Morgan Tsvangirai

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Morgan Tsvangirai, le 18 mars 2006.
Morgan Tsvangirai, le 18 mars 2006.

Morgan Tsvangirai (né le 10 mars 1952) est un homme politique zimbabwéen, ancien mineur et ancien chef du Congrès des syndicalistes zimbabwéens, président fondateur du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) et candidat aux élections présidentielles de 2002 et de 2008 contre le président Robert Mugabe.

[modifier] Biographie

Fils d'un maçon de l'ethnie shona, Morgan Tsvangirai est né à Gutu dans l'est de la colonie britannique de Rhodésie du Sud en 1952. Il est l'ainé d'une famille de neuf enfants. Après de brèves études, il quitte l'école pour aller travailler en tant qu'ouvier dans une usine de textiles, près de Salisbury, la capitale.

Quelques années plus tard, il est mineur pour une compagnie d'extraction de nickel à Bindura où il vit pendant une dizaine d'années.

Tsvangirai se tint alors à l'écart de la lutte armée contre le régime blanc de Ian Smith. En 1978, il se marie (il aura 6 enfants).

Contremaître de la mine de nickel, Tsvangirai est aussi chef de section du syndicat Associate Mine Workers Union. Il devient ensuite l'un des responsables du National Mine Workers Union, avant d'accéder à la fonction de secrétaire général du Congrès des syndicalistes zimbabwéens (Zimbabwe Congress of Trade Unions) en 1988.

En 1989, Tsvangirai est accusé d'être un espion sud-africain et est emprisonné pendant six semaines.

Il commence à devenir l'un des représentants de l'opposition politique à Robert Mugabe à la fin de l'année 1997 et au début de 1998, quand il coordonne une série de grèves, dirigées contre le régime pour protester contre la décision du gouvernement d'allouer aux "vétérans" de la guerre d'indépendance des indemnités de retraite, et de financer cette mesure en augmentant les impôts.

En 1999, Morgan Tsvangirai fonde le Mouvement pour le changement démocratique (MDC). Le nouveau parti fédère quasi immédiatement l'opposition morcellée et quasi inexistante mais aussi les chômeurs, les jeunes, les urbains, les fermiers blancs, les riches industriels et la minorité ethnique ndébélé.

En réaction, Robert Mugabe accuse le MDC et son chef d'être une marionnette de la minorité blanche et de la Grande-Bretagne. Tsvangirai est alors visé par une campagne de déstabilisation et est la cible d'attentats.

En février 2000, le MDC fait campagne contre le référendum sur la réforme de la Constitution. Avec la victoire du non, Tsvangirai inflige une défaite historique à Robert Mugabe.

En juin, lors des élections législatives, le MDC remporte 57 sièges, contre 62 pour le ZANU-PF de Robert Mugabe, brisant ainsi le monopole du parti au pouvoir depuis 20 ans. Tsvangirai n'est cependant pas élu.

En mars 2002, il se présente à l'élection présidentielle contre Robert Mugabe. L'élection est, selon de nombreux observateurs, entachée de fraudes et Mugabe est réélu avec 57% des suffrages (contre plus de 90% habituellement) contre 43% à Tsvangirai.

En 2003, Morgan Tsvangirai est accusé avec deux de ses adjoints, d'avoir « conspiré pour renverser le chef de l'État » et est poursuivi pour haute trahison. Il sera acquitté.

En 2005, le MDC est laminé lors d'élections jugées frauduleuses. Tsvangirai est lui même contesté au sein du MDC où on lui reproche son manque de pugnacité et son légalisme vis à vis de Mugabe.

En mars 2007, il est incarcéré et passé à tabac à la suite d'une manifestation, interdite par le gouvernement, du MDC et d'autres mouvements politiques regroupés dans une coalition denommée "Save Zimbabwe Campaign" (Campagne pour sauver le Zimbabwe). Le rassemblement politique entendait manifester contre l'interdiction des manifestations et rassemblements politiques, contre l'intention du président Robert Mugabe de se présenter à un nouveau mandat en 2008 et pour dénoncer la crise sociale, économique et politique que connaissait le Zimbabwe depuis l'an 2000 (en février 2007, le taux d'inflation atteint les 1 600 % [1]). Une militante du MDC a été tuée par balles alors que plusieurs cadres du parti­ ont été passés à tabac.

Poursuivi en justice avec une cinquantaine d'autres opposants, il comparait au surlendemain de son arrestation, en boitant, avec une blessure à la tête, un œil enflé et en partie fermé. Il est hospitalisé peu de temps après.[2].

Les élections présidentielles du 29 mars 2008 semblent lui être favorables face à Robert Mugabe, bien qu'à ce jour, les résultats officiels de cette élection n'ont toujours pas fait l'objet de parution.

[modifier] Notes

  1. « Survivre au Zimbabwe, malgré les pénuries et la répression », article de Fabienne Pompey dans Le Monde du 14 mars 2007
  2. « Morgan Tsvangirai hospitalisé après sa comparution », article de MacDonald Dzirutwe dans Libération du 13 mars 2007

[modifier] Voir aussi