Masamichi Noro

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Masamichi NORO est le fondateur du Kinomichi et a été l'élève interne de Maître Morihei Ueshiba, fondateur de l'Aïkido.

Sommaire

[modifier] Années de formation

Masamichi NORO 野呂昌道 est né le 21 janvier 1935 à Aomori au Japon. Une des caractéristiques de ses jeunes années est l’univers musical dans lequel il a baigné et qui marquera fortement sa sensibilité. Son éducation le destine à reprendre les affaires familiales mais une rencontre orientera définitivement sa vie vers les arts martiaux.
En 1955, alors qu’il poursuit des études universitaires, il obtient de son oncle d’être présenté à un fameux maître de Ju-jitsu, Maître Morihei Ueshiba 植芝盛平, fondateur de l’Aïkido 合気道. Cet évènement s’avère décisif et le jour même, il décide de renoncer à ses projets pour devenir uchi deshi, élève à demeure, du maître. Sa formation à l’ancienne se déroulera nuit et jour auprès de son maître. Ainsi de 1955 à 1961, il suivra ce dernier de Tokyo à Iwama où Maître Morihei Ueshiba avait son dojo privé. A cette époque, 5 uchi deshi (dont Yasuo Kobayashi et Nobuyoshi Tamura] entouraient le fondateur de l’Aïkido et de cette pépinière devait surgir la génération qui a formé une grande partie de l’Aïkido mondial.

[modifier] Années de propagation de l'Aïkido

En 1961, Maître Morihei Ueshiba souhaite envoyer un expert en Europe et confie à son disciple, Maître Masamichi Noro, alors qu’il a reçu le 5e dan, le soin de soutenir l’enthousiasme et la formation des pratiquants européens et africains. Il le pousse donc à s’embarquer vers l’Ouest avec le titre de « Délégué officiel pour l'Europe et l'Afrique ». Suivant la voie maritime de l’époque, il parcourt la route des Indes, passe le Canal de Suez et les Pyramides et débarque à Marseille le 3 septembre 1961. Les débuts sont difficiles. L’art est nouveau et la manière d’enseigner bien différente de celle du dojo de son maître. Tout est à construire, à comprendre et à rendre accessible à des corps et des esprits occidentaux. Maître Masamichi Noro déploie son énergie dans un premier temps dans le sud-est de la France et en Italie où des professeurs de Judo l’invitent à enrichir la connaissance de leurs élèves. L’esprit était à l’entraide mutuelle et au plaisir de l’étude selon la volonté de Jigoro Kano 嘉納 治五郎, fondateur du Judo 柔道. La Belgique l’appelle ensuite. Il y ouvre son premier dojo. Sillonnant ces terres nouvelles pour les budos, il ouvre plus de 200 dojos tant en Europe qu’en Afrique, passant d’un saut d’avion de la Suède au Sénégal. Ce fut un temps de pionniers. Les maîtres Mutsuro Nakazono et Nobuyoshi Tamura le rejoignent respectivement en 1963 et 1964. La tâche était immense, la réussite fut exemplaire. En 1964, Maître Masamichi Noro établit sa base à Paris et s’égrène une suite de dojos ayant laissé leur empreinte dans le cœur des aïkidokas français : dojo à la Gare du Nord, rue de Constance, rue des Petits Hôtels. Dans le creuset parisien, Maître Masamichi Noro rencontre Taisen Deshimaru, Karlfried Graf Dürckheim, Marie-Thérèse Foix, Gisèle de Noiret et Docteur Lily Ehrenfried. Il s’ouvre à des idées nouvelles, à des perspectives originales, à des techniques occidentales.

[modifier] Années de création du Kinomichi

[modifier] Le deuxième commencement

En 1979, après un entretien avec Maître Kishomaru Ueshiba 植芝吉祥丸, le fils du fondateur de l’Aïkido, il créé le Kinomichi afin de pousser plus loin sa quête. Suit une nouvelle succession de dojos parisiens dédiés à l’étude du Kinomichi : rue Logelbach, boulevard de Strasbourg, boulevard des Batignolles. Après une inévitable période d’ajustements et d’intenses recherches, les liens entre le Kinomichi et l’Aïkido se développent et s’approfondissent.

