Jules de Glouvet

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Jules de Glouvet, pseudonyme de Jules Quesnay de Beaurepaire (1837-1923), était un magistrat et écrivain français. En tant que procureur à la Cour d'appel de Paris, il avait dressé l'acte d'accusation contre le général Boulanger. Il donna sa démission quand l'affaire Dreyfus parvint devant la chambre criminelle de la Cour de cassation (1899) et fit campagne contre les dreyfusards. Autre pseudonyme utilisé : Lucie Herpin.

[modifier] Biographie

Né le 3 juillet 1837 à Saumur (Maine-et-Loire) dans une famille de magistrats, Jules Quesnay de Beaurepaire fut en 1862 substitut au tribunal civil de La Flèche puis au Mans en 1865. Il devint procureur impérial de Mamers en 1867. En plus de sa carrière de magistrat, il fut correspondant des journaux comme La Vie parisienne et La Revue de Paris.

Lors de la guerre de 1870 il s'engage au 1er régiment d'éclaireurs de la Seine et est nommé capitaine. En 1871, il réintègre la magistrature mais ne tarde pas à démissionner considérant que ses mérites durant les hostilités n'avaient pas été suffisamment récompensés. Il devint avocat à Mortagne puis fut élu conseiller général du département de la Sarthe.

Reprenant son activité journalistique il est rédacteur en chef du journal l'Avenir de la Sarthe. En 1877, il est candidat à la députation dans l'arrondissement de Mamers sous l'étiquette républicaine mais il est largement battu. Réintégré de nouveau dans le corps des magistrats il est affecté comme substitut au tribunal de la Seine. A cette même époque il entame une carrière littéraire sous les pseudonymes de Jules de Glouvet et de Julie Herpin. Il collabore à La Revue politique et littéraire, La Nouvelle revue, La Chasse illustrée, etc. En 1881 il est procureur général près la Cour d'appel de Rennes puis deux ans plus tard avocat général à Paris. Il traite ainsi l'affaire Louise Michel et en 1883 il remplace le procureur général Bouchez, démissionnaire pour ne pas avoir voulu dresser l'acte d'accusation du général Boulanger, Rochefort et Dillon. A cette occasion Jules Quesnay de Beaurepaire devient la cible des boulangistes. En 1892 il prend en main l'affaire Ravachol puis celle du scandale de Panamá.

Mis en cause par l'opinion publique, il obtint à sa demande que la Cour de cassation soit constituée en Conseil supérieur de la magistrature. Il est nommé ensuite président de chambre à la Cour de cassation, mais il donne sa démission le 8 janvier 1899 après avoir abreuvé la presse nationaliste d'articles insultants envers ses collègues : Louis Loew, Alphonse Baud et Marius Dumas chargés de la révision du procès Dreyfus. Il adhère à la Ligue de la patrie française et écrit dans les colonnes de L'Écho de Paris. Il se proclame comme le seul adversaire compétent des révisionistes et entame une série de conférences à travers la France. Il constitue un comité contre Dreyfus avec des preuves obtenues auprès de témoins plus ou moins douteux. La cour de Rennes refusera de l'entendre. Son exaltation et l'aveuglement pour la cause dans laquelle il s'impliqua le font la cible d'escrocs qui le ruinent. Sujet à des prémices d'aliénation mentale, il est victime de nombreuses mystifications. Il est même rejeté par ses amis anti-dreyfusards les plus véhéments. Vers 1908 il publie chez Albin-Michel un roman évoquant un coup d'État instituant une dictature chargé d'établir un ordre nouveau violemment antisémite et antimaçonnique.

Il meurt à Vitrai-sous-Laigle (Orne) le 25 juillet 1923 dans le dénument le plus total. Selon le dictionnaire de Michel Mourre, il aurait été condamné quelque temps auparavant pour mendicité.

[modifier] Bibliographie

  • Histoires du Vieux Temps, Paris, Calmann Lévy, 1889. Cinq récits extraits des Mémoires d'un Chevalier angevin, compagnon du roi René de Sicile : I. Histoire véritable de Hardouin de Gorges ; II. La Vengeance du Sénéchal ; III. Le Diable et l'Amour sont cousins (Maître Renard, Messire le Loup, etc.) ; IV. Le Chevalier Estrange (Guerre de Cent Ans) ; V. Menus contes de jeunesse.