Meïr de Rothenburg

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Tombes de Meïr de Rothenburg et d'Alexander ben Salomon Wimpfen dans le cimetière juif Heiligen Sand de Worms
Tombes de Meïr de Rothenburg et d'Alexander ben Salomon Wimpfen dans le cimetière juif Heiligen Sand de Worms

Meïr de Rothenburg (c. 1215 - 2 mai 1293) surnommé le Maharam (Morenou HaRav Meïr) de Rothenburg. Il est considéré comme le meilleur talmudiste de son époque; il est l’auteur d’une correspondance sur des sujets de halakha (jurisprudence religieuse) et environ mille de ses réponses ont traversé le temps.

Sommaire

[modifier] Biographie

Meïr est né entre 1215 et 1220 à Worms. Il est issu d'une longue lignée de rabbin. Son premier maître est son père. Il poursuit sa formation à Würzburg puis en France où il reste jusqu’en 1242, année où il est témoin de l’autodafé du Talmud à Paris. Il s'installe alors à Rothenburg ob der Tauber. Meïr y ouvre une école de Talmud dans sa maison. Après la mort de son père en 1281, il s'établit à Worms. Le nouvel empereur Rodolphe Ier de Habsbourg, élu en 1273, adopta rapidement une politique de harcèlement des Juifs, si bien que nombre de ceux-ci décidèrent de quitter ce pays pour la Palestine. Meïr, qui était lui-même une des grandes figures de ce mouvement d’émigration, décide de partir en 1286 avec quelques membres de sa famille. Reconnu en chemin lors de la traversée des Alpes, il est arrêté et remis à l’empereur, qui le fait emprisonner sur de fausses accusations dans la prison d’Ensisheim en Alsace où il meurt en captivité en 1293, refusant que la communauté juive paie sa rançon. Son corps fut rendu en 1306 et il est finalement enterré au Heiliger Sand, le cimetière juif de Worms.

[modifier] Enseignement

Les avis de Meïr sont très sollicités. Les questions affluent alors de tout le monde ashkénaze dans tous les domaines, que se soit la vie religieuse, la famille, le couple, les finances, les héritages, les biens mobiliers et immobiliers, le travail. Dans ses réponses, il insiste beaucoup sur le droit à sa propre opinion, les droits des minorités et des individus, la responsabilité collective et le gouvernement par consentement.
Parmi les avis célèbres de Meïr, on peut citer celui sur le remariage des veuves. Il décrit le cas des veuves libres de se remarier sans avoir effectué l'halizah[1]. Il affirme qu'une telle chose est possible dans le cas où le frère du défunt est un apostat car selon lui un tel homme ne peut être un mari convenable car son épouse ne pourrait pas accomplir les rites de la religion juive[2]. Il prescrit que nul ne peut négocier, de son propre chef, les conditions financières des communautés juives avec les autorités politiques, si cela doit se faire au détriment de la communauté. Commentant le talmud, il se montre hostile à la chasse.

Meïr de Rothenburg manifeste son opposition à la présence de miniatures animalières dans les Mahzorim. Il pense qu'elles détournent de la prière. Il forme de nombreux élèves dans sa yechiva qui deviennent eux aussi des rabbins renommés comme Rabbi Mordechai Ben Hillel Ashkenazi. Meïr a laissé des commentaires sur dix-huit traités du Talmud. Il a aussi laissé des commentaires sur la Michna, des livres sur différents sujets, les bénédictions, l’abattage rituel des bêtes...

[modifier] voir aussi

[modifier] Références

  1. Dans le cadre du Lévirat, une veuve devait épouser le frère de son défunt mari pour assurer une descendance au défunt. Le Lévirat pouvait être éviter grâce à une cérémonie l'halizah
  2. Jofa journal

[modifier] Bibliographie

  • Elisheva Baumgarten, Mothers and Children: Jewish Family Life in Medieval Europe (Jews, Christians, and Muslims from the Ancient to the Modern World) , Princeton University Press, 2004

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes