Larme

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« Pleurs » redirige ici. Pour la commune française située dans la Marne, voir Pleurs (Marne).
Glande lacrymale.a : Glande lacrymaleb : Point supérieur lacrymalc : canal lacrymal supérieurd : Sac lacrymale : Point lacrymal inférieurf : canal lacrymal inférieurg : canal nasolacrymalLa partie la plus rose à droite de l'oeil s'appelle la caroncule lacrimale
Glande lacrymale.
a : Glande lacrymale
b : Point supérieur lacrymal
c : canal lacrymal supérieur
d : Sac lacrymal
e : Point lacrymal inférieur
f : canal lacrymal inférieur
g : canal nasolacrymal
La partie la plus rose à droite de l'oeil s'appelle la caroncule lacrimale[1]
Point inférieur de la glande lacrymale
Point inférieur de la glande lacrymale

Chez tous les mammifères, y compris l'être humain, les larmes sont des gouttes d'un liquide biologique salé ; le liquide lacrymal, secrété par les glandes lacrymales, au niveau des yeux. Les gouttes d'eau salée appelées larmes nettoient et protègent l'œil, surtout lorsqu'il est sale, par exemple si une poussière s'y trouve. Elles peuvent être activées lorsque le système nerveux analyse un danger au niveau de la cornée tel que de l'acide sulfurique qui attaque l'œil lorsqu'on épluche un oignon. Dans ce cas le déclenchement du larmoiement permet de diluer l'acidité et de la chasser de la paroi oculaire.


Les larmes sont produites lorsque le liquide lacrymal déborde de l'œil ou bien quand les glandes lacrymales sont bouchées. Elles se présentent sous forme de gouttes qui coulent le long des joues : le verbe qui désigne la production de larmes est pleurer (ou parfois "larmoyer").

Elles trahissent généralement un état de tristesse ou de douleur, bien qu'elles puissent apparaître en d'autres circonstances émotionnelles : joie, rire..., ou suite à une agression de l'œil : gaz lacrymogène, oignon, ...


Sommaire

[modifier] Généralités

Composition

La composition du liquide lacrymal varie légérement en fonction de la place qu’il occupe sur l’œil. Mais sa composition principale (oxygène, nutriments et lysozyme) est la même à n’importe quel endroit.


On distingue trois couches :

La couche superficielle est surtout composée d’eau, elle contient également des corps gras pour limiter l’évaporation. Elle est secrétée par les glandes Meibomius situées sur la paroi interne des paupières.

La couche intermédiaire est fortement aqueuse, elle contient surtout les différents nutriments et s’occupe du transfert du dioxygène et du dioxyde de carbone. Elle est secrétée pas les glandes lacrymales appelées “accessoires”.

La couche la plus profonde (qui adhère à la cornée) est un fin film visqueux qui contient principalement des protéines. Cette couche permet la stabilisation de la couche aqueuse sur la surface des cellules cornéennes épithéliales (cellules qui sont en contact avec les larmes) et qui normalement (c'est-à-dire, sans la couche profonde) sont hydrophobes (repoussent l'eau). Cette couche est exeptionnellement sécrétée par les glandes mucqueuses et cellules glandulaires de la conjonctive. On peut malgré cela parler d’une sorte de larmes.


Le liquide créé lors du larmoiement est essentiellement aqueux, il contient, entre autres, du chlorure de sodium (cela lui donne son goût salé) et du lysozyme.


Rôles


  • Oxygénation de la cornée :

La cornée est l’un des rares organes qui ne soient pas irrigué par des vaisseaux sanguins, cela troublerait notre vision. Il a alors fallu mettre en place un autre système pour nourrir ces cellules et assurer leur respiration.

Le liquide lacrymal, contenant de l’oxygène et des nutriments, peut effectuer les échanges gazeux et nutritionnels avec les cellules de la cornée, comme le ferait un vaisseau capillaire, sans troubler notre vision.

L’oxygène présent dans l’air en contact avec les larmes va également se dissoudre pour être ensuite transféré dans les cellules de la cornée


  • Protection de la cornée :

Les cellules de la cornée sont très exposées au danger, sans les larmes elle seraient en contact direct avec l’air et tous ses dangers.

