Morsott

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Morsott est une commune de la wilaya de Tébessa en Algérie, dans la région d'Ouled Sidi Yahia à l'est des Aurès. La ville de Morsott compte selon le dernier rencensement de 2000, plus de 60 000 habitants. En 2007, la population est de 70 000 personnes. Son économie est principalement agraire. Aucune industrie et très peu de commerce.

Morsott est une commune sise à trente-quatre kilomètres au nord du chef-lieu de wilaya de Tébessa sur la nationale 16, reliant Tébessa à Annaba (appelée anciennement Bône et Hippone). Morsott est situé à l'aval du plateau du Djebel Boukhadra sur le versant El Hodh. C'est une assiette si on prend en compte Djebel Boukhadra, Djebel Benkeffif et Djebel Mzouzia.


On trouve dans cette ville des vestiges néolithiques et des ruines romaines. À l'époque coloniale, elle est devenue officiellement commune mixte en 1884, selon le code français de l'indigénat. Elle faisait alors partie du département de Constantine.

Sommaire

[modifier] La capitale des Ouled Sidi Yahia

Morsott est la cité de la grande confédération des tribus d'Ouled Sidi Yahia et plus particulièrement de la tribu des Magharsa.

[modifier] Histoire de la capitale des Ouled Sidi Yahia

Le mot Morsott tirerait son orgine du berbère marst, qui signifie « plaine » des planteurs (agriculteurs). Le mot Magharsa (Marassa) aurait la même origine. D'autres pensent qu'il vient probablement du latin Morsutus qui signifie « campement, halte ». Morsott était en effet utilisé par les Romains comme un camp d'entraînement et un relais militaire.

À l'est de Morsott sur la route de Boukhadra-Meridj, la région a connu la dernière bataille entre Romains et les fidèles d'un chef berbère, le roi Jugurtha qui s'est soldée par sa défaite et son repli sur Galaat Essanne (à 20 km des frontières algério-tunisiennes), où il a été capturé par les Romains à la suite d'une complicité et d'une trahison de ses proches. Cette route a connu plus tard le passage de Hilaliens lors de la conquête de l'Afrique du nord par les musulmans. Par la suite les tribus berbères de cette région devenaient musulmanes sunnites.

La plupart des ruines de Morsott (néolithique, punique, romaine et islamique) ont été détruites, sauf quelques ruines de l'époque romaine témoignent encore de l'histoire de cette ville. Parmi ces ruines, Khaima ou Bordj Erromane (la tour des Romains) et un tunnel de plusieurs kilomètres, passage souterrain qui relie Khaima et Ksar Ghola. Certains archéologues pensent qu'il a servi pour encercler le Roi Jugurtha. D'autres estiment qu'il est de l'époque punique, un ouvrage militaire de Hannibal Barca. Pour capturer le Roi Jugurtha, les Romains ont négocié un traité de paix séparé avec son beau-père Bocchus roi de Maurétanie et il a accepté de livrer Jugurtha aux romains. Finalement, Bocchus reçoit le titre d'« ami de Rome ».


La région de Morsott est aussi connue par ses illustres et la domination turque a trouvé un fort appui chez les caïds de la région. Morsott était également un relais de surveillance entre Theveste Tébessa et Hippone (Annaba), en passant par Madaure (M'daourouch). Saint Augustin d'Hippone ou Saint Augustin fils de Monique, y a séjourné.

La richesse historique de cette région a fait d'elle le fief et le centre de pouvoir de la grande confédération Ouled Sidi Yahia dont les principales tribus sont les Magharsa, Malim, Haraïssia, Bilala, Mrazgua, Zoghba.

[modifier] La vie des Ouled Sidi Yahia

Morsott, une ancienne commune mixte, avait le prestige de gérer presque un département administratif. Depuis la période post-coloniale, Morsott a donné naissance à 14 nouvelles communes, soit 50% de l'actuelle wilaya de Tébessa.

Depuis le début des années 2000 la ville de Morsott est régulièrement citée dans la presse algérienne[1], comme El Watan, Le Quotidien d'Oran, El Khaber et d'autres journaux quotidiens relatant des troubles dans la ville pour des faits liés à la corruption et à la mauvaise gestion communale, ce qui a entrainé ponctuellements quelques manifestations qui ont nécessitées l'intervention des forces de l'ordre[2].

[modifier] Notes et références de l'article