Lemon Incest
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Lemon Incest est une chanson interprétée en duo entre Serge Gainsbourg et sa fille Charlotte, parue en 1984 sur l'album Love on the Beat de Serge Gainsbourg.
La musique est inspirée de l'étude no. 3 en si majeur op. 10 de Frédéric Chopin. Les paroles sont de Serge Gainsbourg. Les chœurs sont réalisés par les Simms Brothers. Cette chanson est l'une des rares à aborder les thèmes de l'inceste et de la pédophilie. Le titre vient du jeu de mots présent dans le refrain entre « Un zeste de citron » et « Inceste de citron ». Ainsi Charlotte, âgée de douze ans, évoque « l'amour que nous n'ferons jamais ensemble ». Dans le même esprit, le vidéo-clip de cette chanson, montre Serge, torse nu et Charlotte, portant une chemise et une culotte, allongés sur un grand lit, sans toutefois se toucher.
Cette chanson a provoqué un scandale : d'abord parce que la pédophilie et l'inceste sont des sujets qu'il est très mal vu de traiter d'un point de vue positif (Vladimir Nabokov revendiquait cette violation de l'interdit en écrivant Lolita); or dans la chanson, c'est la pureté de cet amour qui est mise en avant. Ensuite, le lien de parenté entre les deux chanteurs est le même que celui des personnages de la chanson, ce qui entraîna des soupçons sur le caractère autobiographique de l'œuvre. Serge s'en défendit publiquement.[1]
En fait le véritable sujet de la chanson est le désir d'inceste et non sa réalisation physique. De plus le désir exprimé par Serge Gainsbourg ne signifie pas un désir de passer à l'acte physiquement, mais d'un amour platonique, une affection si développée qu'elle est proche d'un sentiment d'inceste. Cette distinction réside dans les mots de Gainsbourg dans la bouche de Charlotte, qui susurre : « L'amour que nous ne ferons jamais ensemble est le plus rare, le plus troublant, le plus pur, le plus enivrant ». Et Gainsbourg d'enchainer, en psalmodiant : « Exquise esquisse, délicieuse enfant, ma chair et mon sang... ».
Serge Gainsbourg agissait probablement dans un but de provocation sur un sujet qui, à l'époque tout comme aujourd'hui, est l'objet d'un interdit absolu.[2] Ce n'était pas la première fois qu'il faisait chanter des paroles très chargées érotiquement par une fille dont l'âge attestait de l'innocence, puisqu'il a également fait chanter Les Sucettes à France Gall, à l'époque trop jeune pour comprendre le double sens des paroles, qui pourraient évoquer la fellation.[3]
Ce morceau est considérée comme l'œuvre qui a fait connaître Charlotte Gainsbourg, qui a depuis fait sa propre carrière dans la chanson et le cinéma.[4]
