Journalisme gonzo

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le journalisme gonzo (gonzo journalism) est une méthode d'investigation journalistique axée sur l'ultra-subjectivité, utilisée et popularisée notamment par Hunter S. Thompson. Le journaliste gonzo est partie prenante du sujet qu'il couvre et s'implique dans ce sujet aussi longtemps et profondément que possible, mais traite surtout au final de sa propre personne et de ce qui lui arrive pendant la couverture d'un événement.

Le terme gonzo journalism a été inventé par Bill Cardoso. L'interêt central du journalisme gonzo est le côté « libre » de son ultra-subjectivité, le ton humoristique et impertinent mais clairvoyant qui anime son auteur. Le terme a été popularisé lorsqu'il a désigné le travail de Hunter S. Thompson qui, pour écrire Hell's Angels: A Strange and Terrible Saga par exemple, s'est intégré dans un groupe de Hell's Angels, est devenu motard et a adopté leurs conditions de vie pendant plusieurs mois.

Le parti pris par le journaliste gonzo est d'informer le plus possible son lecteur sur la nature et l'intensité des facteurs « déformant » son point de vue. Ainsi il peut, en faisant appel à son sens critique, recomposer ensuite une image vraisemblable de la réalité. Décrire les ondulations d'un miroir aide à retrouver la forme réelle du reflet anamorphosé qu'il projette. Il s'agit, pour l'auteur, d'assumer jusqu'au bout la subjectivité de son propos.

Le journalisme gonzo fait la part belle à l'anecdote et au récit de beuveries et prises de drogues (on se rapproche plus alors du sens originel du mot « gonzo [1]» que de l'ultra-subjectivité).

Patrick Jake O'Rourke et Tim Jones peuvent aussi être considérés comme rédacteurs gonzo, au même titre que le critique rock Lester Bangs.

[modifier] Citation

  • Hunter S. Thompson : « Le reportage gonzo conjugue la vivacité de plume du reporter confirmé, l'acuité visuelle du photographe de guerre et les couilles du quarterback au moment du lancer. »

[modifier] Notes et références

  1. selon Cardoso, Gonzo (de l'argot (slang) irlandais du Sud de Boston) décrit le dernier homme debout après un marathon alcoolisé