Lussac-les-Châteaux

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Lussac-les-Châteaux
Carte de localisation de Lussac-les-Châteaux
Pays France France
Région Poitou-Charentes
Département Vienne
Arrondissement Arrondissement de Montmorillon
Canton Canton de Lussac-les-Châteaux
Code Insee 86140
Code postal 86320
Maire
Mandat en cours
Annie Lagrange
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Lussacois
Latitude
Longitude
46° 24′ 13″ Nord
         0° 43′ 39″ Est
/ 46.4036111111, 0.7275
Altitude 70 m (mini) – 148 m (maxi)
Superficie 28,06 km²
Population sans
doubles comptes
2 532 hab.
(1999)
Densité 90 hab./km²

Lussac-les-Châteaux est une commune française, située dans le département de la Vienne et la région Poitou-Charentes. Ses habitants sont appelés les Lussacois.

Sommaire

[modifier] Géographie

Située à 36 kilomètres au sud-est de Poitiers, Lussac-les-Châteaux est traversée par la Vienne (rivière), à l'ouest de la ville, qui sépare Lussac de sa voisine immédiate Mazerolles. Le principal axe routier desservant Lussac est la route nationale 147 qui relie Limoges à Poitiers.

[modifier] Histoire

[modifier] Préhistoire

L’importance de l’Art préhistorique de Lussac est attestée par la présence de nombreux mobiliers archéologiques originaux au Musée des Antiquités nationales de Saint-Germain en Laye.

La grotte des fadets a été fouillée en 1865 par A. Brouillet puis en 1905 par l’abbé Breuil‚ en 1962 par Stéphane Lwoff et à partir de 1980 par Jean Airvaux et André Chollet.

Parmi les objets trouvés par A. Brouillet figurent de nombreuses plaques en calcaire gravées[1], une flèche barbelée‚ un poinçon orné et un fragment d’os sur lequel apparait le dessin d’un cheval et d’un boeuf.

Cette grotte fut occupée dès le Magdalénien moyen‚ mais la découverte de tuiles romaines‚ de pièces de monnaie et d’un sceau médiéval montre qu’elle dût servir de refuge tout au long de l’histoire.

L'ermitage , seule grotte occupée dès le Néanderthalien‚ fut fouillée de 1864 à 1936 par Brouillet, l’abbé Breuil, Léon Péricard et Stéphane Lwoff. Des milliers d’outils y furent trouvés.

La grotte de la marche (classée monument historique le 7.4.1970) a été fouillée à partir de 1937 par Léon Péricard et Stéphane Lwoff. Site majeur en matière de préhistoire elle reçut la visite de l’abbé Breuil à plusieurs reprises entre 1939 et 1940.

Les chercheurs ont découvert une quantité de dessins sur des plaquettes de calcaire datant de l’époque magdalénienne (15000 ans avant J.-C.). Ces croquis sont le reflet de l’environnement des artistes préhistoriques et représentent divers animaux (mammouths‚ antilopes‚ félins‚ cervidés). A ces dessins d’animaux s’ajoutent une série de silhouettes humaines (chose rarissime pour cette époque) parmi lesquelles corps de femmes enceintes‚ visages masculins‚ têtes humaines. Ces gravures sont d’une interprétation difficile car les artistes magdaléniens‚ qui réenduisaient à plusieurs reprises la même plaquette avec de l’ocre ont superposé plusieurs dessins au fil du temps.

Quelques archéologues ont émis l’hypothèse que les sites de Lussac-les-Châteaux ont pu constituer une école d’apprentissage‚ mais cet ensemble apporte surtout de véritables témoignages sur la vie de l’homme paléolithique. On admire la précision graphique‚ le sens du mouvement donné aux animaux dans une grande simplicité des traits. Mais au-delà de leur qualité graphique ces gravures se rapportent peut-être à des rites sacrés ou mystérieux.

Les plaquettes calcaires trouvées à Lussac sont devenues des éléments de référence pour les chercheurs et‚ uniques dans leur genre, ont la même importance que les peintures rupestres de Lascaux.

