Madeleine Vernet

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Madeleine Eugénie Cavelier, dite Madeleine Vernet, née le 3 septembre 1878 à Le Houlme, alors en Seine-Inférieure, morte le 5 octobre 1949, est une éducatrice, écrivaine, et militante pacifiste française.

Sommaire

[modifier] Biographie

Madeleine Vernet passe son enfance à Barentin où ses parents ont acheté un petit commerce. Quand sa mère devient veuve, elle s’installe à Pissy-Pôville et, pour survivre, accueille quatre fillettes de l’Assistance Publique. Cette situation décidera de la vocation d’éducatrice de Madeleine Vernet. Elle écrit bientôt des articles dans Pages libres, le journal de Charles Guieysse, où elle s’insurge contre les abus dont sont victimes les enfants de l’Assistance. En représailles, les fillettes seront retirées à sa mère. Madeleine Vernet qui n’a pas réussi à créer l’orphelinat de ses rêves en Normandie, part pour Paris, où elle exerce le métier de comptable. Elle entreprend des démarches auprès de journalistes, de syndicalistes, se lie avec les milieux libertaires, rencontre Georges Yvetot, Marcel Sembat, Albert Thomas, et en 1906, fonde à Neuilly-Plaisance (déplacé ensuite à Épône) l’orphelinat L'Avenir social avec Louis Tribier (qu’elle épousera un peu plus tard).

Elle collabore au Libertaire, aux Temps nouveaux (elle s’y oppose au néo-malthusianisme), publie des brochures, des poésies, des romans, devient conférencière.

Pendant la Première Guerre mondiale, elle déploie une grande activité pacifiste, accueille le fils de Marie et François Mayoux, emprisonnés pour antimilitarisme, défend Hélène Brion[1], collabore à Ce qu'il faut dire, le journal de Sébastien Faure, à Mère éducatrice, puis participe à la fondation de la Ligue des femmes contre la guerre[2].

En 1922, les communistes sont majoritaires au conseil d'administration de l’orphelinat et Madeleine Vernet doit bientôt abandonner son poste de directrice. L’orphelinat deviendra L'Orphelinat ouvrier, installé à La Vilette-aux-aulnes jusqu'en 1938.

Elle fonde en 1927 le journal La volonté de paix qui paraîtra jusqu’en 1936, date à laquelle il fut interdit après le procès de Louis Tribier pour activités antimilitaristes.

En 1935, elle siège au comité directeur de la Ligue internationale des combattants de la paix.


[modifier] Œuvres

  • L'Avenir social, société philanthropique d'éducation mixte et laïque, 1906
  • L'Avenir social : cinq années d'expérience éducative 1906-1911, préfaces de Marcel Sembat et Marie Bonnevial, Épone, Édition de L'Avenir social, 1911
  • Les Sans-famille du prolétariat organisé, préfaces d'Albert Thomas et Georges Yvetot, Epône, l'Avenir Social, 1911
  • Le Problème de l'alcoolisme, La Rénovatrice, 1913
  • Une Belle Conscience et une sombre affaire
    brochure clandestine consacrée en 1917 à Hélène Brion
  • L'Amour libre, Édition de L'Avenir social, 1920
  • Anthologie populaire. Choix de poésies sociales et philosophiques des auteurs classiques, modernes et contemporains présentées par Madeleine Vernet. Volume 1. Pages contre la guerre, Epône, éditions de l'Avenir social, 1921
  • Tous les métiers, pièce-revue en 1 acte sur des chansons de Maurice Bouchor, Épone, Éditions de L'Avenir social, 1921
  • Le Rameau d'olivier, contes pour la paix, préface de Félicien Challaye, images et dessins de Sarah Menant, Levallois-Perret, Éditions de La Mère éducatrice, 1929
  • De l'objection de conscience au désarmement, les thèses de la volonté de paix, Levallois-Perret, Éditions de La Volonté de paix, 1930
  • La Nouvelle Équipe, roman de la guerre et de la paix, Levallois-Perret, Éditions de La Mère éducatrice, 1931
  • L'Arc-en-ciel, contes pour la réconciliation, préface de Michel Corday, illustrations de Pierre Rossi, avec 2 estampes de Rouen de H. Madelaine, Levallois-Perret, Éditions de La Mère éducatrice, 1933
  • Maître Calvet, roman du terroir normand, Rouen, H. Defontaine, 1937
  • Agar et Ismaël, Mignolet, 1939
  • Poèmes de l'éternelle amante, Rouen, les Amis de M. Vernet, 1946
  • Célestin Planchout, roman, Rouen, 1947

[modifier] Bibliographie

  • Oakleigh Welply, Madeleine Vernet : féminisme et pacifisme du début du siècle à la Seconde guerre mondiale, IEP, 1997
  • Nicole Racine, Michel Trebitsch, Françoise Blum, Intellectuelles. Du genre en histoire des intellectuels, Bruxelles, Éditions Complexe, 2004

[modifier] Sources

  • Le Monde, 26 février 1976

[modifier] Notes

  1. Hélène Brion, institutrice à Pantin, militante féministe, pacifiste, poursuivie pour « propagande défaitiste », sera condamnée à trois ans de prison avec sursis, après le témoignage en sa faveur de Séverine
  2. Organisation non mixte, les hommes pouvaient apporter leur soutien, mais seules des femmes pouvaient être adhérentes