Laobés

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Laobés

Population totale 300 000 ?
Populations significatives en Sénégal
Langue peul
Religion islam
Groupes ethniques relatifs Peuls

Les Laobés représentent une ethnie très importante du Sénégal. Ils font partie de la communauté des Peuls et sont dispersés dans toute l'Afrique de l'ouest.

Sommaire

[modifier] Population

Selon le recensement de 1988 au Sénégal, les Laobés étaient 18 250, sur une population totale estimée à 6 773 417 habitants, soit 0,27 %[1].

[modifier] Activités

Ce sont des artisans spécialisés dans le travail du bois. Ils se subdivisent en deux groupes : les Laobé lana qui, vivant le long des grands fleuves, sont spécialisés dans la fabrication de pirogues, et sedentaires et les Laobé worworbe qui fabriquent divers objets de la vie quotidienne : mortiers, pilons, cuillères, coupes, plats, instruments de musiques, sièges etc et qui sont nomades. Certains Laobés lana, étant très proches des Subalbe, représentent la caste des pêcheurs dans l'ethnie toucouleur, proche de la noblesse et des Sebbe qui sont les guerriers chez les Toucouleurs. Ces Laobés lana sont devenus des Laobes gumbala, ceux qui chantent pour la noblesse. Les Laobes lana sont dans la hiérarchie au-dessus des Laobes worworbe, car plus proches de la noblesse. Les Laobes sont réputés pour leur endogamie, surtout dans les pays wolofs et sérères, à cause de cela les Wolofs disent que se marier avec une Laobe porte bohneur. Les femmes laobes sont réputées pour leur charme.

Les Laobés sont traditionnellement spécialisés dans l'artisanat, la sculpture sur bois. Ce sont eux qui fabriquaient les armes de combat (complétées par les forgerons), le matériel agricole, les ustensiles de cuisine, les ardoises pour l'école coranique (expliquant le traditionnel cousinage entre Laobés et maîtres coraniques).

Les Laobés étaient également de grands éleveurs d'ânes, car c'est avec ces animaux qu'ils se déplaçaient pour vendre leurs productions. Une légende peulh explique l'origine des Laobés, celle des trois frères Dicko : Dicko Labbo, Dicko Samba Pullo, Dicko Bambado. Cette légende explique l'origine des Laobés. La légende raconte que les Laobes sont issus de trois frères germains tous bergers peuls. Une période de forte sécheresse ayant décimé leur troupeaux, deux des frères prièrent dieu de leur accorder d'autres fonctions pour subvenir à leurs besoins. Ils furent entendus et dieu donna au frère Dicko Labbo le métier d'artisan du bois. Le troisième frère resta berger, mais promit de donner à ses frères, sans qu'ils aient à demander, le lait et la viande. D'ailleurs à part le fait qu'ils soient boisseliers, il n'y aucune autre différence avec les Peulhs. C'est la même langue, le même physique. Les ornements et les coiffures sont les mêmes. Les Peulhs et les Laobes sont très liés car ils partagent la même origine.

Aujourd'hui, avec l'avènement de la technologie du métal, ces activités ont perdu du terrain, et ce travail a été remplacé par la sculpture artistique, comme celle faite par Ousmane Sow. Outre les Sénégalais, les touristes apprécient beaucoup les objets d'art des Laobés.

Parmi les noms les plus récurrents au sein de cette ethnie on retrouve : Sow, Dioum, Wele, Wagne, Gadiaga, Kebe. Les quatre premiers noms sont ceux portés par les Laobes issus des Peulhs, ainsi que de la légende. Les Laobes portant d'autres noms d'origine ethnique variée, wolof ou mandingue, sont dus à des assimilations.

Aujourd'hui beaucoup de pratiques, qui n'ont à l'origine rien à voir avec les Laobés, leur sont de plus en plus associées.

Le président national de la communauté des Laobés, El-hadj Moussa Sow, est leur responsable moral.

[modifier] Notes

  1. Chiffres de la Division de la Statistique de Dakar cités dans Peuples du Sénégal, Éditions Sépia, 1996, p. 182

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

  • (en) Marguerite Dupire, « A Nomadic Caste: The Fulani Woodcarvers. Historical Background and Evolution », Anthropos, 1985, vol. 80, n° 1-3, p. 85-100
  • (fr) Abbé David Boilat, « Des Lawbés » in Esquisses Sénégalaises, Paris, Karthala, 1984, p. 387-499 p. (ISBN 2865370976)
  • (fr) Cheikh Anta Diop, Nations nègres et culture, Éditions africaines, 1955, p. 237
  • (fr) Abdoulaye Ly, « Brief Notes on Eroticism Among the Lawbe, Senegal »CODESRIA Bulletin, vol. 1999, n° 2
  • (fr) Oumar Kane, La première hégémonie peule : le Fuuta Tooro de Koli Tenella à Almaami Abdul, Karthala-Presses universitaires de Dakar, 2004

[modifier] Liens externes