier] Description

La taille peut varier de 15 à 40 cm. Couleur brun jaunâtre. Fleurs roussâtres disposées en épi. Les feuilles sont brunes et transformées en écailles engainantes le long de la tige.
La tige desséchée avec les capsules vides persiste d'une année sur l'autre.
Sur l'appareil végétatif, en partie souterrain, la disposition et l'enchevêtrement des racines font penser aux brindilles d'un nid d'oiseaux. La comparaison est attribuée au botaniste Dalechamp en 1586. Neottia vient du grec "nid", en allemand : Nestwurz ou Vogelnest, en italien Nido d'Uccello, en anglais Bird's-nest orchid.

[modifier] Biologie

Neottia nidus-avis
Neottia nidus-avis

[modifier] Floraison

La floraison s'étale de mai à juillet. Elle peut se faire sous terre.
Pollinisation par les insectes, en particulier des coléoptères et des thysanoures. L'autofécondation peut avoir lieu à défaut de visite d'insecte : les pollinies s'enflent, puis s'effritent et le pollen se dépose sur le stigmate. [1]

[modifier] Hétérotrophie

La néottie nid d'oiseau est souvent considérée à tort comme un parasite car elle est dépourvue de chlorophylle et est incapable de réaliser la photosynthèse. Comme la plupart des orchidées, la néottie a développé des caractéristiques la rendant extrêmement économe en ressources : les besoins en eau et en azote sont nettements réduits par rapport aux plantes vertes, la chlorophylle étant grande consommatrice. Elle s'associe à un champignon qui vit en symbiose avec un feuillu. L'énergie de l'arbre lui est transmise par le champignon: Il s'agit d'une mycorhize.

Néottie, Limodore, Corallorhiza, Epipogium et Monotrope seraient les seuls genres saprophytes des pays tempérés. On ne peut cependant pas les considérer comme des saprophytes au sens strict, mais plutôt comme hétérotrophes car c'est le champignon qui fournit la matière organique qui les nourrit.[2]

Les racines sont colonisées par les hyphes du champignon, mais contrairement aux autres Orchidacées il s’agit de champignons ectomycorhiziens, de la famille des Sébacinacées, habituellement associés aux arbres. La matière organique (sucres…) utilisée par la Néottie provient de ces champignons. Elle a été produite par l’arbre auquel ces derniers sont inféodés. [3]
"Il y a un volé (l'arbre), un voleur (le champignon) et un receleur (l'orchidée)" Cependant le premier et le dernier reçoivent l'eau et les ions minéraux du champignon. La néottie est dite mycohétérotrophe. (Bernard Boullard, Guerre et paix dans le règne végétal, Ellipses, 1990.)[4]

[modifier] A propos de ...

En forêt de Fontainebleau, " Noël Bernard découvrit en 1899 le rôle déterminant joué lors de la germination des graines par des filaments mycéliens présents à l'intérieur des racines. Plus tard on observa que ce phénomène était général chez toutes les orchidées, dont les graines minuscules ne peuvent germer que si elles sont aidées dans cette tâche par les filaments du champignon qui leur servent de pseudo-racines et aspirent dans le sol les éléments nutritifs dont elles ont besoin. Un équilibre s'instaure alors entre le champignon et la racine de la plante herbacée; équilibre toujours fragile. C'est en sécrétant des substances chimiques particulières : l'orchinol et l'hircynol, que les racines tubérisées des plantes adultes maintiennent le champignon à leur périphérie et lui interdisent de pénétrer trop en avant dans leur tissu. "

Jean-Marie Pelt, La vie sociale des plantes, 2e édition, Fayard, 1984.

[modifier] Biotopes

Espèce d'ombre. Mésophile. Sols riches; ph basique à neutre.

Biotopes : hêtraies, chênaies, pineraies.
Phytosociologie: Carpino-Fagenelia; Cephalanthera-Fagion.

[modifier] Répartition

Espèce commune à assez rare dans presque toute la France.[5] Absente des Départements 22, 23, 29, 32, 44, 56, 75, 92, 93, 94.[6]
Etage collinéen et montagnard (monte jusqu'à 1500 m d'altitude). Eurasiatique.
Espèce protégée en Bretagne et en Limousin.


[modifier] Anciennes nomenclatures latines

Epipactis nidus-avis (L.) Crantz (1769)
Listera nidus-avis (L.) Curtis (1778)
Helleborine nidus-avis (L.) F.W. Schmidt (1793)
Helleborine succulenta F.W. Schmidt (1793)
Malaxis nidus-avis (L.) Bernh. (1800)
Ophrys nidus-avis L. 1753
Serapias nidus-avis (L.) Steud. (1821)
Neottia abortiva Gray (1821)
Neottidium nidus-avis (L.) Schltdl. (1823)
Distomaea nidus-avis (L.) Spenn. (1825)
Neottia macrostelis Peterm. (1844)
Neottia squamosa Dulac (1867)
Neottia orobanchoidea St.-Lag. (1880)

[modifier] Références

  1. Les orchidées sauvages de Suisse et d'Europe. Jacobus Landwehr, Piantanida, 1983.
  2. Le courrier de la Nature, n°189, Spécial Orchidées, Orchidées et champignons par Hubert Lagrange, janvier 2001
  3. Bulletin de la Société Française d'Orchidophilie du Languedoc, n°5, janvier 2008.
  4. Le génie des végétaux. Des conquérents fragiles. Marcel Bournérias et Christian Bock. Belin 2006.
  5. Flore Forestière Française, Tome 2 montagnes. J.-C. Rameau, D. Mansion, G. Dumé, IDF, 1993.
  6. Une répartition des Orchidées Sauvages de France (3ème édition), P. Jacquet, S.F.O., 1995.
Néottie nid d'oiseau
Néottie nid d'oiseau

[modifier] Liens externes


commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Neottia nidus-avis.