Maintenon (Eure-et-Loir)

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Cet article concerne la commune de Maintenon. Voir Madame de Maintenon pour le personnage historique.


Maintenon

Blason de Maintenon

Pays
drapeau de la France
     France
Région Centre
Département Eure-et-Loir
Arrondissement Chartres
Canton Maintenon
Code Insee 28227
Code postal 28130
Maire
Mandat en cours
Michel Bellanger
2001-2008
Intercommunalité Communauté de communes des Terrasses et Vallées de Maintenon
Coordonnées
géographiques
48° 35′ 19″ Nord
         1° 34′ 46″ Est
/ 48.5886111111, 1.57944444444
Altitudes moyenne : 120 m
minimale : 97 m
maximale : 166 m
Superficie 1 144 ha = 11,44 km²
Population sans
doubles comptes
4 440 hab.
(1999)
Densité 388 hab./km²
Carte de localisation de Maintenon

Maintenon est une commune française, située dans le département d'Eure-et-Loir et la région Centre.

Sommaire

[modifier] Géographie

Situé au sein d'une vallée fertile au confluent de l’Eure et de la Voise, Maintenon se trouve dans la région naturelle du bassin parisien à l’extrême limite du nord de la Beauce, jouxtant le Thymerais. Le sous-sol est composé de différentes couches géologiques. On trouve :

  • d’anciens crétacés de la fin de l’ère secondaire pendant laquelle s’est formée la craie ;
  • du tertiaire moyen formé de sable de Fontainebleau au Parc, ou d’argile, de silex ou encore de calcaire de Beauce ;
  • du tertiaire supérieur formé de sable inférieur, limon des plateaux ;
  • de terrains diluviens (sable et gravier) en vallée de l’Eure et à Maingournois ;
  • des alluvions modernes en vallée tourbeuse de la Voise

L’altitude moyenne de Maintenon est de 101 mètres. L'endroit le plus haut étant de 152 mètres au Parc.

La ville est arrosée par de nombreuses rivières : l’Eure, la Voise, la Marolle, le Guéreau et le canal Louis XIV.

[modifier] Histoire

Maintenon au fil des temps

On découvre pour la première fois le nom de Mestenon dans un document du XIe siècle. Une étude étymologique permet de déterminer la terre de Maintenon dès l’origine féodale. Ce nom est issu de la contraction et de la phonétique d’une expression latine, messum tenemum, appartenant au langage féodal. Le terme messum signifiait la manse, c’est-à-dire la demeure rurale avec une quantité de terrains, l’autre terme, tenemum, s’appliquait à une propriété féodale.

Le statut juridique de cette terre évolua et se transforma au Xe siècle en manse seigneuriale.

Situation administrative

Avant 1789 - D’une superficie d'un hectare, Maintenon correspondait à deux paroisses et une collecte, circonscription fiscale de base de la perception de la taille. Dépendant de la ville d’Orléans pour le gouvernement et l’intendance, elle était rattachée et dépendait de Chartres au niveau de l’élection (regroupement de collectes), de la subdélégation, pour le grenier à sel, la coutume, le bailliage ainsi que pour le diocèse.

Rattachée au doyenné d’Épernon, Maintenon avait pour paroisses; Saint-Nicolas (Le seigneur du lieu, Louis, duc de Noailles, pair et Maréchal de France) et Saint-Pierre (pour le grand archidiacre.

Présidée par Louis Henry Houy (avocat au Parlement), la préparation des États généraux eut lieu le 1er mars. Les députés étaient Louis Richer, procureur fiscal, Louis Henry Houy, Pierre Morice, marchand et Mathurin Lavigne, vigneron. Malheureusement, le cahier de doléances est perdu.

Après la Révolution – Le canton de Maintenon fait partie du district de la ville de Chartres. En l’an IX, conformément à la transformation par l’Assemblée Constituante des anciennes divisions de la France monarchique en départements, le canton de Maintenon fait partie de l’arrondissement de Chartres, dans le département d’Eure-et-Loir. Là comme ailleurs, l’état civil passe de la responsabilité du clergé à l’administration.