[modifier] Une communauté de budos

1985, lors de la commémoration des 20 ans de l’Aïkido en Allemagne et sur l’invitation de son ami Maître Katsuaki Asai 浅井勝昭, 8e dan Aïkikaï et pionnier de l’Aïkido en Allemagne, il présente le Kinomichi devant un parterre des plus grands maîtres d’Aïkido dont le Doshu. Dès 1996, il rend de fréquentes visites au Centre Mondial de l’Aïkido à Tokyo et bien sûr au Maître Kishomaru Ueshiba , fils du fondateur de l’Aïkido. En 2001, il obtient du Ministère de la Jeunesse et des Sports la reconnaissance du Kinomichi en tant que discipline sportive. En 2004, il participe aux manifestations célébrant les 20 ans de la Fédération Française d’Aïkido, Aïkibudo et Affinitaires, FFAAA, qui accueille le Doshu Moriteru Ueshiba, représentant du Centre Mondial de l’Aïkido à Tokyo. Sont notamment présents, pour recevoir la délégation du Hombu Dôjô de Tokyo les maîtres Masamichi Noro, Nobuyoshi Tamura et Christian Tissier parmi 3000 pratiquants venus de toute la France ainsi que de nombreux pays européens. Le 8 avril 2005, il est invité avec Maître Christian Tissier à participer à un stage organisé par l’association Hakki et dont les bénéfices sont destinés aux 220 000 victimes du tsunami du 26 décembre 2004. En 2007, il accueille dans son dojo parisien des maîtres japonais dont Isoyama senseï à l’initiative de la FFAAA.

[modifier] Une exigence de création continue

Depuis sa création, le Kinomichi a connu 3 phases et Maître Masamichi NORO continue de dire à ses élèves que son art est toujours en évolution. Les années 1980 sont caractérisées par un travail sur la sensibilité, sur le corps comme outil de perception de soi, des autres et du Monde, sur la posture juste et relâchée. Les années 90 accentuent l’orientation des poussées et organisent le mouvement à partir d’une impulsion au sol. Avec l’an 2000, s’ouvre une période où la richesse technique se décline sur différents degrés de rapidité, de difficulté et de liberté. Chaque niveau n’est en rien inférieur au suivant mais prend son sens comme passage à ce qui vient ensuite, comme un appel à avancer. Maître Masamichi Noro met particulièrement l’accent sur le cœur shin 心. Jusqu’à aujourd’hui, il avait construit l’accès à son art par un travail sur le souffle ki 気. Désormais, il exige du plus haut niveau qu’il oriente le ki par le shin, le souffle par le cœur afin d'explorer puis de maîtriser l'ensemble des techniques qui illustrent la voie qu'il a reçu de son maître, Morihei Ueshiba. Maître Masamichi Noro déploie son énergie à créer une discipline ouverte sur son devenir, à l’exemple de son propre maître qui n’a eu de cesse de transformer son art jusqu’à lui donner 7 noms différents comme autant de bornes sur la Voie. Maître Masamichi Noro prend ainsi à cœur l’étymologie de dojo 道場, maison où l’on étudie la Voie, 道.

[modifier] Références

[modifier] Sources

  • 2008 « Masamichi Noro : un homme en paix  » interview de Noro sensei par Manou paru sur aikidoka.fr
  • 2006 « Dans la spirale du Kinomichi » article de Nguyen Thanh Thiên paru dans Dragon n°16 Juillet/Août
  • 2005 « Une rencontre de l’Aïkido et du Kinomichi » animée par Maître Masamichi NORO et Maître Christian TISSIER, DVD, Gabriel TURKIEH, Production Altomedia,
  • 2003 « Le mouvement universel du ki » interview de Masamichi Noro sensei paru dans Aikido Magazine Décembre 2003
  • 1996 « Le Kinomichi, du mouvement à la création. Rencontre avec Masamichi Noro. » Raymond Murcia, Editeur Dervy-Livres , Collection Chemins De L'harmonie ISBN-10: 2850768065
  • 1992 « La pratique du Kinomichi avec maître Noro » Daniel Roumanoff Editeur Criterion Collection L'homme relié ISBN-10: 2741300402
  • 1963 Video du 1er stage d'Aïkido de Maître Masamichi Noro à Cannes en Août 1963 [1]
  • 1960 Quelques photographies de Maître Masamichi Noro au Japon avec son maître, Morihei Ueshiba [2] et en Europe [3].

[modifier] Liens externes

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