Mortier (Belgique)

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Mortier (en wallon Moirtî[1]) est une section de la commune belge de Blegny, située en Région wallonne dans la province de Liège.

C'était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977.

Église Saint-Pierre
Église Saint-Pierre

Mortier fit partie de l'ancien comté de Dalhem.

Village du Pays de Herve, dont la première mention apparaît dans un diplôme - document écrit émanant du souverain au Moyen Âge - du roi de Germanie Louis IV en 909. Mais cet acte prouve l'existence plus ancienne encore de la localité puisqu'elle avait été donnée par le roi de Lotharingie, Zwentibold (895-900), à un grand personnage, un certain Rohingus, lequel cèda Mortier au chapitre de Chèvremont (Vaux-sous-Chèvremont, commune de Chaudfontaine). Ce chapitre fut intégré, avec toutes ses possessions dont Mortier, au chapitre Sainte-Marie d'Aix-la-Chapelle. Ainsi, jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, le propriétaire foncier de Mortier fut le chapitre de Sainte-Marie d'Aix-la-Chapelle, qui se faisait représenter sur place par un maire ou mayeur, intendant du domaine, puis président de la juridiction locale composée d'échevins, sous la protection théorique d'un avoué. En raison de leurs fonctions religieuses, les chanoines de Sainte-Marie d'Aix-la-Chapelle ne pouvaient en effet entretenir de force militaire. Ce rôle de protection des habitants est donc confié à un voué, lui-même soumis à l'autorité d'un haut-voué. Depuis une date inconnue, le haut-voué de Mortier est le comte de Dalhem, puis le duc de Brabant. La justice criminelle est également rendue par le comte de Dalhem, puis, par son représentant, le drossard. Ainsi, les criminels, après trois jours de détention à Mortier, doivent être, de l'avis de la cour de justice, livrés au haut-voué, au lieu-dit de Richelette. Le haut-voué se charge alors d'instruire l'affaire et de faire juger le suspect par la haute cour criminelle du comté de Dalhem.


Le monument le plus caractéristique de cette localité est certainement son église, dédiée à saint Pierre et dont la tour romane eut, avec le cimetière qui l'entoure encore, certainement un rôle défensif. Le reste de l'église (nefs et chœur) a été reconstruit en 1844 en style néoclassique (pour quelques vues générales de l'intérieur et un aperçu du mobilier, voir le site de l'Institut du Patrimoine artistique à Bruxelles (IRPA) : [1] ; entrée : Mortier).

Autre monument intéressant du village est le château de Cortils, classé par Arrêté du Gouvernement de la Région wallonne du 27 novembre 1989. Si le site apparaît dans les sources historiques (Curtilia, petite exploitation agricole au Moyen Âge) à la même époque que la localité de Mortier, le château actuel, de style Renaissance mosane, date des XVIIe et XVIIIe siècles. Possession de la famille de Fabribeckers, derniers seigneurs hautains (titulaires des droits d'origine publique) de Mortier, et de la famille Dallemagne, le château a été racheté par des Néerlandais au début de ce siècle (quelques vues sur le site de l'IRPA [2] ; entrée : Mortier).

Enfin, signalons la très belle chapelle de Richelette, dédiée à saint Gilles et classée comme monument par Arrêté de la Communauté française de Belgique du 7 octobre 1987. Il s'agit d'une petite chapelle votive, datée de 1733, pour commémorer la délivrance en 1732 des excès de la Bande noire, dont les deux principaux protagonistes habitaient Richelette. Cette bande avait fait régné la terreur dans la région pendant environ quinze années. Les deux bandits furent roués vifs à Bruxelles en avril 1732 (quelques vues sur le site de l'IRPA [3] ; entrée : Mortier.

[modifier] Bibliographie

  • Henry d'Otreppe de Bouvette, Blegny/Cortils, dans Le patrimoine monumental de la Belgique. Wallonie, vol. 8, Province de Liège.Arrondissement de Liège, t. 1, (A-J), Liège, Pierre Mardaga, 1980, p. 138-140.-
  • [Louis DEMOULIN], Blegny/Mortier, dans Le patrimoine monumental de la Belgique. Wallonie, vol. 8, Province de Liège.Arrondissement de Liège, t. 1, (A-J), Liège, Pierre Mardaga, 1980, p. 126.-
  • Georges HANSOTTE, Mortier, dans Hervé HASQUIN (dir.), Communes de Belgique. Dictionnaire d'histoire et de géographie administrative. 2. Wallonie-Bruxelles, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1983, p. 1046.-
  • Martine MARCHAL, Blegny/Mortier, dans Le patrimoine monumental de la Belgique. Wallonie, vol. 8, Province de Liège.Arrondissement de Liège, t. 1, (A-J), Liège, Pierre Mardaga, 1980, p. 147-150.-
  • Martine MARCHAL, Blegny/Richelette, dans Le patrimoine monumental de la Belgique. Wallonie, vol. 8, Province de Liège.Arrondissement de Liège, t. 1, (A-J), Liège, Pierre Mardaga, 1980, p. 154-155.-
  • Joseph SCHNACKERS, « Historique de Mortier » (Société d'Histoire et d'Archéologie du Plateau de Herve, Bulletin n° 51), s.l., 1987.-
  • Joseph SCHNACKERS, « La paroisse de Mortier » (Société d'Histoire et d'Archéologie du Plateau de Herve, Bulletin n° 53), s.l., 1988.

[modifier] Notes

  1. prononcé localement Mwertî
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