Joseph Lequinio

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Marie Joseph Lequinio, né à Sarzeau (Morbihan) le 15 mars 1755, mort à Sarzeau le 19 novembre 1814, est un révolutionnaire français.

Avocat et important proprétaire terrien, maire de la presqu'île de Rhuys en 1789, juge au tribunal de Vannes en 1790, Joseph Lequinio est élu l'année suivante à l' Assemblée législative par le Morbihan. Il demande la mise sous séquestre des biens des émigrés, la suppression du titre de "majesté" attribué au roi, l'autorisation de se marier pour les prêtres, édite une feuille d'information pour les paysans, Le Journal des laboureurs.

Élu député à la Convention (1792) il dépose un projet de canal entre la Vilaine et la Rance, vote pour la mort du roi et part en mission à l' Armée du Nord. Envoyé en août 1793 dans l'oise et l'Aisne avec Sylvain Phalier Lejeune, il ordonne l'arrestation de tous les nobles entre dix-sept et soixante ans pour les hommes, dix-sept et cinquante ans pour les femmes. On l'envoie ensuite avec Joseph François Laignelot réorganiser les ports de La Rochelle et de Rochefort. Les deux hommes achèvent la désorganisation d'une marine en décomposition, arrêtant les officiers à tort et à travers, notamment Louis-René-Madeleine de Latouche-Tréville. En outre, Joseph Lequinio se consacre avec zèle à la déchristianisation de la Charente-Inférieure, ce qui lui vaut des réprimandes du Comité de salut public, averti de ses excès par Sylvain Phalier Lejeune. De passage à Vannes, Joseph Lequinio contraint la population à assister à ses prêches athées, ce qui lui cause quelques problèmes avec Maximilien de Robespierre à son retour à Paris. Après le 9-Thermidor (27 juillet 1794), Joseph Lequinio tente de s'assurer le contrôle du Club des Jacobins, puis, ayant échoué, propose d'interdire aux députés de fréquenter des sociétés populaires.

Dénoncé par les habitants de Rochefort pour ses exactions et ses rapines, il se cache jusqu'à l'amnistie votée par la Convention. Son élection au Conseil des Cinq-Cents dans le département du Nord en 1798 est annulée et il vit de son salaire d'inspecteur forestier à Valenciennes (Nord).

Arrêté quelques jours après l'attentat de Saint-Nicaise (24 décembre 1800), il est expédié par Napoléon Bonaparte comme vice-consul à Newport, aux États-Unis, et ne revient qu'en 1806 pour s'occuper exclusivement d'agriculture.