John Cockerill

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John Cockerill - statue et tombe devant la mairie de Seraing
John Cockerill - statue et tombe devant la mairie de Seraing

John Cockerill (Haslington, 3 août 1790 - Varsovie, 19 juin 1840), est un industriel britannique, émigré en 1797 vers le territoire de l'actuelle Belgique avec son père William Cockerill. Ce dernier y vint exploiter les premières machines à carder la laine de façon industrielle sur le continent européen, dans la région de Verviers.

En 1817, il achète avec son frère Charles James le Château de Seraing, le Prince Guillaume Ier des Pays-Bas l'ayant chargé du développement de la sidérurgie dans les environs de Liège. Il commence par développer à proximité un haut-fourneau à coke plutôt qu'à bois. Un arsenal de construction de bateaux, Cockerill Yards (connu ensuite sous le nom d'Hoboken) est ouvert en 1824 à Anvers. En 1825, James Cockerill vend ses parts au roi des Pays-Bas.

Un moment menacé par les troubles issus de la révolution belge, John Cockerill se retrouve finalement seul propriétaire des usines de Seraing. Le groupe comptera jusqu'à 60 implantations dans le monde.

Locomotive « Le Belge », première locomotive d'Europe continentale, issue des ateliers John Cockerill
Locomotive « Le Belge », première locomotive d'Europe continentale, issue des ateliers John Cockerill

En 1834, la Belgique souhaite développer son réseau de chemin de fer afin de contourner la bloccade de l'Escaut par les Pays-Bas. Les ateliers John Cockerill fourniront les premiers rails, wagons et locomotives de l'Europe continentale. Les constructions métalliques seront de toute nature, incluant notamment des ponts et des paquebots.

Grue de la SNCF de 85 t, issue des ateliers John Cockerill
Grue de la SNCF de 85 t, issue des ateliers John Cockerill

En 1838, malgré la faillite de son établissement bancaire, il fonde un complexe industriel indépendant comprenant les différentes fabriques destinées à développer le premier complexe industriel intégré. Celui-ci comprend notamment un haut-fourneau, des fonderies, des forges, des laminoir et des ateliers de construction mécanique. Sont également situés à proximité des charbonnages, une mine de minerai de fer, ainsi qu'un réseau de chemin de fer et un port sur la Meuse. De multiples innovations technologiques, dont le laminoir, seront mises en œuvre dans ce premier complexe industriel.

John Cockerill meurt de la fièvre typhoïde en 1840 lors d’un voyage d’affaires à Varsovie.

Ses usines assureront la prospérité économique de la région pendant plus d'un siècle. Elles font désormais partie d'Arcelor depuis 2002.

Sommaire

[modifier] Chronologie des usines John Cockerill

  • 1842 : Société Anonyme John Cockerill. En 1850, l'usine de Seraing est la plus importante du monde, et la société concourt à faire de la Belgique la deuxième puissance économique du monde, derrière le Royaume-Uni.
  • 1955 : fusion avec la société Ougrée-Marihaye, et nouvelle appellation Cockerill-Ougrée.
  • 1966 : fusion avec les Forges de la Providence, et nouvelle appellation Cockerill-Ougrée-Providence.
  • 1970 : intégration d’Espérance-Longdoz (créateur de Chertal), et nouvelle appellation Cockerill.
  • 1981 : fusion avec les industries de bassin de Charleroi sous l'impulsion d'Albert Frère, et nouvelle appellation Cockerill-Sambre. Achat par l'État belge, puis transmission à la Région wallonne.
  • 1982 : fin de l'activité de construction navale à Hoboken.
  • 1990 : récupération de l'usine d'Eko Stahl situé à de:Eisenhüttenstadt sur l'Oder, en ex-République démocratique allemande
  • 1998 : intégration au groupe Usinor par échange d'actions.
  • 2002 : intégration au groupe Arcelor. La Région wallonne en reste le premier actionnaire. Le groupe est cependant essentiellement contrôlé par des fonds de pension américains.
  • 2003 : annonce de la fermeture progressive de la phase à chaud à Liège d'ici fin 2009 : 2 700 emplois industriels sont concernés d'ici 2009 (directs et indirects]. Pour la direction en place, cette fermeture se justifie par une recentralisation des processus industriels à chaud vers les zones portuaires, au détriment des unités dites « continentales ». Derrière cette logique s'exprime la volonté de faciliter l'approvisionnement en matières premières de ces processus, le minerai de fer n'étant plus fourni en Europe mais par d'autres continents.
  • 2004 : mise en place d'une mission de revitalisation/reconversion de type SODIE. Sodie Belgique (http://www.sodie.be]) ouvre une antenne liégeoise dotée d'un budget de 20 millions d'euros. Plus d'infos sur www.sodie.be/liege [1]
  • 2005 : fermeture du haut-fourneau de Seraing. La Région wallonne vend une partie de ses actions pour financer son plan de relance économique.
  • 27 janvier 2006 : la société Mittal Steel Company NV lance une OPA hostile contre le groupe sidérurgique Arcelor.
  • 19 janvier 2006 : elle améliore son offre sur Arcelor, la faisant passer à 25,8 milliards d'euros.

Aujourd'hui, le groupe Arcelor fait partie du groupe Mittal Steel

  • 27 février 2008 : réouverture du Haut-Fourneau n°2 de Seraing par le groupe Mittal, dans un contexte de forte demande d'acier.
  • 2009 : fermeture du haut-fourneau d'Ougrée et du laminoir de Chertal. Fin historique de la sidérurgie à chaud à Liège, lieu d'invention et plus ancienne implantation d'un haut fourneau à coke.
Rails sur le Pont de la rivière Kwaï - cliquer sur la photo pour agrandir
Rails sur le Pont de la rivière Kwaï
- cliquer sur la photo pour agrandir

[modifier] Anecdotes

Sur le pont de chemin de fer de Kanchanaburi, en Thaïlande (qui a inspiré « Le pont de la rivière Kwaï »), se trouvent des rails estampillés Made by John Cockerill, Ougrée, 1911. Le pont et la voie ferrée ont été construits en 1942-1943.

[modifier] Voir aussi

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