Michel Clouscard
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Michel Clouscard (né en 1928 à Montpinier dans le Tarn) est un philosophe et un sociologue marxiste.
Ses études universitaires en lettres et philosophie s'achevèrent sur une thèse, soutenue devant un jury composé d'Henri Lefebvre et Jean-Paul Sartre.
Il fut ensuite professeur de sociologie à l'université de Poitiers de 1975 à 1990.
Dès le début des années 70, Michel Clouscard développe une critique du libéralisme libertaire.
Selon Clouscard, le capitalisme de la séduction à visage libéral libertaire découle de l’évolution même du mode de production capitaliste. Il témoigne d’un saut qualitatif des quantités accumulées qui, à un certain moment, accèdent à une structure libertaire de la société. Avec le libertarisme, le libéralisme accomplit son concept. Jusqu’à la catastrophe, qui est pour Clouscard le néo-fascisme.
Bien que Michel Clouscard soit une des principales références d'Alain Soral, il s'est démarqué explicitiment et publiquement de cet auteur dans un article intitulé "Aux Antipodes de ma pensée", publié dans le journal l'Humanité.
[modifier] Citations
- « Le néo-fascisme sera l’ultime expression du libéralisme social libertaire, de l’ensemble qui commence en mai 68. Sa spécificité tient dans cette formule : tout est permis, mais rien n’est possible. »
- « À la permissivité de l’abondance, de la croissance, des nouveaux modèles de consommation, succède l’interdit de la crise, de la pénurie, de la paupérisation absolue. Ces deux composantes historiques fusionnent dans les têtes, dans les esprits, créant ainsi les conditions subjectives du néo-fascisme. De Cohn-Bendit à Le Pen, la boucle est bouclée : voici venu le temps des frustrés revanchards. »
- « L'État a été l'instance superstructurale de la répression capitaliste. C'est pourquoi Marx le dénonce. Mais aujourd'hui, avec la mondialisation, le renversement est total. Alors que l'État-nation a pu être le moyen d'oppression d'une classe par une autre, il devient le moyen de résister à la mondialisation. C'est un jeu dialectique. »
- « Marx s'est exclusivement consacré à l'étude de la concentration du capital : le Capital, car c'est le principe de l'économie politique. »
- « Nous allons proposer l'étude de la dérive de l'accumulation comme principe de la connaissance phénoménologique de la mutation de la bourgeoisie de la libre entreprise [XIXè] à la bourgeoisie des services et des fonctions de la société libérale [finXXè-XXIè]. Ainsi nous allons révéler un énorme non-dit : celui de la généalogie de cette société libérale ! »
[modifier] Œuvres
- Critique du libéralisme libertaire, généalogie de la contre-révolution, Editions Delga , 2005
- Refondation progressiste face à la contre-révolution libérale, Editions L'Harmattan, 2003
- Néo-fascisme et idéologie du désir, 1973. Réedition : Le Castor Astral, 1999 ; Réédition Delga 2008
- Les Métamorphoses de la lutte des classes, Le Temps des Cerises, 1996
- Traité de l'amour fou. Genèse de l'Occident, Scandéditions-Editions sociales, 1993
- Les Dégâts de la pratique libérale ou les métamorphoses de la société française, Nouvelles Editions du Pavillon, 1987
- De la Modernité : Rousseau ou Sartre, Editions sociales, 1985
- La Bête sauvage, Métamorphose de la société capitaliste et statégie, Editions sociales ,1983
- Le capitalisme de la séduction - Critique de la social-démocratie, Editions sociales 1981, Réédition Delga 2006
- Le Frivole et le sérieux, Albin Michel, 1978
- L'Etre et le Code, Editions Mouton, 1972
