Jules Cantini

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Jules Cantini né à Marseille le 2 février 1826 décédé à Marseille le 12 décembre 1916 était sculpteur, marbrier et mécène.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Jeunesse

Son père Gaétan Cantini était un maçon d’origine italienne qui réalisa la démolition de l’aqueduc de la porte d’Aix en 1823 afin de construire l’arc de triomphe. Avec sa femme, Thérèse Farci, il s’installe rue Longue des capucins et eurent de nombreux enfants dont Jules qui fut le cadet. Orphelin dès l’âge de 5 ans, Jules Cantini entre en 1837 à l’école de dessin. Le 30 septembre 1856 il épouse Rose Lemasle.

[modifier] Une ascension fulgurante

Il débute dans l’atelier de sculpture décorative que son frère aîné Pierre a créé rue des Beaux Arts. Il exploite des carrières de marbre rouge à Vitrolles (Bouches-du-Rhône) puis achète des carrières de marbre à Carrare (Italie) et en Algérie. Après le décès de son frère en 1851, Jules Cantini développe considérablement l’entreprise qui, installée à l’avenue du Prado, devient particulièrement rentable. Il possède une scierie de marbre aux quartiers du Rouet et de Bonneveine. Grâce aux indications de Monseigneur Robert, évêque de Marseille, il découvre et exploite des carrières de marbre de couleur ivoire.

Il réalise lui-même de nombreuses statuettes et, en collaboration avec d’autres artistes des œuvres de plus grande taille. Il travaille aussi bien pour les particuliers que pour les collectivités. Il décore des hôtels particuliers comme ceux de Cyprien Fabre, Victor Régis ou Jules Charles-Roux à Sausset (Bouches du Rhône). Il participe aux travaux de Notre Dame de la Garde ou de la nouvelle Cathédrale de la Major. Il réalise et offre une statue de Saint Pierre qui est placée en 1886 dans une chapelle latérale de la basilique Notre-Dame de la Garde[1]. Il applique la polychromie, très appréciée à l’époque, aux statues, aux autels d’église ou aux cheminées qui doivent être nombreuses si on en juge par le grand nombre de dessins qu’il a effectués. Ainsi une statue réalisée en collaboration avec Barrias, est remarquée à l’exposition de Paris en 1900 et achetée par l’Etat.

[modifier] Le mécène

Ayant acquis une fortune considérable, il est un mécène fastueux. Il fait un don de 100 000 francs à la Caisse d’Epargne pour la création des livrets. C’est un bienfaiteur de l’Ecole des Baux Arts où sont créés plusieurs prix Cantini pour récompenser les jeunes sculpteurs.

En 1911, il offre à la ville de Marseille la somptueuse fontaine de la place Castellane qu’il a dessiné lui-même et a été sculptée par son ami André-Joseph Allar, grand prix de Rome de Sculpture. Cette fontaine est inaugurée le 12 novembre 1911 par le maire Bernard Cadenat qui compare Cantini à Crinas, ce « médecin qui avait légué sa fortune pour la remise en état des fortifications et des remparts de la cité »[2]. On doit à ses ateliers une réplique de la statue du David de Michel Ange placée en 1949 au Rond Point de la plage du Prado.

[modifier] Décès

Il décède le 12 décembre 1916. Il lègue à la ville et aux hôpitaux de Marseille une trentaine d’immeubles dont le magnifique hôtel de la rue Grignan acheté à la Compagnie du Cap Nègre. Dans cet hôtel se trouve le musée Cantini actuellement spécialisé dans l’art contemporain. Le maire Eugène Pierre assistait à ses obsèques ainsi que de nombreuses personnalités. Il était officier de la Légion d’honneur. Une clinique porte son nom ainsi qu’une avenue de Marseille.

Fontaine Cantini à la place Castellane
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[modifier] Bibliographie

  • Académie de Marseille, Dictionnaire des marseillais, Edisud, Marseille, 2001, (ISBN 2-7449-0254-3)
  • Paul Masson sous la direction de, Encyclopédie des Bouches-du-Rhône, Archives départementales, Marseille, 17 volumes, 1913 à 1937.
  • Adrien Blés, Dictionnaire historique des rues de Marseille, Ed. Jeanne Laffitte, Marseille, 1989, (ISBN 2-86276-195-8).
  • Roland Caty, Eliane Richard et Pierre Echinard, Les patrons du second Empire, Picard, Paris, 1999 (ISBN 2-7084-0557-8).
  • Bruno Wuillequiey, Denise Jasmin, Luc Georget, Bénédicte Ottinger, Florence Dagousset et Gilles Mihière, Régis Bertrand, Marseille au XIXe, rêves et triomphes, Musées de Marseille (16 novembre 1991-15 février 1992), (ISBN 2-7118-2487-X).


[modifier] Références

  1. Robert Levet, La vierge de la Garde au milieu des bastions, quatre siècles de cohabitation entre l’Eglise et l’Armée sur une colline de Marseille (1525-1941), éditeur Paul Tacussel, Marseille, 1994, pages 154-155, (ISBN 2-903963-75-4)
  2. Pierre Gallocher, Zigzags dans le passé, Tacussel, Marseille, 4 volumes Marseille, 1984, 1989, 1993, 1995 tome I page 148