Laure de Berny

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Laure de Berny, née Laure Antoinette Hinner à Versailles le 24 mai 1777 et morte dans la maison de La Bouleaunière, à Grez-sur-Loing, près de Nemours le 27 juillet 1836, était l’inspiratrice et amante d’Honoré de Balzac, pour lequel elle éprouvait un amour quasi maternel. Elle fut la première et, semble-t-il, la plus grande passion de l’écrivain.

Portrait de Laure de Bernypar Henri-Nicholas Van Gorp conservé à l’Institut de France

[modifier] Biographie

Fille d’un harpiste allemand venu de Wetzlar à la demande de la Cour de France, et d’une femme de chambre de Marie-Antoinette d'Autriche : Louise Guelpee de Laborde, elle fut la filleule du roi et de la reine. Elle connut les fastes et frivolités de la cour, puis les orages et les conspirations de de la Révolution française.

En 1793, elle épousa à l’âge de seize ans le comte Gabriel de Berny, jeune homme froid et réservé qui n’avait lui-même que 20 ans, et dont elle eut neuf enfants. Sa vie fut assez malheureuse jusqu’à sa rencontre avec Balzac qui lui apporta tendresse et « amusement ». Elle avait alors 45 ans, Balzac en avait seulement 23.

[modifier] Laure de Berny et Balzac

Elle suivit chaque étape de sa carrière, le conseilla, lui apporta soutien, tendresse, et aussi les deniers dont il manquait sans cesse. Son fils Alexandre Deberny[1] sauva de la faillite une partie de l’imprimerie de Balzac, dont il fit une entreprise florissante : la fonderie de caractères « Deberny et Peignot » qui allait durer jusqu’en 1970.

À la mort de Madame de Berny, Balzac désemparé écrivait :

« La personne que j’ai perdue était plus qu’une mère, plus qu’une amie, plus que toute créature peut être pour une autre (…). Elle m’avait soutenu de parole, d’action, de dévouement pendant les grands orages. Si je vis, c’est par elle. Elle était tout pour moi.[2] »

Elle servit de modèle à l’écrivain pour les personnages (entre autres) de Madame Firmiani, Madame de Morsauf du Lys dans la valllée, et de Pauline de Louis Lambert.

[modifier] Notes et références

  1. Il avait abandonné sa particule.
  2. Balzac, Correspondance, t. III, p. 131.