On assiste également, le 26 février 1792, à la vente de biens nationaux ayant appartenu au clergé, dans le cadre de la spoliation des biens d’Eglise.

Un autre acte de vente du 22 floréal an III concernant la succession de Noailles met en lumière la situation de toute une noblesse acculée à l’époque à émigrer. La description très précise de la ferme qui est faite à cette occasion donne une très bonne idée de son importance. Par ailleurs, il a été relevé dans des extraits de délibérations du conseil municipal de l’année 1792 que la succession de Noailles est tombée au profit de la République le 26 frimaire an II, ainsi que la décision de fondre les cloches.

Nous assistons également au dépôt à la maison commune des registres de baptême, mariages et sépultures tenus jusque-là par les « deux » curés de la paroisse et à la nomination d’un officier public affecté à leur tenue.

Les manifestations de la République se multiplient : feu de joie pour fêter le succès de l’armée française, chant de la Marseillaise, décision de la destruction des vieilles armoiries et achat d’un bonnet de la liberté.

La lecture de quelques actes officiels, tel celui ayant trait à la laïcisation, permet de mieux cerner cette période de grands bouleversements.

Époque contemporaine - Le 16 juin 1940, lors de la deuxième phase de la campagne de France, des soldats allemands, appartenant probabalement à la Ie division de cavalerie allemande, massacrèrent près de Maintenon une cinquantaine de tirailleurs sénégalais prisonniers, dont de nombreux blessés, appartenant au 26e régiment de tirailleurs sénégalais[1].

Aujourd’hui - Maintenon est le chef-lieu de son canton. Cette ville appartient à l’arrondissement de la préfecture du département, Chartres, et au département d’Eure-et-Loir, en région Centre.

Dans le cadre d’une politique favorisant l’intercommunalité, elle a participé à la création d'une Communauté de Communes s'intitulant les Terrasses et Vallées de Maintenon qui regroupe aujourd'hui 10 communes : Bouglainval, Chartainvilliers, Houx, Maintenon, Mévoisins, Pierres, Saint-Piat, Soulaires, Villiers-le-Morhier et Yermenonville.

L’intercommunalité est déjà une réalité pour Maintenon et Pierres, qui ont mené avec succès des projets communs permettant la réalisation d’équipements socio-culturels et sportifs ainsi que de favoriser la mise en œuvre de travaux en cours d’achèvement, tels ceux de l’interconnexion des réseaux d’eau potable.

Le dernier recensement datant de mars 1990 fait apparaître une population de 4 440 habitants (2 177 hommes et 2 263 femmes). Depuis 1990, la commune a gagné 279 habitants. En vingt-quatre ans, elle en a gagné 1 127.

365 habitants de 75 ans et plus représentent 8,2% de la population, alors que 1 137 jeunes en représentent 25,6 %.

2 110 personnes sont actives, parmi lesquelles 180 cherchent du travail. 142 exercent un travail à leur compte ou aident un conjoint. 1 547 personnes vont travailler au dehors. Celles qui exercent dans la commune sont donc une petite minorité. 29,9% travaillent dans le département, 50,4% hors du département

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 Michel Bellanger UMP
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[2])

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999
2978 3325 3313 3388 4161 4440
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

Le château de Maintenon

La façade du château de Maintenon
La façade du château de Maintenon

Parler de l'histoire du château de Maintenon, c'est parler de la ville de Maintenon, car l'un et l'autre ont été pendant des siècles et sont encore étroitement liés.

En 1105 apparaît pour la première fois un seigneur à Maintenon. La Tour carrée du XIIIe siècle, sert de donjon. Rassurant par sa présence, il protège les habitants de cette région rurale, à la frontière nord du « grenier de la France », par ses gros murs de grès.

En 1200, le seigneur de Maintenon Amaury, fait donation de l'église Sainte-Marie aux moines du monastère de Saint-Martin de Marmoutiers, située dans l'enceinte du château, avec les terres qui en dépendent. Une salle comprenant une voute à côté de l’église saint Nicolas pourrait être un vestige de cette église.

