Joseph Pellerin

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Joseph Pellerin (1684-1782) était un intendant-général des Armées Navales françaises, premier commis de la Marine, numismate célèbre.

Pellerin à l'âge de 98 ans
Pellerin à l'âge de 98 ans

(extrait du Dictionnaire Biographique Universel, article par Chaudon et Delandine):

"Numismate français, né le 27 avril 1684, à Marly, près Versailles, mort le 30 août 1782, à Paris (sic, en fait il est mort dans son château de Plainville). Les langues anciennes et modernes furent le principal objet de ses études. Ce fut même à cette connaissance qu'il dut, en 1706, son admission dans les bureaux de la marine, ou il fut employé à la correspondance. Ayant réussi en 1709 à lire sans aucun clef, plusieurs lettres chiffrées, saisies à bord d'une frégate espagnole et concernant l'archiduc d'Autriche, il gagna, par cet effort de pénétration, les bonnes graces de Pontchartrain, qui le choisit pour secrétaire de son cabinet.

Il jouit de la même faveur auprès des ministres qui lui succèdérent: le comte de Toulouse le nomma commissaire de la marine (1718), et Maurepas, commissaire général, puis premier commis.

Ayant obtenu sa retraite en 1745, il consacra le reste de sa vie à l'étude de l'antiquité. Le cabinet qu'il avait formé, le plus riche et le plus précieux qui eut jamais appartenu à un particulier, contenait 33,500 médailles; en 1776 Louis XVI en fit l'acquisition au prix de 300.000 fr.

Entouré de quelques unes de ses pièces
Entouré de quelques unes de ses pièces

Pellerin fit faire de grands progrès à la numismatique: il l'éclaira singulièrement par l'intéressant recueil qu'il publia sous divers titres (Paris, 1762-1778, 10 vol. in-4º. pl), et qui forme le catalogue raisonné de sa propre collection. Il adopta une méthode aussi simple que logique, et montra dans ses explications une grande finesse d'observation et une perspicacité rare. On peut dire qu'il fraya la route au célèbre Eckhel. Quelques erreurs qui lui avaient échappé ont été relevées par Khell, Barthélemy, Swinton et l'abbé Leblond."(fin de citation) Devenu progressivement aveugle les derniers quarante ans de sa vie, il avait écrit son œuvre colossale numismatique sur un ruban mince de papier qu'il déroula d'une bobine tout en identifiant les pièces qu'il traitait par la touche seul. Le portrait à droite en bas sur cette page provient de l'un des volumes de son recueil.

Pellerin épousa, en 1714, Marianne Delalande, nièce du célèbre compositeur de Versailles Michel-Richard Delalande; son fils Joseph reçut du roi des lettres de noblesse en 1740, et sa fille Marianne fut la femme, en 1737 d'Arnaud de La Porte (ou Delaporte, de Laporte) qui hérita de son beau-père ses charges dans l'administration de la Marine, et qui, avec son frère Jean-Baptiste de Laporte-Lalanne, eurent une grande influence sur le développement des colonies françaises, notamment du Québec et de Saint-Domingue, dont Jean-Baptiste fut commissaire et des Isles-sous-le-Vent d'où il fut Intendant. La fille cadette de Joseph Pellerin, Suzanne, née en 1724, qui fut le sujet d'un portrait de Nattier, épousa Jean Louis Albert de Ranché, commissaire de la Marine et Intendant de la Martinique de 1744 à 1754.

Le petit-fils de Pellerin, Arnaud de Laporte, devint, à son tour (brièvement), Ministre de la Marine en 1789, puis Intendant de la Liste Civile en 1790. Grand ami de Louis XVI, il tenta, en vain, de modérer la Révolution et fut la seconde victime de la guillotine, sa tête portée comme cadeau d'anniversaire macabre au roi, imprisonné dans le Temple, le 23 août 1793. Son sacrifice valut à sa famille lors de la Réstauration un titre de baron, porté encore.

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