Mohammed Tantaoui

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Le cheikh Mohammed Sayyed Tantaoui, né le 28 octobre 1928 dans le gouvernorat de Sohag (Haute-Égypte) est recteur de la Mosquée al-Azhar, qui se considère comme la plus haute autorité de l'islam sunnite, où il est nommé le 27 Mars 1996 par le président de la République Arabe d'Égypte, Hosni Moubarak. Considéré comme un porte-parole du gouvernement, dont il est fonctionnaire, il était le Grand Mufti officiel de la République d'Égypte de 1986 à 1996.

Ses prises de position sont souvent objet de polémiques ; il s’efforce de donner à l’institution qu’il dirige une orientation libérale, en opposition aux thèses extrémistes répandues par les intégristes, en Égypte comme dans l'ensemble du monde musulman.

Après l’attentat de Louxor, le cheikh Tantaoui avait pris une position particulièrement ferme, avec un langage inhabituel dans la bouche d’un cheikh d’Al-Azhar, traitant les auteurs de l’attentat de salauds, en précisant :

« Le fanatisme est le résultat d’une méconnaissance de l’islam. Il est le fait d’esprits étroits et le résultat d’un mauvais enseignement de l’islam. Le rôle d’al-Azhar est de ramener les égarés à la vérité et de mettre fin aux conflits entre sectes qui sont très dangereux pour les musulmans. Nous sommes contre tous les fanatismes, contre toutes les discriminations et contre toutes les violences. »

Lors du débat sur le voile en France, il a introduit une distinction quant au respect des préceptes coraniques, selon que le croyant vit dans un pays musulman ou dans un autre pays, à savoir que le musulman est tenu de se plier aux lois du territoire où il vit [1]. Il a ainsi contredit ceux qui accusaient l'État français d'abus de pouvoir dans l'affaire du voile [2], en opposition avec certains oulémas d'al-Azhar ainsi qu'avec le cheikh qatarien Youssef Karadaoui pour qui, c'est une obligation religieuse non négociable.

[modifier] Notes & références

  1. déclaration à Jean-Pierre Chevènement en avril 1998
  2. rencontre avec Nicolas Sarkozy, mardi 30 décembre 2003