Ligier Richier

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Eglise Saint-Etienne : La Mise au Tombeau de Ligier Richier
Eglise Saint-Etienne : La Mise au Tombeau de Ligier Richier

Ligier Richier (* v. 1500 à Saint-Mihiel ; † 1567 à Genève) est un sculpteur lorrain du début de la Renaissance. Attaché à la cour de Lorraine et de Bar, il a réalisé plusieurs œuvres majeures conservées dans les département de la Meuse et de la Meurthe-et-Moselle.

Sommaire

[modifier] Biographie

Ligier Richier est né dans la Meuse à Saint-Mihiel autour de 1500. L'essentiel de sa vie et de sa carrière s'est déroulé dans les duchés de Lorraine et de Bar, alors indépendant de la France. La première mention de l'artiste date de 1530[1], lorsque le duc de Lorraine s'attacha ses talents. En 1543, il devient syndic de la ville de Saint-Mihiel. Converti à la foi protestante, il adresse au duc une pétition réclamant le libre exercice de la religion réformée, puis quitte la Lorraine vers 1563 et s'exile à Genève où il meurt en 1567. Les liens, souvent évoqués, entre Ligier Richier et Michel-Ange, ainsi que ses possibles voyages en Italie, ne semblent pas étayés par les documents historiques et appartiennent probablement à la légende.

[modifier] Œuvres

L'œuvre de Ligier Richier est essentiellement d'inspiration religieuse. En l'absence de signature, ce sont des comparaisons stylistiques qui ont permis d'attribuer au sculpteur la plupart des œuvres actuellement reconnues. La particularité du sculpteur est cette précision de la taille des visages et la finesse du drapé sur la pierre.

C'est en partie grâce au récit, aujourd'hui disparu, du marchand champenois, Nicolas Chatourup (ou Chatonrupt)[2], que l'on peut dater et identifier certaines œuvres. Ce dernier s'était rendu en 1532 en pèlerinage à Saint-Nicolas-de-Port et passant par Bar-le-Duc et Saint-Mihiel, il raconte avoir vu dans chaque ville un groupe de statues du sculpteur Ligier Richier.

Ligier Richier a travaillé la pierre, le bois, et la terre cuite, et a mis au point un procédé de traitement à la cire (encausticage) pour donner au calcaire de Lorraine l'apparence du marbre comme utilisé pour le Gisant de Philippe de Gueldre.

  • Le Retable de la Passion, oeuvre polychrome de l'église d' Hattonchâtel, (1523). L'attribution à Ligier Richier n'est pas certaine. Il peut s'agir d'une œuvre de jeunesse ou encore d'une commande à laquelle participe le jeune Ligier ou simplement d'un modèle qui l'aura inspiré[3].
  • Une de ses réalisations les plus connues est le transi surmontant le tombeau du cœur et des entrailles de René de Chalon, prince d'Orange, mort en 1544, que l'on peut admirer à l'église Saint-Etienne de Bar-le-Duc. L'œuvre, par son traitement en écorché, suggère des connaissances étendues en anatomie. Une reproduction de cette œuvre illustrée par un poème d'Henry Bataille et sculptée par le sculpteur Édouard Ponsinet dit Pompon, se trouve sur le tombeau d'Henry Bataille à Moux, Aude
Icône de détail Article détaillé : Le Transi de René de Chalon.
  • L'enfant Jésus et la Tête de Saint-Jérôme, conservées au musée du Louvre, à Paris.
  • La « Pâmoison de la Vierge » à l'église abbatiale Saint-Michel de Saint-Mihiel.
  • Pietà à l'église Saint Martin d'Étain, classée monument historique en 1905
  • La Mise au Tombeau à l'église Saint Etienne de Saint-Mihiel (autre appellation « Sépulcre de Saint-Mihiel »). Il s'agit d'une des dernières réalisations de Ligier Richier et la plus célèbre avec le « Transi de René de Chalon »[4].
Icône de détail Article détaillé : Sépulcre de Saint-Mihiel.

Il est bon à savoir que le département de la Meuse a créé la « Route Ligier Richier » sous forme d'un circuit touristique de découverte de l'artiste, de Bar-Le-Duc à Étain en passant évidemment par Saint-Mihiel.

[modifier] Œuvres autrefois attribuées à Ligier Richier

[modifier] Bibliographie

  • Michèle Beaulieu, Ligier Richier (vers 1500-1567): Chronologies et attributions, Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français, 1986, p. 7-23
  • Catherine Bourdieu, Ligier Richier : sculpteur lorrain, préf. de Paulette Choné, 1998. - 48 p., ISBN 2-911920-08-2
  • Paul Denis, Le Maître de Saint-Mihiel : recherches sur la vie et l'oeuvre de Ligier Richier / Paul Denis, Thèse : Lettres : Nancy, 1905-1906, 325 p.
  • Paul Denis, Ligier Richier : l'artiste et son œuvre, Berger-Levrault, Paris-Nancy, 1911
  • Ligier Richier et la sculpture en Lorraine au XVIe siècle : catalogue d'exposition, Musée de Bar-le-Duc, 11 octobre-31 décembre 1985, 104 p.
  • Bernard Noël, Paulette Choné, Ligier Richier : La Mise au Tombeau de Saint-Mihiel, photographie Jean-Luc Tartarin, Metz, S. Domini Éd., 1999, 63 p., ISBN 2-912645-17-4

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

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[modifier] Liens et documents externes

  • Ministère de la Culture - Célébration de la Naissance de Ligier Richier [1]
  • Musée Virtuel du Protestantisme - Notice Ligier Richier [2]
  • Restauration du Squelette [3]
  • Office du Tourisme de Saint-Mihiel [4]

[modifier] Notes

  1. Charles Souhaut, Les Richier et leurs œuvres, Bar-le-Duc, impr. Contant-Laguerre, 1883, p. 73
  2. Bernard Noël, Paulette Choné, Ligier Richier : La Mise au Tombeau de Saint-Mihiel, photographie Jean-Luc Tartarin, Metz, S. Domini Éd., 1999, p. 56
  3. Catherine Bourdieu, Ligier Richier : sculpteur lorrain, 1998, p. 11
  4. Catherine Bourdieu, op. cit., p. 33
  5. Pierre Simonin, Un imagier lorrain contemporain de Ligier Richier, 1ère partie, Pays lorrain, 1971, p. 160
  6. Pierre Simonin, Un imagier lorrain contemporain de Ligier Richier, Seconde partie, Pays lorrain, 1972, p. 26
  7. Pierre Simonin, Un imagier lorrain contemporain de Ligier Richier, Seconde partie, Pays lorrain, 1972, p. 26

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