On trouva aussi des milliers d’outils en silex‚ en os ou en bois de renne : burins‚ grattoirs‚ perçoirs‚ aiguilles‚ bâtons percés et la pointe de sagaie en bois de renne (base en simple biseau et à double rainure) appelée “sagaie de Lussac”. Des vitrines du musée local sont consacrées à cette grotte.

Le réseau “Guy Martin” qui a été découvert en 1990 par des spéléologues‚ est une caverne hérissée de nombreuses stalactites. Une paroi présente un mammouth de 60 cm de long et diverses représentations gravées. On y a trouvé aussi des vestiges osseux. Comme “la Marche” elle est datée du Magdalénien III ( - 14000 ans). Le site était donc déjà habité à l’époque magdalénienne (15000 ans avant J.-C.) comme le prouvent les nombreuses plaquettes de calcaire gravées découvertes dans ces grottes.

Plus tard, l’homme a continué à vivre sur ce territoire. Le dolmen de Loubressac témoigne d'une présence humaine à l’époque néolithique. Des tribus dispersées sur les rives de la Vienne ont laissé des sépultures mégalithiques dont il ne reste aujourd'hui que peu de choses. Recouvertes d’une butte de terre rapportée‚ ces tables de pierre portées par des socles verticaux formaient une chambre funéraire. Tombes de chefs ou tombes collectives ? Différentes hypothèses ont été émises pour expliquer ces monuments néolithiques (datant d’environ 4000 à 2000 ans avant notre ère) .

[modifier] Époque gallo-romaine

Selon la tradition locale‚ la cité devint “Luciago” ‚ le domaine du chef de tribu “Lucius”. Certaines découvertes laisseraient supposer une organisation sociale et une vie artistique : dans la campagne environnante des toponymes (les Vaux, villars... etc) pourraient faire penser que des propriétaires de villae gallo-romaines auraient vécu de travaux agricoles, des éléments de poteries‚ des monnaies sont parfois retrouvés... À quelques kilomètres un village (Civaux) est bien connu grâce à l'archéologie.

Les habitants utilisaient déjà la rivière comme moyen de communication.

[modifier] Moyen-âge

La région fut dévastée à plusieurs reprises et notamment vers l’an 276 lors des invasions germaniques. La tradition raconte aussi qu’en 507‚ près de là sur les rives de la Vienne‚ Clovis roi chrétien à la tête de l’armée franque y aurait affronté et vaincu Alaric le roi des Wisigoths et ses soldats ariens.

Il semble que Lussac appartienne à la famille des cités médiévales nées autour de châteaux construits lors du mouvement féodal lorsque le morcellement du pouvoir central nécessita la création de places fortes notamment sur les frontières provinciales pour lutter contre les appétits de terre des seigneurs guerriers voisins. Le seigneur de Lussac était vassal du comte de La Marche (Limousin) et devait défendre cette zone frontalière avec le Poitou.

Depuis quand les imposantes piles‚ quatre constructions verticales de dimensions différentes laissant supposer une succession de ponts reliant les deux côtés‚ trônent-elles entre les deux parois rocheuses. Servaient-elles de salle de garde‚ de cellier ? Datent-elles de la construction du château ? Ont-elles été érigées ou seulement réaménagées à la fin du Moyen-âge ?


Selon certaines sources‚ le château aurait été construit vers 780. [réf. nécessaire]. Il n’est indiqué cependant pour le première fois dans les archives qu’en 1065 comme appartenant à la famille Conis de Saint Germain. De nombreux détails visibles permettraient encore à un castellologue de proposer une date de construction.

Pendant deux siècles il n’appartient qu’à deux familles. Sir John Chandos est le descendant des seigneurs qui suivirent Guillaume le Conquérant en Angleterre. Son nom proviendrait du village de “Candos” dans le département de l’Eure‚ près de Rouen. Très jeune‚ il était déjà connu pour sa bravoure. Présent au siège de Cambrai‚ en 1337‚ il devient conseiller du roi d’Angleterre‚ chargé de la formation militaire du dauphin Edouard‚ le futur “Prince Noir”.

En 1361‚ il est nommé connétable d’Aquitaine et lieutenant-général de tous les territoires français. A ce titre‚ il reconstruisit un grand nombre de places fortes parmi lesquelles Niort en 1362.