Le lyzozyme est une enzyme lytique présente dans les larmes, le mucus nasal et dans la majorité des tissus et sécrétions. C’est un antibiotique naturel inhibiteur par lyse (dissolution ou destruction par un acide aminé), de nombreuses bactéries pathogènes. Grâce à sa présence dans le liquide lacrymal, les bactéries sont détruites.


Trajet d'une larme

Les larmes naissent par filtration du sang dans les glandes lacrymales, qui se situent au dessus de chaque œil, sous l’os frontal (réséqué). Chaque glande lacrymale produit 1,2 microlitre (ul) de larmes par minute.

Elles descendent vers l’œil par les ductules excréteurs des glandes lacrymales, sont étalées sur toute la surface de l’œil par les paupières. A ce moment là, elles agissent, (oxygénation, nutrition, protection).

Les larmes se chargent alors en dioxyde de carbone, et en éléments extérieurs dissous, par contre la concentration en nutriments et en O2 diminue.

Une certaine partie s’évapore, le reste s’écoule en passant par le lac lacrymal (celui-ci déborde lors d’un larmoiement abondant, et provoque un écoulement de larmes sur le visage) puis par les canalicules pour atteindre le sac lacrymal.

Lorsque celui-ci est plein, le surplus s’écoule par le conduit lacrymo-nasal (également appelé, canal naso-lacrymal). C’est comme ça que sont évacués les corps dissous. Grâce à ce circuit les larmes sont toujours renouvelées.


[modifier] Facteurs non émotionnels agissant sur la production de larmes

Rôle des hormones


Ainsi, les femmes pleurent en moyenne quatre fois plus que les hommes après la puberté. Ceci est lié à la production de certaines hormones comme la prolactine, hormone responsable de la lactation après l'accouchement, de l'absence d'ovulation et du déclenchement des larmes. La lactotransferrine, hormone régulant la production de lait est aussi à l'origine de cette surproduction de larmes chez les femmes. Avant la puberté, ces hormones étant absentes, elles n'interviennent pas dans la production de larmes des femmes. Ce n'est qu'après que les femmes commencent à pleurer plus. Après un accouchement, elles sont plus présentes dans l'organisme, ce qui augmente leur efficacité jusqu'à deux fois. C'est pour cette raison biologique que les femmes pleurent entre 4 et 8 fois plus que les hommes à l'âge adulte. Le cliché de la femme plus sentimentale est donc explicable par ces hormones liées au lait.


Impact du viellissement


L'âge n'est jamais bon pour le corps et les larmes sont un bon exemple pour le démontrer. En effet, après 40 ans, le système lacrymal se dégrade ce qui diminue la quantité de larmes produite. Les effets du temps notables sont dus à des dysfonctionnements de la pompe lacrymale ayant pour effets:

une augmentation de la laxité palpébrale horizontale et la descente du muscle des paupières;

une éversion des méats lacrymaux;

et enfin une malposition palpébrale

Ces effets entraînent des obstructions du conduit lacrymo-nasal majoritairement chez les femmes.

La production de larmes est nécessairement influencée par l'environnement de l'individu. Le rôle protecteur doit s'adapter aux conditions de l’œil pour empêcher sa sécheresse sans le noyer mais aussi réagir contre les poussières en les évacuant tout comme les microbes.


Facteurs environnementaux


Ces facteurs environnementaux sont nombreux et tous les traiter serait impossible. On dira alors que le système lacrymal est intelligent et change la quantité de larmes sécrétées en fonction de l'environnement dans les quantités idéales pour chaque cas.

En effet lorsque le climat est chaud et sec, l’œil se dessèche plus vite du fait de l'évaporation. Dans ce cas la production augmente et les paupières clignent plus régulièrement afin de répartir ce surplus produit.

Lorsque le temps est humide, la production est moindre car l'évaporation est elle aussi faible. Dans un même temps, les paupières battent moins vite.

Lorsque l'on traverse une zone poussiéreuse, il faut évacuer ces envahisseurs qui peuvent endommager l’œil. La quantité de larmes est donc augmentée et une grande partie des poussières sont transférées par l'intermédiaire de larmes dans le nez où elles forment des blocs compacts.


