Kakuei Tanaka

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Kakuei Tanaka en 1973 lors d'une visite à la maison blanche
Kakuei Tanaka en 1973 lors d'une visite à la maison blanche
Statue de Kakuei Tanaka
Statue de Kakuei Tanaka

Kakuei Tanaka ( 角栄 田中 note, 4 mai 1918 - 6 décembre 1993) était le Premier ministre du Japon entre 1972 et 1974.

Il est né dans la préfecture de Niigata. Déterminé à sortir sa famille de la misère, il émigra à Tōkyō à l'âge de dix-sept ans dans les années 1930. Tout en travaillant, il passa un certain nombre de brevets techniques qui lui donnèrent des compétences en ingénierie du bâtiment. Il sut se faire apprécier du président de la Kenkyu qui devint son protecteur et lui confia ses premiers contrats de conception d'usine. Envoyé en Mandchourie en 1937, il fut réformé après avoir contracté une pneumonie. Cette interruption dans sa carrière ne le freina pas vraiment. Il développa sa propre entreprise en bâtiment avec succès pendant la guerre, comme maître d'œuvre pour la construction d'usine d'armement. Il put rapatrier une somme importante d'argent de Corée lors de la défaite, somme destinée à l'origine à la transplantation d'une usine d'armement. Après la défaite, il reçut des contrats de la part de l'armée américaine.

Richard Nixon et Tanaka se réunirent le 31 août et le 1er septembre 1972 dans l'État de Hawaii pour évoquer les problèmes commerciaux.

Il fut condamné le 12 octobre 1983 à quatre ans de prison, pour avoir accepté un pot de vin de deux millions de dollars de la part de Lockheed.

Makiko Tanaka, sa fille, se lança aussi dans la politique et devint ministre des Affaires étrangères.

Ce personnage, proche des classes populaires (il n'a pratiquement pas fait d'études), est l'homme politique le plus populaire du Japon, même après sa mort, selon des enquêtes récentes. Entrepreneur à succès énergique et jovial, mais parfois imprudent, il détone dans le paysage politique japonais composé principalement d'anciens hauts fonctionnaires effacés et peu charismatiques formés à l'université d'État de Tōkyō ou issus des meilleures universités privées.

Tout au long de sa carrière politique, il a su faire profiter de manière remarquable sa région d'origine des crédits destinés aux infrastructures et à la prévention de catastrophes naturelles. Le comité Echizan (Echizan-kai) qui fédérait son importante clientèle politique était le comité de soutien le mieux organisé du pays, au sein duquel les dérives mafieuses n'ont pas toujours pu être évité, notamment lors des attributions de commandes publiques.

Il reste un personnage énimagtique, doté d'une capacité de travail et de synthèse hors du commun qui lui valut le surnom, entre autre, de « bulldozer équipé d'un ordinateur ». Considéré par ses partisans comme un visionnaire et par ses ennemis comme un mégalomane, il est sans doute le personnage clef pour comprendre la politique japonaise de l'après-guerre jusqu'à nos jours.

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