Lignane

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Les lignanes sont des composés phénoliques formés de deux unités monolignols. Ces mêmes unités de base servent aussi aux végétaux pour synthétiser un long polymère, au nom proche mais mieux connu, la lignine, présente dans les parois des vaisseaux conducteurs. Il existe de très nombreux lignanes, qui diffèrent par le type de liaison entre les deux unités et les modifications qui interviennent après la dimérisation.

Sommaire

[modifier] Propriétés

Certains lignanes présentent la particularité d'avoir des caractéristiques structurales (cycle et groupements hydroxyle en particulier) communes avec les hormones sexuelles, leur permettant de se lier aux récepteurs d'oestrogènes. On les qualifie alors de SERM (specific estrogen receptor modulators) ou, plus couramment, de phytoestrogènes. Par ailleurs, comme de nombreux composés phénoliques, ils peuvent être qualifiés d'antioxydants.

[modifier] Sources de lignanes

On trouve des lignanes dans de très nombreux végétaux supérieurs. Par contre leur nature, leur localisation et leur teneur sont très variables. Certaines plantes comme le sésame ou le lin en accumulent dans leurs graines. D'autres en contiennent dans leurs parties souterraines, ainsi, la podophyllotoxine, un lignane antimitotique dont sont dérivés des médicaments utilisés en chimiothérapie des cancers du poumon se trouve dans le rhizome de Podophyllum Epipodophyllotoxine.

[modifier] Teneurs

Les teneurs vont de simples traces à des proportions qui peuvent dépasser 1% du poids sec comme c'est le cas dans les graines du lin qui détient le record en la matière. Parmi les autres sources alimentaires on peut mentionner les baies, le café et les enveloppes de certaines céréales (seigle en particulier), mais les teneurs sont d'un à deux ordres de grandeur inférieures. De fortes concentrations sont aussi rencontrées dans le bois de coeur de certains arbres, mais bien sûr ils ne peuvent alors se trouver dans l'alimentation humaine.

[modifier] Rôle

Leur rôle dans la plante reste à ce jour une énigme. Leur appartenance aux "métabolites secondaires" (composés n'intervenant pas dans le métabolisme de base) ainsi que les caractéristiques toxiques, antifongiques ou antibactériennes de certains lignanes font émettre l'hypothèse de leur implication dans les défenses de la plantes. Les propriétés antioxydantes pourraient aussi être mises à profit par les végétaux pour protéger des réserves lipidiques d'une péroxydation trop rapide. Ceux qui sont phytooestrogènes ne semblent pas à même de provoquer des perturbations de la reproduction des mammifères comme cela a pu être observé pour d'autres phytooestrogènes plus "puissants" comme les isoflavones fréquemment rencontrés dans les légumineuses (Fabacées), par exemple le soja ou le trèfle rouge.

[modifier] Les lignanes du lin

Le lin cultivé est parmi les plantes qui contiennent le plus de lignanes, et sans doute la plante cultivée et comestible qui en contient, de loin, le plus. Ces lignanes sont accumulés dans ses graines, en particulier dans la partie extérieure. Ce sont le sécoisolaricirésinol et le matairésinol ou leurs formes glycosylées. Le sécoisolaricirésinol est un phytoestrogène. Il est transformé par les bactéries de l'intestin en composé (entérolactone capable de se fixer sur les récepteurs d'estrogènes. Cependant cette fixation n'implique pas un action identique à celle d'un estrogène comme l'estradiol, elle peut même venir la concurrencer.

[modifier] Liens et documents externes