L'Angélus

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L'Angélus
Jean-François Millet, 1857-1859
huile sur toile
55 × 66 cm
Musée d'Orsay

L'Angélus est un tableau de Jean-François Millet, peint en 1858. En plein travail des champs, deux paysans ont posé leurs outils pour se mettre en prière avec simplicité tandis qu'on devine l'angélus sonner au clocher lointain, (celui de l’église Saint-Paul des XIIe et XVe siècles de Chailly-en-Bière, près de Barbizon).

À la suite de La récolte des pommes de terre et Des glaneuses, Millet s'attache ici à représenter avec réalisme et délicatesse un aspect de la vie quotidienne des campagnes de son temps. Parallèlement au goût des foules paysannes pour les pratiques magiques et les grandes cérémonies ostentatoires, la deuxième moitié du XIXe siècle voit le développement au sein du monde paysan d'une piété plus profonde et plus personnelle. La prière de l'angélus est tout à fait représentative de cette sensibilité.

Ce tableau s'inspire de son enfance paysanne. « L'Angélus est un tableau que j'ai fait en pensant comment, en travaillant autrefois dans les champs, ma grand-mère ne manquait pas, en entendant sonner la cloche, de nous faire arrêter notre besogne pour dire l'angélus pour ces pauvres morts » disait Millet. Il ne cherche pas à représenter la religiosité du monde rural, mais à fixer son rythme de vie.

Ce tableau a été très largement reproduit sur différents objets et supports et copié ou réinterprété par d'autres artistes XIXe siècle et du XXe siècle. Salvador Dali en particulier était fasciné par ce travail, et lui a consacré un livre entier (le Mythe tragique de l'Angelus de Millet). Des variations de ce tableau de Millet apparaissent dans plusieurs de ses propres peintures. En 1889, la volonté de rachat du tableau par le Louvre est devenu en France une affaire d'état et médiatique, opposant la droite royaliste qui ne voulait pas de cette acquisition, au gouvernement qui ne voulait pas que le tableau devienne la propriété des musées américains. L'État ne réunissant pas la somme nécessaire, le tableau fut acheté par l'American Art Association en 1890, mais aussitôt revendue à Alfred Chauchard, qui le lègue aux musées nationaux à sa mort, en 1909. Dès lors, exposé au Louvre, il est lacéré par un déséquilibré en 1932. Il est affecté au musée d'Orsay en 1986.

Tout comme La Joconde, L'Angélus a été représenté un nombre incalculable de fois, sur des calendriers des Postes, des canevas, des meubles, des cahiers d'écolier, etc. Il est devenu une sorte d'icône de la peinture populaire.

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