Il vainc et fait prisonnier deux fois du Guesclin (à Auray en 1364 et à Nájera en 1367). En 1369‚ il est nommé sénéchal du Poitou et s’installe à Poitiers. John Chandos ne pouvait voir sans une certaine “contrariété” les Français reprendre pied dans sa province. En effet‚ Jean de Kerlouet le breton et Louis de Saint Julien seigneur de la Trimouille avaient repris Lusignan‚ la Roche-Posay‚ et Saint-Savin‚ à quelques lieues de Poitiers. Il décida donc de reconquérir l’abbaye de Saint-Savin par surprise et de nuit. Mais‚ se croyant repérée‚ la troupe rebroussa chemin en passant par Chauvigny puis en longeant la Vienne jusqu’au pont de Lussac. Les Français‚ sans se douter de leur présence‚ avaient décidé de suivre le même trajet pour harceler d’éventuelles troupes anglaises. Les adversaires se rencontrèrent au pont de Lussac où le combat s’engagea. Un sol mouillé et son manteau trop long firent glisser Chandos. Jacques de Saint-Martin‚ un écuyer de la maison du sire de Bagnac lui porta un coup de glaive. Son oncle Edward Twyford‚ le corps de son neveu entre les jambes‚ repoussa les assaillants. Un de ses écuyers transperça de son épée les deux cuisses de J. de Saint-Martin qui mourut trois jours plus tard à Poitiers. Le sénéchal John Chandos fut couché sur un grand pavois et transporté au château de Morthemer qui était la forteresse anglaise la plus proche. Il y mourut le 1er janvier 1370 après un jour et une nuit d’agonie. Il avait environ 55 ans. Quand la nouvelle de sa mort parvint à la cour d’Edouard III en Angleterre et‚ en Guyenne‚ à celle du dauphin “Le Prince Noir” la désolation fut grande. John Chandos était non seulement un grand homme de guerre à l’instar de du Guesclin‚ mais aussi un administrateur habile et un sage politique. Froissard qui par ses chroniques nous permet de mieux connaitre cette époque nous dit :“ il eut mieux valu qu’il fut fait prisonnier au lieu d’être tué car il était si sage et si imaginatif qu’il eut trouvé quelque moyen par quoi paix eut été entre France et Angleterre” et aussi, ce qui pourrait constituer une épitaphe “ainsi perdirent Français et Anglais beaucoup à sa mort”. Il fut enterré dans l’église de Morthemer. Sa tombe existait encore vers 1820. A cette époque‚ elle fut remplacée par un autel. Un cénotaphe fut érigé pour commémorer l’endroit où il tomba. Ce monument a été depuis déplacé dans la commune voisine de Mazerolles.

Durant la guerre de Cent ans‚ Du Guesclin le reprit aux Anglais en 1372.

[modifier] Époque moderne

En 1492 aménagement de l’étang . En 1519‚ Renée Geoffroy‚ héritière du château épouse François de Rochechouart-Mortemart. Le château formait alors un gros quadrilatère avec tours d’angle‚ chemin de ronde et souterrains. Sa masse imposante se dessinait entre l’étang et le village.

Le château fut saccagé par les troupes de l’Amiral de Coligny en 1569 puis démantelé par la population qui se servit de ses pierres pour construire les habitations.


[modifier] Économie

[modifier] Administration

Liste des maires successifs[2]
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 en cours (2008) Annie Lagrange Non-affiliée

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[3])
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005
2043 2086 2201 2217 2297 2532 2407
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

  • Cénotaphe du Connetable Chandos (Mazerolles)
  • Ruines d'un château médiéval (pont-levis)
  • Grotte de la Marche, grotte des Fadets
  • Ermitage[4]

[modifier] Personnalités liées à la commune

Naissance de Madame de Montespan (favorite de Louis XIV, 1640-1707)

[modifier] Notes et références de l'article

  1. http://pagesperso.aol.fr/plefal/ Lussac et son patrimoine
  2. Site de la préfecture de la Vienne, consulté le 10 mai 2008
  3. Lussac-les-Châteaux sur le site de l'Insee
  4. http://www.otsi-lussac.com/| site sur Lussac

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes