Langage sifflé

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Des populations du monde entier utilisent des formes complémentaires de la langue qu'on appelle langues sifflées ou plus justement paroles sifflées car elles utilisent les modulations du sifflement à la place de celles des vibrations des cordes vocales. Elles constituent une forme sifflée de la langue parlée car elles en ont la complexité en termes de syntaxe et de vocabulaire. Elles permettent des communications à plus grande distance que la voix parlée par exemple dans les Pyrénées (autrefois), les îles Canaries ou en Turquie. Elles permettent de se fondre dans les bruits de la forêt pour organiser la chasse comme en Amazonie, elles servent aussi à tenir des conversations amoureuses comme en Asie du Sud-Est (populations Hmong par exemple)[1].

Plusieurs navigateurs de l'Antiquité ont rapporté que les Guanches, anciens habitants des îles Canaries, pratiquaient, outre leur parler habituel, un langage sifflé, connu actuellement sous le nom de silbo. Celui-ci leur permettait de communiquer de vallée en vallée sur plusieurs kilomètres.

Le silbo est encore pratiqué par quelques Canariens qui tentent de remettre cette langue à l'honneur. Les habitants du village de Aas (Pyrénées-Atlantiques) communiquaient également en sifflant d’un flanc de vallée à l'autre[2].

Pour d'autres navigateurs, un langage du même type aurait existé dans les vallées andines. Aujourd'hui, leur survivance est attestée par les travaux du bioacousticien Julien Meyer qui a initié un réseau de collaboration interculturelle sur le sujet.

Sommaire

[modifier] Notes et références

  1. (fr) réseau de recherche Le Monde siffle
  2. René Arripe, Les siffleurs d’Aas, Imprimerie de la Monnaie, Pau, 1984

[modifier] Voir aussi

[modifier] Lien interne

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