Mostefa Ben Boulaïd

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Mostefa Ben Boulaïd ou Mustapha Ben Boulaid (1917-1956) est un militant nationaliste algérien, et l'un des chefs historiques du Front de libération nationale (FLN) durant la guerre d'Algérie.

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[modifier] Biographie

« Groupe des six », chefs du FLN. Photo prise juste avant le déclenchement des hostilités le 1er novembre 1954. Debouts, de gauche à droite : Rabah Bitat, Mostefa Ben Boulaïd, Didouche Mourad et Mohamed Boudiaf. Assis : Krim Belkacem à gauche, et Larbi Ben M'Hidi à droite.
« Groupe des six », chefs du FLN. Photo prise juste avant le déclenchement des hostilités le 1er novembre 1954. Debouts, de gauche à droite : Rabah Bitat, Mostefa Ben Boulaïd, Didouche Mourad et Mohamed Boudiaf. Assis : Krim Belkacem à gauche, et Larbi Ben M'Hidi à droite.

Ben Boulaïd est né le 5 février 1917 à Arris au sein d'une famille chaouia aisée des Aurès, région montagneuse de l'est algérien. En 1939, il accomplit le service militaire obligatoire et fût mobilisé durant la Seconde Guerre mondiale. Durant la campagne d'Italie, en 1944, il se distingue par son courage, ce qui lui vaut la médaille militaire et la croix de guerre.

Démobilisé au grade d'adjudant, il regagne sa ville natale Il milite dans les rangs du Parti du peuple algérien (PPA). Il jouera un rôle important dans l'Organisation Spéciale (OS), à l'intérieur de laquelle il mènera une intense activité de formation politique et militaire des jeunes. Il commença à se procurer des armes en les achetant avec ses propres deniers et participa à l'hébergement des militants pourchassés par les autorités. Il supervisa personnellement la distribution des armes à ces militants. En 1948, il participa aux élections de l'Assemblée Algérienne et obtint une large victoire. Cependant, les résultats furent falsifiés par les autorités françaises.

Il fût l'un des fondateurs du Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA). Il présida la « réunion des 22 » du 25 juin 1954 à Batna , qui visait à établir une vision uniforme autour de la question du déclenchement de la lutte armée. Il était responsable de la zone I des Aurès, lieu qui mobilisera fortement l'armée française et connu pour avoir payé un lourd tribut pendant la guerre d'Algérie. Il fût l'un des membres du « Comité des six » chefs insurrectionnels. Il était à la direction des opérations du déclenchement de la Guerre d'Algérie du 1er novembre 1954 dans la région des Aurès, l'un des principaux foyers de la rébellion.

En 1955, il se rendit en Libye pour approvisionner les militants en armes. Il participa aux deux batailles d’Ifri el blah et Ahmar Khaddou. Il sera arrêté le 11 février 1955 en Tunisie et sera condamné à mort par le tribunal de Constantine et emprisonné à la prison centrale de Constantine. Il s'en évadera en novembre 1955 avec plusieurs autres détenus dont Tahar Zbiri, un des auteurs du coup d'état manqué en 1967 contre Houari Boumediene, et ce grâce à la complicité d'un gardien de prison, Djaffer Chérif, issu de sa région natale. Durant le cours de cette évasion un de ses compagnons chute et se blesse et sera par la suite guillotiné. C'est en commun accord, au tirage au sort, que l'ordre d'évasion s'était déroulé.

Mostefa Ben Boulaïd sera tué le 22 mars 1956 avec Abdelhamid Lamrani, un de ses proches collaborateurs, dans le maquis à la suite de la détonation d'un poste radio piégé parachuté par l'armée Française. Considéré comme héros national, dans les Aurès et dans le reste de l'Algérie, son buste orne les places principales de Batna et de Arris.

Ahmed Rachedi a tourné, entre 2006 et 2007, un film documentaire sur Mostefa Ben Boulaïd. Tourné dans le cadre de la manifestation "Alger, capitale de la culture arabe 2007", il a été produit avec la collaboration du ministère des Moudjahidine, le ministère de la culture et l'entreprise "Missane Balkis films".[1]

[modifier] Article connexe

[modifier] Notes et références

  1. Le film sur Mostefa Ben Boulaïd

[modifier] ouvrage sur le sujet

[modifier] Liens externes