Ministre fédéral avec attributions spéciales

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Allemagne

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Un ministre fédéral avec attributions spéciales (Bundesminister für besondere Aufgaben) est un ministre sans portefeuille au sein du Gouvernement fédéral allemand. Il est nommé selon la même procédure que les autres ministres fédéraux, mais sans se voir attribuer de département ministériel en tant que tel. Il peut y en avoir plusieurs au sein du cabinet, comme il peut n’y en avoir aucun ; il y en a un dans le cabinet Merkel, le chrétien-démocrate Thomas de Maizière.

Sommaire

[modifier] Histoire

La fonction a été créée par le chancelier Konrad Adenauer lors de la formation de son deuxième cabinet en 1953. Il avait existé sous la république de Weimar des ministres du Reich sans portefeuille (Reichsminister ohne Geschäftsbereich).

Le but était à l’origine de renforcer le lien entre le Gouvernement fédéral et les partis de la majorité[1] ; furent ainsi nommés Robert Tillmanns pour la CDU, Franz Josef Strauß pour la CSU, Hermann Schäfer pour le FDP et Waldemar Kraft pour le BHE.

Franz Josef Strauß évoque dans ses mémoires ses doutes vis-à-vis de la fonction, à laquelle il avait été nommé après avoir refusé le portefeuille de la Famille : « Le ministère extraordinaire me paraissait n’avoir aucun contenu ; ministre chargé de missions spéciales signifiait pour moi plutôt ministre sans missions spéciales. » Il avait ses bureaux dans une maison en face du palais Schaumbourg, louée à une princesse Hohenzollern qui en occupait encore le premier étage, et son équipe était constitué d’un conseiller, un secrétaire et un chauffeur (« pour compenser en quelques sortes l’absence d’attributions et d’appareil, ma voiture de service portait un fanion ministériel »). « Si l’on considère la charge de travail, conclut-il, ce fut un temps merveilleux. Je touchais un plein traitement de ministre, n’avais pas de responsabilités particulières et disposais d’une large marge de manœuvre. »[1]

Dans la deuxième moitié des années 1960, puis de nouveau à partir des années 1990, il est devenu courant que le chef de la Chancellerie fédérale reçoive ce titre. Le chef de la Chancellerie assiste aux réunions du cabinet : en tant que tel, il n’a que rang de secrétaire d’État, et ne peut y intervenir ; s’il est également ministre fédéral, c’est-à-dire membre du cabinet, il y siège de plein droit et peut donc prendre la parole. Les deux fonctions sont cependant distinctes, bien que les médias les confondent en parlant d’un « ministre de la Chancellerie » (Kanzleramtsminister).

À l’issue de la réunification, le 3 octobre 1990, quelques ministres sortants de l’ancienne République démocratique allemande sont entrés au cabinet en tant que ministres fédéraux avec attributions spéciales ; il n’y sont restés que jusqu’à la fin de la session, en janvier 1991.

[modifier] Liste

[modifier] Ressources

[modifier] Notes et références

  1. ab (de) Franz Josef Strauß, Mémoires, trad. en français par Jacques Denis, éd. Criterion, Paris, 1991 (1re éd. en allemand 1989) (ISBN 2-903702-52-7), p. 279-283

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[modifier] Voir aussi

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