Mohamed Snoussi

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Mohamed Snoussi (محمد السنوسي), de son nom complet Mohamed Ben Othman Snoussi, né le 18 septembre 1851 à Tunis et mort le 17 novembre 1900, est un universitaire et écrivain tunisien.

Le jeune Snoussi s'adonne aux lettres et aux sciences aussi bien scolastiques que profanes, si bien qu'il est promu au poste de professeur à l'Université Zitouna alors qu'il a 20 ans. Dans le même temps, il est admis en qualité de notaire attitré. Face à ces deux carrières possibles, il choisit l'enseignement. Sa réputation lui vaut d'être appelé à remplir l'office de précepteur chez le bey, lequel le charge de l'instruction du prince Naceur Bey. Snoussi n'en continue pas moins ses propres études et se perfectionne principalement dans les lettres arabes.

Bientôt, il commence à composer une anthologie des poètes tunisiens accompagnée de biographies et de notices bibliographiques. Le travail de compilation et d'analyse lui prend 5 ans et paraît sous le titre Florilège des poètes tunisiens. Nommé dans l'intervalle secrétaire de l'administration des biens inaliénables, instituée le 19 mars 1874, Snoussi a aussitôt pour mission d'aller installer les agents des habous nommés dans les villes du sud de la Tunisie. En 1876, il entre en qualité de rédacteur au Journal officiel tunisien. La même année, il fait paraître les œuvres poétiques de son maître Mahmoud Kabadou.

Deux ans plus tard, il choisit certains de ses articles du Journal officiel et les fait paraître en un recueil qui connaît un certain succès. Ils ont pour thèmes le travail, la fidélité, le rôle de la presse, la civilisation, la médecine, l'industrie, les voies ferrées, l'hôpital Sadiki et même une distribution de prix au collège du même nom.

En 1880, il publie son traité de prosodie composé en vers et termine un gros répertoire biographique consacré aux jurisconsultes tunisiens en commençant par une présentation des nombreux prédicateurs de la Mosquée Zitouna depuis sa fondation. En 1881, avec l'instauration du protectorat français, il doit se démettre de ses fonctions de rédacteur au Journal officiel. Il se rend alors à La Mecque et prend contact avec l'émir Abd El-Kader à Damas et avec Kheireddine Pacha à Istanbul.

Nommé professeur à la mosquée Hammouda-Pacha, il manifeste d'abord une hostilité vis-à-vis des abus du nouveau régime avant d'être convaincu par le résident général Paul Cambon. C'est ainsi qu'en 1886 il publie Le lever des planètes ou recherches sur la conformité de la jurisprudence musulmane avec la loi immobilière, où il présente les bienfaits du régime foncier imaginé pour assurer l'essor de la colonisation en Tunisie, et se voit nommé secrétaire du tribunal mixte pour la langue arabe le 16 juin. Le 2 août 1887, Snoussi est nommé rédacteur des services judiciaires.

En 1889, il fait un séjour en France à l'occasion de l'exposition universelle de Paris et consacre un poème à la Tour Eiffel. En 1890, il écrit encore sur les impôts, sur l’instruction de la femme ou sur les phosphates.