Nélie Jacquemart
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Nélie Jacquemart est née à Paris en 1841. Son père serait un collaborateur de M. de Vatry, sénateur de la Moselle et propriétaire du domaine de Chaalis où elle réside. Son vrai prénom était Cornélia, mais ne l'aimant pas, elle l'a abrégé en Nélie.
Nélie sera une des premières femmes de son temps à étudier la peinture à l'école des beaux-arts où elle fréquente l'atelier de Léon Cogniet à partir de 1858, puis celui d'Ernest Hébert grâce à qui elle va découvrir l'Italie. En 1863 elle envoie le tableau Molière chez le barbier au Salon de peinture.
Devenue portraitiste pour la haute société, elle réalise le portrait du riche héritier d'une famille de banquiers Édouard André en 1872. À l'époque elle entretient une relation distante avec son commanditaire, lui demandant de venir toujours accompagné. Le ""chaperon"" sera son cousin Maurice Cautier, qui plus tard proposera de les marier. Elle l'épousera civilement à la mairie du VIIIe arrondissement le 29 juin 1881.
Devenue Mme Nélie Jacquemart-André, elle partage la passion de collectionneur de son mari et l'aide dans le projet de créer un musée de peinture et d'arts décoratifs dans leur magnifique hôtel particulier du 158 boulevard Haussmann. Ils font plusieurs voyages en Italie où ils achètent énormément d'œuvres d'art de la Renaissance italienne. En 1888 ils voyagent à Saint-Petersbourg mais doivent interrompre le voyage à cause des problèmes de santé d'Édouard André. Il va décéder en 1894 en légant tous ses biens à "sa chère épouse".
Nélie va faire cette année là son premier voyage au Proche-Orient. En 1902 elle va entamer un voyage autour du monde avec l'intention de visiter le Japon. Mais ayant atteint l'Inde, Nélie apprend qu'une partie du domaine d'Ermenonville avec l'abbaye de Chaalis, où elle a passé son enfance, est mise en vente. Elle se l'achète et s'y installe, faisant déménager la moitié des objets collectionnés avec son mari et continuant de façon boulimique, une collection maintenant à son goût personnel.
Lors de son décès en 1912, elle sera inhumée dans le parc de Chaalis. Comme convenu avec son mari, elle lègue tous ses biens à l'Institut de France. Un an plus tard les deux musées Jacquemart-André, parisien et de Chaalis, ouvrent au public. Dans celui de Paris il y a son buste sur la cheminée du salon de thé et à Chaalis est exposé son autoportrait, datant de 1880.
Remarque concernant son nom : étant peintre Nélie pouvait garder son nom de jeune fille et accoler le nom de son mari, ce qu'elle fit. Tout comme par exemple Élisabeth Vigée le Brun épouse de Jean-Baptiste-Pierre Le Brun. Les rares femmes peintre de l'époque, étaient soit filles soit épouses de peintre.
