Mahzor

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Le Mahzor (hébreu מחזור, [maxzoˈr], "cycle", de la racine ḥ-z-r "retourner") est un livre liturgique contenant les prières et les pièces liturgiques des fêtes revenant chaque année, à savoir les Jours redoutables et les Trois Fêtes de Pèlerinage. En ce sens, il constitue une version spécialisée du siddour, livre de prière utilisé pour les jours de semaine et le chabbat, auquel il vient en complément.
L'usage du Mahzor est apparu d'abord dans les communautés ashkénazes d'Allemagne du Sud, des régions rhénanes et du nord de la Loire. Ces Mahzorim contenaient également des Kinnot, élégies composées pour commémorer les massacres et persécutions survenues au cours de l'histoire juive dans ces contrées[1]. L'usage s'est perpétué jusqu'à nos jours.

Sommaire

[modifier] Origine du Mazhor

A l’origine, dans le judaïsme, aucune prière n’est codifiée pour le culte régulier. Jusqu’à la destruction du second Temple, la prière se fait à l’aide d'offrandes sacrificielles et symboliques. Durant l’exil babylonien, la prière communautaire à la synagogue remplace les sacrifices. Au cours des siècles, les différents groupes du peuple juif élaborent leurs propres rites pour prier.
Le plus ancien Mahzor conservé est le Mahzor Vitry du XIe siècle. Il a été compilé par un élève de Rachi, Simha ben Samuel de Vitry. On y trouve les prières suivant le rite tzarphatique, une branche du rite ashkénaze (de l'hébreu Tzarfat qui désignait la France du Nord au Moyen-Age), et des explications des prières. la Haggadah de Pâque y occupe une place importante. Aux XIIIe siècle et XIVe siècle, on les utilise parfois comme livres de lutrin[2].

[modifier] Décors et diffusion

Les manuscrits d'Allemagne sont illustrés de signes du zodiaque pour Pessah. Parmi les autres thèmes les plus fréquents figurent Moïse recevant les tables de la Loi (fêtes des Semaines), la ligature d'Isaac (Nouvel An) et les portes de la Miséricorde (jour de l'Expiation).
Les mahzorim italiens du XVe siècle sont en général des livres liturgiques à usage personnel et de plus petites dimensions ; leur décoration se restreint aux ornements et à quelques illustrations accompagnant la Haggada de la Pâque. Le Mahzor Roma publié en 1486 par Nathan Soncino est le premier livre imprimé en hébreu. IL marque les débuts du livre de prières populaire, de grande diffusion.
Parmi les plus beaux manuscrits ashkénazes, il faut mentionner le Mahzor de Worms (1272) qui contient dans une bénédiction présente dans un hymne du premier jour de la fête de Pâque la plus ancienne trace de yiddish littéraire, le Mahzor de Leipzig.
Entre la fin du XIIIe siècle et le début du XIVe siècle, ils sont décorés avec des enluminures représentant des êtres humains avec des têtes d'oiseaux ou d'animaux, pour éviter des représentations naturelles de l'homme[3].

[modifier] Notes et références de l'article

  1. René Gutman, Le memorbuch, mémorial de la déportation et de la résistance des juifs du Bas-Rhin, La Nuée Bleue, Introduction
  2. Colette Sirat, « Les livres de prières dans le monde hébreu au Moyen Âge » sur [1]. Consulté le 16 avril 2008
  3. Gabrielle, Sed-Rajna, article Mahzor, encyclopaedia Universalis, DVD, 2007

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens et documents externes