Un exemple précis : l'oignon


L'oignon composé de grosses cellules. Ces cellules, lorsqu'on le découpe, sont déchirées, libérant des enzymes très volatiles: le sulfate d'allyle. Celui-ci est proche des composants des gaz lacrymogènes: il est très agressif pour la cornée. Au contact de l'eau l'enzyme régit pour créer un liquide très urticant. Et plus l’œil est agressé, plus il se défend. Mais plus il se défend plus il sécrète de larmes, essentiellement composées d'eau, qui au contact de cet enzyme vont créer du liquide urticant. Au final, plus l'oignon agit et plus nous réagissons; mais la réaction entraîne l'agression. Il n'y a alors qu'une solution, éloigner l'oignon de l’œil.


Réaction au contact de sulfate d'allyle: oignon urticant: stimulus ---> récepteur sensible au stimulus ---> centre nerveux qui traite l'information ---> commande aux glandes lacrymales de pleurer ---> réflexe: sécrétion et excrétion de larmes.


La douleur qui suit cette réaction est envoyée par les récepteur seulement un temps après cette réaction ce qui montre que celle-ci est presque immédiate.


[modifier] Rôle des émotions dans la surproduction de larmes

Avant d’essayer de comprendre comment elle se forme et ce qu’elle entraîne, définissons tout d’abord le terme “ émotion ”.


Une émotion : Qu'est ce que c'est ?


  • Pour le petit Larousse, une émotion est un trouble subit, une agitation passagère causée par un sentiment vif de peur, de surprise, de joie, de colère, etc.

Plus scientifiquement, on peut tout d’abord remarquer que beaucoup de théories se sont succédé pour tenter de déterminer l’origine d’une émotion et il faut également ajouter que les scientifiques travaillent de nos jours encore intensivement à cette question, car celle-ci, loin d’être résolue dans son ensemble, contient encore de grandes zones d’ombre. Il nous reste donc beaucoup à apprendre à ce sujet.

Il ne faut pas confondre une émotion à une sensation, qui est en relation direct avec la perception physique, sensorielle, au niveau de nos cinq sens. La différence principale entre émotion et sensation est que la sensation n’entraîne pas de réaction du corps, tels les changements physiques de type élévation de la tension artérielle, accélération du cœur, ou encore sudation (transpiration).

Scientifiquement, une émotion est définie par une stimulation du système limbique, une région du cerveau reptilien.

On peut décomposer l’émotion en plusieurs phases :

la perception de ce qui a provoqué l’émotion

l’affect : la sensation elle-même

la conotation : le désir de réagir

des changements physiques de trois ordres : moteurs (tonus musculaire, tremblements...) comportementaux (incapacité de bouger, agitation, fuite, agression...) physiologiques (pâleur, rougissement, accélération du pouls, palpitations, sensation de malaise...).


Remarques :

Les émotions ne peuvent pas être déclenchées ni réprimées à volonté.

Les circuits limbiques ont une postdécharge prolongée à la suite d’une stimulation, ce qui peut expliquer (en partie) que les réponses émotionnelles sont généralement durables et qu’elles se prolongent au-delà du stimulus qui les a déclenchées.


  • Perception consciente de l’émotion

Deux théories s’affrontent quant au moment de la perception consciente de l’émotion ressentie. Ces deux théories peuvent être résumées ainsi :

théorie de Connon-Bard : “ On rit parce qu’on se rend compte qu’on est joyeux ”

théorie de James-Lange : “ On se rend compte qu’on est joyeux parce que l’on rit ”

  • Le système limbique

Le système limbique n’est pas exclusivement réservé à la génèse des émotions, il agit en vérité sur deux grandes fonctions : la mémoire et l’affectivité.

L’amygdale contrôle les réponses émotionnelles et l’hypothalamus contrôle la soif, la faim, la température, et régule l’hypophyse (chef d’orchestre des glandes). Ces deux structures sont indispensables pour le déclenchement des émotions.


Du système limbique à la glande lacrymale


  • Le nerf facial


Les nerfs sont dits “ crâniens ” lorsqu’ils ont pour origine l’encéphale. Le nerf qui relie le système limbique à la glande lacrymale est le nerf VII, aussi appelé nerf facial.


Le nerf VII est un nerf mixte, c'est-à-dire qu’il contient des fibres nerveuses de différentes natures pour assurer des fonctions différentes :

fibres motrices : fonction de nerf moteur pour les muscles de la face.

fibres sensitives : c’est le vecteur de la sensibilité gustative.

fibres végétatives : ce nerf s’exerce dans des régions non controlées consciemment par le cerveau : les glandes salivaires et lacrymales.