De 1200 à 1509, les seigneurs assurent la vie privée du domaine et la vie publique de leur fief. (l'un et l'autre étant confondus). Profiteurs, dépensiers, meurtriers, justiciers et protecteurs, ils symbolisent l'équilibre et le paradoxe de la France médiévale. De 1509 à 1530, la féodalité décline et la société évolue. En qualité de créancier des anciens seigneurs, Jean Cottereau (qui servit quatre rois Louis XI, Charles VIII, Louis XII et François 1ier) devenient le propriétaire de la terre et des murs de Maintenon. Il s'occupe de l'agrandissement et de l'embellissement de sa demeure. Il construit les ailes est et nord qui sont délimitées aux angles par trois grosses tours rondes et conserve les murs d'enceinte du sud et de l'ouest. L'entrée du château se fait par un pont-levis au nord. « Le château, comme madame Raindre aimera le dire, entre de plain-pied dans l'histoire, grâce à la marquise de Maintenon et à son royal époux, personnages indissociables de la vie de Maintenon. » Madame de Maintenon le décrit en ces termes à son frère, Charles d'Aubigné : « C'est un gros château au bout du bout d'un gros bourg, une situation selon mon goût, des prairies tout autour et la rivière qui passe dans les fossés. ». En effet, le château est entouré de toutes parts par les eaux de l'Eure.

Le contrat d'acquisition de la seigneurie et de la terre de Maintenon, y compris celle du Parc, consistait en : « Château, manoir principal, fossés à fond de cave, cours, jardins, enclos, une basse-cour avec plusieurs bâtiments, le tout clos de murs et par la rivière d'Eure et d'une contenance de 25 arpents environ. » Madame de Maintenon devait y ajouter les seigneuries de Pierres, Théneuse et Boisricheux acquises au prix de 34 000 livres, par acte du 25 janvier 1679, ainsi que celle de Grogneul, dont le contrat fut ratifié par Louvois au nom du roi le 31 juillet 1687.

Le château était, avant l'époque du roi Louis XIV, de forme carrée avec quatre tours aux angles et entouré de fossés où coulait l'Eure. La tour carrée, isolée, était reliée à l'un des pignons du château côté ouest par un mur en mâchicoulis que Madame de Maintenon fit démolir pour bâtir l'aile de ses appartements. Elle était reliée, côté est, par un mur crénelé fermant la cour qui fut également détruit. L'aile est, édifiée par Cottereau, Ministre des finances de François Premier et abritait les écuries et les remises. Madame de Maintenon les fit transporter sous la galerie, construite au premier étage pour relier le château à l'église Saint-Nicolas, où une tribune avait été aménagée pour permettre au roi d'assister aux offices.

Au moment de la construction de l'aqueduc, Maintenon devint une résidence passagère de la cour. Louis XIV voulut lui apporter des embellissements. Il fit dessiner par Le Nôtre le parc et le parterre, creuser le grand Canal qui passe sous l'aqueduc et planter deux belles allées sur ses rives. En 1683, à la demande de Louis XIV et sous sa surveillance, Vauban et La Hire entreprirent la construction du monumental aqueduc. Détournée, la rivière devait alimenter les jeux d'eau de Versailles. Abandonné au tiers de sa réalisation, l'ouvrage fut donné à Madame de Maintenon en dédommagement des tracas qu'il avait pu lui occasionner. A cette occasion, Madame de Maintenon fit abattre le mur sud.

De 1674 à 1698, la présence de Madame de Maintenon en ces lieux, fut moins importante qu’elle ne l’envisageait au départ du fait de ses fonctions de gouvernante des enfants illégitimes du roi, puis en tant qu’épouse secrète du roi. Louis XIV et les princes de la famille royale y firent de fréquentes visites et y résidèrent souvent. Madame de Montespan y mis au monde Mlle de Blois. Racine y écrivit ses tragédies Esther et Athalie pour les demoiselles de Saint-Cyr.

[modifier] Le château et l'aqueduc

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Scheck, R. (2007). Une saison noire. Les massacres de tirailleurs sénégalais. Mai-juin 1940. Paris : Tallandier. pp.53 & 75.
  2. Maintenon sur le site de l'Insee

[modifier] Liens externes