Joachim Mogarra

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Joachim Mogarra (né en 1954 à Tarragone, Espagne) est un artiste espagnol. Il vit et travaille à Montpeyroux, France.

[modifier] « J’adore faire de la mobylette »

« J’adore faire de la mobylette » a été produite en 1981. C’est une série de 7 photos de 40 sur 50 cm représentant des situations que l’on pourrait penser banales en lisant les légendes. Mais si l’on regarde les photos on peut décrire des situations totalement loufoques. Les photographies minimalistes de Joachim Mogarra développent un univers poétique et « délicatement maladroit » tout à la fois modeste et sublime, construit sur des scénettes composées à partir de simples éléments détournés du quotidien. Chaussures, petites patates, pots de yoghourt et plantes grasses, boutons et ongles, bouts de tissus, cartes à jouer, objets du "peu", forment le vocabulaire singulier d’un monde tendre et dérisoire organisé selon un bricolage très ajusté. Par un étrange changement d’échelle, ce jeu de mise en scène sobre et mineure d’objets du « presque rien » nous transporte dans une vision *métaphorique et sublime, d’un humour faussement enfantin. La magie de l’œuvre de Mogarra réside dans cette capacité de déplacement et d’évocation qui consiste à produire le maximum d’effets avec un minimum de moyens, en se jouant avec jubilation des images et des mots. Les photos sont prises frontalement à chaque fois. Les lignes de fuites sont décrites par les trottoirs et offrent des perspectives que l’on pourrait retrouver dans les tableaux de Botticelli (environ 1400) ou les italiens découvraient les lois de la perspective à un point de fuite. Le fait que ces photos soient prises à l’extérieur offre également une lumière naturelle, on peut légitimement penser que le soleil était rasant puisque les ombres sont assez étendues.

Mais revenons à la description de la mise en scène. On y voit des individus retransmettant une description subjective d’une légende située à chaque fois sous la photo. Prenons la photo sept pour exemple. Un homme situé à droite porte dans les mains un guidon de mobylette et un casque. Il est debout dans la rue et se situe à côté de la représentation d’une famille assise sur des chaises. Un homme porte un couvercle de poubelle comme un volant. La légende dit : « je la dépasse car je suis pressé ». On peut donc se représenter la famille comme dans une voiture et lui sur sa mobylette doublant cette même voiture. Mais ne perdons pas de vue que cette photo appartient à une série et que cette série forme une histoire nous racontant la partie d’une vie d’un homme, le fait étant qu’il adore faire de la mobylette. La maladresse de cette série de cliché pourrait être comparé aux tableaux de Joan Miro, pas dans le traité mais dans cette manière touchante, limite enfantine d’essayer de toucher le spectateur.

En revanche difficile d’y trouver une interprétation cohérente en dehors de ce qu’il nous précise dans les légendes. Je ne parviens pas à savoir ce que l’artiste veut nous communiquer. Peut être souhaite-t-il tout simplement nous faire revenir aux valeurs de l’enfance que chacun de nous avons oublier. Les joies d’une époque qui nous a transportée sur nos mobylettes. C’était une époque ou chacun de nous avions de l’imagination pour transformer un bâton en cheval, quatre chaises en voiture, et si l’un de nous trouvait un casque au fond d’un grenier alors nous étions sûr de nous amuser tout l’été durant. Je pense même qu’un artiste comme Joachim Mogarra n’a pas d’autre prétention que de simplement nous faire sourire devant ses mises en scènes qui nous font revenir l’espace d’un instant le vague goût de l’enfance.


[modifier] Expositions récentes

2007

  • L'art de la figue, FRAC Provence-Alpes-Côte d'Azur, Marseille, France
  • Joachim Mogarra, Association Art'ccessible, Marseille, France
  • Joachim Mogarra, Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois, Paris, France
  • Joachim Mogarra, Ville de Tarascon, France

2006

  • La Fondation Mogarra, The Mayor Gallery, Londres, UK

2005

  • La Divine Comédie, École supérieure des Beaux-arts, Tours, France

2004

  • Paysages Romantiques et autres histoires, Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois, Paris, France

2003

  • Joachim Mogarra, Château d’O, Montpellier, France

2002

  • Laissés pour compte et nouvelles technologies, Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois, Paris, France
  • Joachim Mogarra, Galerie Alter Ego, Barcelone, Espagne

2001

  • Joachim Mogarra, Château Prieural de Monsempron, France
  • Le bon goût de ne rien dire, Galerie Decimus Magnus Art. C. & Dumont, Bordeaux, France

2000

  • Joachim Mogarra, Frac Poitou-Charentes, Angoulème, France
  • Joachim Mogarra, Association l’Enfance de l’Art, Bagnols-les-Bains, France
  • Joachim Mogarra, Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois, Paris, France

[modifier] Liens externes