Juliette Récamier

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Juliette ou Julie Récamier (de son nom complet : Jeanne Françoise Julie Adélaïde Bernard), dite Madame Récamier, née le 3 décembre 1777 à Lyon et morte le 11 mai 1849 à Paris, femme d'esprit et Merveilleuse du Directoire.

Portrait de Juliette Récamier assise, par le baron Gérard (1802)
Portrait de Juliette Récamier assise, par le baron Gérard (1802)

La famille de Juliette Bernard appartenait à la bourgeoisie de Lyon. Le père, Jean Bernard était notaire royal. Nommé receveur des Finances, il monta à Paris en 1786. Il fut destitué sous le Consulat comme suspect de connivence avec les royalistes. Madame Bernard, issue d'un milieu aisé, était une femme coquette et intelligente.

En 1793, en pleine Terreur, Juliette fut mariée à un ami de ses parents, M. Récamier, riche banquier de Paris. Elle noua avec M. Récamier une relation affectueuse et platonique : elle en était vraisemblablement la fille naturelle, ce qu'elle apprit bien plus tard.

Le salon qu'ouvrit Juliette Récamier devint bientôt le rendez-vous d'une société choisie, mais ne tarda pas à exciter les ombrages du pouvoir. La beauté et le charme de Madame Récamier lui suscitèrent une foule d'admirateurs. Elle fut l'une des premières à se meubler en style « étrusque » et à s'habiller « à la grecque », sous le Directoire, et joua de ce fait un rôle non négligeable dans la diffusion du goût pour l'Antique qui allait prévaloir sous l'Empire.

Amie de Madame de Staël et, après l'Empire, de Chateaubriand, elle fut une figure clé de l'opposition au régime de Napoléon. Son salon eut un rôle non négligeable dans la vie politique et intellectuelle de l'époque. Elle finit par être éloignée de Paris par la police impériale. Après avoir séjourné quelque temps à Lyon, où elle se lia avec Camille Jordan et Ballanche, elle visita l'Italie et ne put revoir la France qu'après la chute de l'Empire.

Éprouvée par de grands revers de fortune, elle alla s'installer en 1819 à l'Abbaye-aux-Bois[1] à Paris, chez son amie la baronne de Bourgoing. Elle n'en fut pas moins recherchée du monde qu'elle fuyait, et vit sa retraite fréquentée par toutes les célébrités de l'époque : Chateaubriand, l'un des plus assidus, resta jusqu'à la mort son ami le plus intime.

Elle avait rédigé ses mémoires, mais en mourant elle ordonna de les détruire. Elle a laissé un grand nombre de lettres, dont une partie a été publié en 1859 par Mme Ch. Lenormant, sa nièce, sous le titre de Souvenirs et Correspondance de Mme Récamier.

Madame Récamier, Jacques-Louis David (1800)
Madame Récamier, Jacques-Louis David (1800)

[modifier] Bibliographie

  • Gaston Frainnet, Biographie de Pierre-Simon Ballanche, Paris, Picard et fils, 1903.
  • Édouard Herriot, Madame Récamier et ses amis, Paris, Gallimard, 1934.
  • Agnès Kettler, Lettres de Ballanche à Madame Récamier, Paris, Champion, 1996.
  • Amélie Lenormant, Souvenirs et correspondance tirés des papiers de Madame Récamier, Paris, Lévy, 1860.
  • Françoise Wagener,Madame Récamier", Paris, 1990

[modifier] Liens externes

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[modifier] Notes et références

  1. L'Abbaye-aux-Bois, ancienne abbaye cistercienne, se trouvait au 16, rue de Sèvres en face l'hôtel Lutetia. Elle a été détruite lors de l'agrandissement d'une partie du boulevard Raspail.