L’Image (revue)

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L’Image, revue de la corporation des graveurs sur bois, a été publiée à Paris de décembre 1896 à novembre 1897 par l'éditeur Floury.

À la fin du XIXe siècle, la gravure sur bois est le procédé d'illustration universellement utilisé par l'édition et la presse, qui connaissent un développement sans précédent. Le Bottin de Paris recense, en 1887, 134 ateliers de graveurs sur bois. Pourtant, la gravure est de plus en plus menacée par les technologies nouvelles : la photographie et ses applications. L'impression des photographies par la similigravure, bien que de faible qualité, s'améliore et se répand, et la photographie intervient même dans les processus de la gravure. La tendance à abuser de la gravure de teinte a mené à une perte d'originalité et de créativité, et au triomphe du stéréotype, au sens propre comme au sens figuré. C'est en réaction à cette décadence que certains critiques et graveurs s'élèvent, prônant un renouveau de la gravure originale. Parmi eux, Félix Bracquemond et surtout Auguste Lepère, un des meilleurs graveurs de son temps.

La corporation des graveurs sur bois décide de la publication d'une revue mensuelle, destinée à promouvoir son art et à susciter un renouveau dans le monde de l'édition. C'est l'éditeur Floury qui s'en charge. L'administrateur gérant, Tony Beltrand, en assure aussi la direction artistique en collaboration avec Auguste Lepère et Léon Ruffe. Parmi les graveurs publiés, on trouve Clément Bellanger, les frères Florian, Eugène Dété, Henri Paillard, Lucien Pissarro, Henri Rivière, Félix Vallotton... Les auteurs littéraires sont Maurice Barrès, J.-K. Huysmans, Stéphane Mallarmé, Émile Zola... L'Image publie sur cinq numéros L'Amateur d'âmes, de Maurice Barrès, avec les illustrations de L. Dunki et une vingtaine de graveurs. Le livre est publié en 1899 chez Fasquelle, sans connaître le succès escompté. Les éditions illustrées à destination des bibliophiles ne sauveront pas la profession. L'Image s'arrête après un an d'existence, après avoir publié 106 graveurs.

La gravure sur bois connaît un ultime et trop tardif hommage avec une exposition à l'École des Beaux-Arts de Paris, avec un catalogue présenté par Henri Béraldi plutôt mal accueilli.

En 1904, paraît un numéro-spécimen de L'Image, nouvelle formule proposée par René Blum et d'Hastingue, l'administrateur en étant Léon Ruffe, le directeur artistique Daniel Vierge. Parmi les artistes annoncés, Pierre Bonnard, Maurice Denis, Lucien Pissarro, Henri Rivière, Auguste Rodin, Félix Valloton, et les textes de Maurice Barrès, Léon Blum, Anatole France, Rémy de Gourmont, J.-K. Huysmans, Marcel Proust. Mais il n'y aura pas de suite.

[modifier] Les douze numéros d'Images

De format in-quarto, brochée, chaque livraison comprenait trente pages. Le tirage courant était imprimé sur vélin. L'édition des souscripteurs était tirée à cent-cinquante exemplaires sur Chine.

  • Numéro 1, décembre 1896. Couverture de Mucha.
  • N° 2, janvier 1897. Couverture, composition typographique de Georges Auriol.
  • N° 3, février 1897. Couverture de De Feure.
  • N° 4, mars 1897. Couverture de Gaston Darbour.
  • N° 5, avril 1897. Couverture de M. R. Verneuil.
  • N° 6, mai 1897. Couverture de Drogue.
  • N° 7, juin 1897. Couverture de Bellery-Desfontaines
  • N° 8, juillet 1897. Couverture de Paul Berthon.
  • N° 9, août 1897. Couverture de Victor Proube.
  • N° 10, septembre 1897. Couverture de Belleville.
  • N° 11, octobre 1897. Couverture de Toulouse-Lautrec, gravée par Vibert.
  • N° 12, novembre 1897. Couverture de Marcel Lenoir.

[modifier] Sources et bibliographie

  • Rémi Blachon, La Gravure sur bois au XIXe siècle, l'âge du bois debout, Paris, Les éditions de l'Amateur, 2001 (ISBN 2-85917-332-3)