Minos

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Minos juge aux Enfers, illustration de Gustave Doré pour la Divine Comédie (1861-1865)
Minos juge aux Enfers, illustration de Gustave Doré pour la Divine Comédie (1861-1865)

Dans la mythologie grecque, Minos (en grec ancien Μίνως / Mínôs), fils de Zeus et d'Europe (la fille d’Agénor), est un roi légendaire de Crète. Son nom a été donné à la civilisation minoenne, qui fleurit en Crète au cours du IIe millénaire av. J.-C. On trouve sur une tablette en linéaire A, selon une récente tentative de lecture, le groupe Mwi-nu ro-ja, interprété comme désignant le "roi" (ro-ja) Minos (Mwi-nu), dans une langue ancienne indo-iranienne. Le nom Mwi-nu, qui aurait abouti en grec à Minos, serait l'équivalent du Muni sanskrit, c'est-à-dire de l'ascète ou de l'ermite, l'un des caractères de Minos selon la tradition antique. Le titre ro-ja apparaît sur d'autres tablettes avec d'autres anthroponymes et, sur les tables à libation en pierre, toujours dans cette écriture, le même titre accolé au nom du principal dieu, Asirai, a-s-i-rai (qui serait probablement l'équivalent du védique Asura et de l'avestique Ahura). [Voir à ce sujet Hubert La Marle, Linéaire A, la première écriture syllabique de Crète, 4 vol., Geuthner, Paris, 1996-2000. Hubert La Marle, Introduction au Linéaire A, Geuthner, Paris, 2000]

[modifier] Mythe

Il naît en Crète avec ses frères Rhadamanthe et (selon les auteurs) Sarpédon. Il est élevé par Astérion, roi de l'île, à qui Zeus avait confié Europe. D'après le pseudo-Apollodore, il se dispute dans sa jeunesse avec ses frères pour l'amour d'un garçon, Milétos (ou Atymnios).

À la mort d'Astérion, il reçoit le trône de Crète ; il écarte alors ses frères du pouvoir. Il se marie avec Pasiphaé, fille d'Hélios. Il a pour enfants Ariane, Phèdre, Deucalion, Androgée, Glaucos, Catrée, Acacallis et Xénodicé.

Il a également des enfants illégitimes :

  • Euxanthios (avec Dexithéa)
  • Eurymédon, Néphalion, Chrysès, Philolaos (avec Paria)

Pour prouver le soutien que lui accordent les dieux, il proclame qu'il peut obtenir d'eux tout ce qu'il juge bon, au gré de ses demandes. Il implore alors Poséidon de lui offrir un superbe animal qu'il lui sacrifiera. À cette demande, Poséidon fait sortir des flots un magnifique taureau blanc. Cependant, Minos trouve le taureau si beau qu'il décide de tromper le souverain des Mers : il l'épargne et immole une autre bête. Furieux de l'attitude de Minos, Poséidon rend le taureau fou et le fait dévaster les terres de Crète ; il inspire également à Pasiphaé une passion pour ledit taureau : de leur union naît le Minotaure. Minos, honteux et craignant que le peuple ne découvre ce monstre, confie à Dédale la construction d'un labyrinthe, dans lequel il fait enfermer le Minotaure.

De son règne reste l'image d'un souverain juste et bon, que son père prenait souvent comme conseiller ou confident. Après sa mort, il devient juge des Enfers avec Rhadamanthe et Éaque. Il s'occupe tout spécialement des gens qui ont été faussement accusés.

Il faut savoir que le mythe raconte également que Minos réclamait à Athènes, en guise de tribut, l’envoi de sept jeunes garçons et sept jeunes filles en offrande au Minotaure. Une année, parmi les sept jeunes garçons, il y eut Thésée, le fils d’Egée, roi d’Athènes. Thésée, sur les conseils d’une des filles de Minos, Ariane, parvient à tuer le monstre. La plupart des historiens voient en ce mythe la fin de la sujétion d’Athènes envers Minos.

[modifier] Sources

[modifier] Voir aussi

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  • (en) Timothy Gantz, Early Greek Myth, Johns Hopkins University Press, 1993 [détail édition], p. 269-275.
  • La Marle (Hubert), Linéaire A, la première écriture de Crète, Geuthner, Paris : vol. 3, 1998, ch. XIV, la royauté et les assemblées, pp. 123-137
  • [1] sur le déchiffrement du linéaire A proposé par Hubert La Marle, et notamment sur la tablette mwi-nu ro-ja