Le nerf VII a pour origine la protubérance annulaire, aussi appelée Pont de Varole. Il sort du râne par le conduit auditif puis se divise en plusieurs ramifications avant d’atteindre les muscles faciaux, les papilles gustatives de la langue et les glandes salivaires et lacrymales.


  • Le trajet


Il existe deux sortes de fibres qui agissent sur les glandes lacrymales : les fibres sympathiques et parasympathiques.


D’une manière générale, au niveau du corps humain, les nerfs parasympathiques et sympathiques contrôlent les activités involontaires des organes (ex : battements du cœur). L’action des nerfs parasympathiques est très souvent opposée à l’action des nerfs sympathiques. Par exemple au niveau des glandes, les nerfs parasympathiques augmentent les sécrétions, et les nerfs sympathiques les diminuent. Les commandes du système nerveux peuvent donc trouver, grâce à ces nerfs, un équilibre dans le fonctionnement des organes.


Pour atteindre la glande lacrymale, les fibres parasympathiques et sympathiques empruntent un chemin légèrement différent.

Les fibres sympathiques de la glande lacrymale suivent tout d’abord les fibres sympathiques occulaires puis, au plexus carotidien, prennent une voie différente : elles traversent le nerf pétreux profond.

Les fibres parasympathiques des glandes lacrymales, elles, ont pour origine le centre lacrymo-muco-nasal, situé dans la protubérance annulaire. Elles suivent le nerf VII puis, à la sortie du ganglion géniculé, l’abandonnent et forment le nerf grand pétreux superficiel. Celui-ci s’anastomose avec le nerf pétreux profond et forme le nerf vidien.

Une fois réunies dans le nerf vidien, les fibres sympathiques et parasympathiques de la glande lacrymale atteignent le ganglion sphéno-palation (ou ganglion ptérygo-palatin). Ces fibres sont appelées à leur sortie du ganglion “ fibres post-ganglionnaires ”. Celles-ci rejoignent le nerf maxilliaire supérieur. Elles empruntent la voie orbitaire de ce dernier puis le nerf lacrymal (issu du nerf ophtalmique). Ce nerf va les mener dans la glande lacrymale.


En quoi est-ce utile de pleurer après une émotion forte ?


La composition des larmes évacuées à la suite d’une émotion est très différents des larmes créées en permanence ou des larmes-réflexes. Les pleurs d’émotion contiennent en effet plus de protéïne, d’hormones, dont la prolactine mais aussi la leucine encéphalique qui agit sur la douleur. Le message nerveux qui provoque les larmes entraîne également la production d’antalgiques naturels (d’origine non médicamenteuse). On retrouve également dans ce type de larmes les molécules responsables du stress ou des toxines apparues sous l’effet du stress. Une étude a même calculé que pleurer diminuait la tristesse ou la colère de 40% environ.

[modifier] Expression

  • pleurer à chaudes larmes : pleurer sincèrement, fortement ;
  • être au bord des larmes : être poussé à bout, prêt à pleurer ;
  • larmes de crocodile : larmes hypocrites, se dit lorsqu'une personne fait semblant de pleurer (fausses larmes) ou en n'étant pas sincère (en référence aux larmes hypocrites que ces reptiles verseraient sur la mort des proies qu'ils dévorent malgré tout [1]);
  • une larme : une goutte (se dit par exemple pour demander une petite quantité d'un liquide tel que le champagne).
  • Les ­Saintes Larmes font partie des reliques "physiques" du Christ, traces de son passage sur la terre.

Selon l'université de Tilburg (Pays-Bas), les femmes pleurent en moyenne 2,76 fois par semaine, les hommes 1,06 par semaine. Toujours selon cette université, les femmes les plus pleureuses seraient les Turques, les Chiliennes et les Américaines[réf. nécessaire].

[modifier] Bibliographie

Imprimés:

  • Ophtalmologie, Editions Scientifique et Médicales Elsevier SAS, Paris, 21-003-A-30, 2001, 16p.
  • Science et nature, n°93, 1999, p.21
  • Larme IN dictionnaire médical, édition Masson
  • Science de la vie et de la terre, 1ereS, Bordas p. 106,
  • Science de la vie et de la terre, 1ereS,Hachette 2007, p.169
  • Science de la vie et de la terre, spécialité TS, Nathan

Sites Web:


[modifier] Notes

  1. Ophtalmologie sur vulgaris-medical.com