Morts violentes et évictions des empereurs byzantins

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La cour byzantine fut souvent le théâtre d’intrigues et de complots pour le pouvoir suprême sur l’empire.

Aucune loi de succession n’était définie. Il n’y avait pas d’absolue certitude que le descendant d’un empereur monterait sur le trône, bien qu’à partir du XIe siècle, un descendant avait des chances certaines de briguer le pouvoir.

En fait, on considérait que l’empereur était choisi par Dieu et que la volonté divine pouvait s’exprimer par des voies réprouvables. Tous les moyens étaient donc bons, en particulier l’exil dans le meilleur cas, le meurtre précédé par la torture au pire.

Des 88 empereurs ayant régné de 324 (Constantin Ier) à 1453 (Constantin XI Paléologue), 29 moururent de mort violente suite à un complot et 13 durent s’exiler dans un monastère, peu moururent au combat.

Symbole du caractère potentiellement éphémère de leur pouvoir, les empereurs byzantins se voient remettre l'"Akakia" lors de leur sacre: une bourse de soie pourpre pleine de poussière qui leur rappelait qu'ils n'étaient que des hommes, destinés à redevenir poussière.

Sommaire

[modifier] Les morts violentes des empereurs

[modifier] La mort d'Andronic Ier

L’humiliation d’Andronic. Manuscipt de la Bibliothèque Nationale, Français 68
L’humiliation d’Andronic. Manuscipt de la Bibliothèque Nationale, Français 68

C'est sûrement lui qui a connu la mort la plus horrible. Il resta enchaîné au pilori pendant des jours, il fut roué de coups, on lui brisa les dents au marteau, on lui coupa une main, on l'attacha sur le dos d'un chameau malade et on l'exhiba dans Constantinople. Enfin, on lui jeta de l'eau bouillante au visage, on lui arracha un œil et on le pendit par les pieds entre deux piliers sur l'Hippodrome. Il n'arrêtait pas de répéter : « Aie pitié, mon Dieu ! Pourquoi s'acharner sur un roseau brisé ? ». Un soldat italien mit fin à ses souffrances en lui plongeant une lame dans le ventre.

[modifier] Mutilations et exils

[modifier] La rhinokopia

La rhinokopia est la mutilation du nez. On croyait qu'un homme ayant eu le nez coupé ne pouvait plus devenir empereur. Après que Justinien II fut réinvesti empereur en 705 en ayant le nez coupé (il aurait utilisé une prothèse en or), cette mutilation ne fut plus jamais utilisée.

[modifier] L'aveuglement

La rhinokopia ayant prouvé son inefficacité, on usa alors de l’aveuglement dont Philippicos fut la première victime. L’aveuglement fut une pratique utilisée jusqu’à la fin de l’empire.