Maurice Herzog

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Maurice Herzog, né à Lyon le 15 janvier 1919, est un alpiniste et un homme politique français.

Sommaire

[modifier] Biographie

Maurice Herzog était dans la Résistance française lors de la Seconde Guerre mondiale. A l'instar de Roger Frison-Roche, il défendra la France dans les Alpes.

Maurice Herzog fut le premier à gravir avec Louis Lachenal et une expédition composée de Gaston Rébuffat, Lionel Terray, Marcel Ichac, Jean Couzy, Marcel Schatz, Jacques Oudot (médecin) et Francis de Noyelle (agent de liaison), un sommet de plus de 8 000 mètres, l'Annapurna, le 3 juin 1950. Il eut les orteils et les doigts gelés lors de cette expédition. Un exploit largement popularisé en France par la Une de Paris Match, le film Victoire sur l'Annapurna de Marcel Ichac et le livre Annapurna premier 8000 de Maurice Herzog dans lequel il retrace son ascension.

Haut commissaire, puis Secrétaire d'État à la Jeunesse et aux Sports de 1958 à 1965, il est l'homme de confiance du Général de Gaulle afin de développer la pratique du sport pour former des champions qui seront les représentants d'une France forte en dehors des frontières. Il utilise ainsi le mythe de la pyramide coubertinienne : former des champions par la masse. Il est aussi le personnage clé dans l'évolution rapide du réseau des Maison des Jeunes et de la Culture dans les années 1960.

Maire de Chamonix (1968-1977), vice-président du groupe UDR, député du Rhône (1962) puis de Haut-Savoie (1967-1978), il fut également Président du Tunnel du Mont-Blanc ainsi que Président et membre de conseils d'administration d'entreprises du BTP et de produits pétroliers. Il est aussi membre de l'Académie des sports.

Un hommage vibrant lui fut rendu le 20 novembre 1981, Salle Pleyel aux galas de la Montagne par le grand guide Jean Afanassieff qui présentait Fitz Roy face nord et Christian Cousin, alpiniste vainqueur de l'hivernale Cima Presanella en Dolomites.

Il s'est marié une première fois à Paris le 23 juillet 1964 à Marie-Pierre de Cossé-Brissac, avec qui il a ses deux premiers enfants, Laurent, (24 juin 1965 - 26 avril 1999) et Félicité. Il s'est remarié à Elisabeth Gamper en 1976, avec qui il a eu deux autres enfants, Sébastien et Mathias.

Il vit aujourd'hui à Neuilly-sur-Seine.

[modifier] Distinctions

[modifier] Ouvrage

  • Annapurna - Premier 8000, Editions Arthaud.
  • Renaître - Une autre vie après l'Annapurna, Editions Jacob-Duvernet.

[modifier] La polémique (1990)

Retour de bâton d'une médiatisation à outrance dans les années 1950, le cinquantenaire de l'expédition victorieuse sur l'Annapurna a donné lieu à une remise en cause du récit officiel (publication des mémoires de Lachenal, un film sur Canal+, etc.). Les principaux points soulevés furent les suivants :

  • La différence de point de vue entre les deux vainqueurs Maurice Herzog et Louis Lachenal à l'approche du sommet. Deux éthiques se sont opposés au sein de l'action : le réalisme du professionnel Lachenal contre le volontarisme de l'amateur ou du « politique » Herzog qui souhaitait une victoire nationale ou personnelle (Maurice Herzog aurait été en cela le relais au sein de l'expédition du volontarisme absolu de Lucien Devies).
  • Le contrat, signé par tous les membres de l'expédition avant le départ, en vertu duquel ils abandonnaient à la Fédération française de la montagne (FFM) tous leurs droits de publication de souvenirs de l'expédition pendant cinq ans. Les uns ont voulu y voir une censure des membres de l'équipe au profit de la seule voix officielle. Les autres, un moyen indispensable pour financer les expéditions françaises qui devaient suivre.
  • Le livre "Carnet de Vertiges" est publié en 1956, un an après la mort de Louis Lachenal. L'ouvrage comprend notamment le journal de bord de Lachenal durant l'expédition de l'Annapurna. Il ne présente pas de grandes différences de point de vue avec l'ouvrage référence d'Herzog : Annapurna Premier 8000. Il apparaîtra par la suite que Maurice Herzog s'était procuré le manuscrit après la mort de Lachenal, puis l'avait confié à son frère Gérard qui a retravaillé, puis publié le texte. La version originale de "Carnets de Vertige" paraîtra quarante ans plus tard, aux éditions Guérin. Une toute autre version de l'expédition y est exposée[1], notamment dans le passage où Lachenal, qui voulait renoncer, affirme avoir poursuivi l'ascension au-delà de ses limites parce qu'il était persuadé que Herzog, décidé à atteindre le sommet coûte que coûte, ne serait pas revenu vivant s'il était parti seul. Conscient de la gravité de ses blessures (« Je savais que mes pieds gelaient, que le sommet allait me les coûter »), Lachenal dit à propos d'Herzog : « Il était illuminé. Marchant vers le sommet, il avait l'impression de remplir une mission ». Soulignant que ce n'est pas à lui de juger les raisons qu'avait Herzog de continuer, Lachenal poursuit : « C'est pour lui et pour lui seul que je n'ai pas fait demi-tour. Cette marche au sommet n'était pas une affaire de prestige national. C'était une affaire de cordée ».
  • La personnalisation de la victoire autour de la seule personne de Maurice Herzog, chef de l'expédition, au détriment en particulier de Louis Lachenal, pourtant lui aussi parvenu au sommet. Pour les uns, c'est le fruit d'une ambition personnelle débordante (Maurice Herzog deviendra ministre des sports). Pour les autres, c'est le reflet d'une époque mettant en avant la figure du « chef ».
  • Herzog aurait mis sa vie et celles de ses compagnons en danger en voulant à tout prix parvenir au sommet.
  • La conquête du sommet elle-même est parfois remise en cause (par Louis Lachenal, Jean-Christophe Lafaille, ou encore David Roberts).
  • Certaines de ces polémiques furent mises en exergue dans des livres[1] et, portées par les ayants-droit, finirent au tribunal[2],[3].

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. ab [1] L'affaire Lachenal sur le site des Editions Guérin
  2. Le Monde du 19 janvier 2006
  3. Affaire Herzog

[modifier] Bibliographie